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Le décès d’Olivier Marleix est une nouvelle terrible pour la droite. Il pourrait être aussi l’occasion d’une salutaire prise de conscience. A droite, depuis la première élection de Macron, il y a deux écueils sur lesquels la majorité des politiques viennent se fracasser. D’une part, il y a tous ceux qui ont fait du ciblage des étrangers le sujet central au point de devenir inaudibles par la majorité; d’autre part il y a tous ceux qui vous expliquent qu’on ne peut pas ne pas envisager de gouverner avec Emmanuel Macron. Jordan Bardella contre Bruno Retailleau. Olivier Marleix, lui, avait tracé un itinéraire permettant d’éviter les deux écueils, comme en témoigne son ouvrage « Les liquidateurs », publié en 2021, un an avant l’élection présidentielle de 2022; il n’est pas exagéré de dire que les droites ont perdu, en 2022, faute de prendre l’approche de Marleix au sérieux. Le député s’apprêtait à publier un nouveau livre, cet automne, chez Robert Laffont, là encore pour préparer l’échéance de 2027. Faute d’avoir serré les rangs autour d’un de ses plus courageux jouteurs, la droite saura-t-elle au moins faire sienne la cohérence politique du député d’Eure-et-Loire retrouvé mort, dans des circonstances non élucidées, à son domicile, lundi 7 juillet.

Comme Eric Denécé dans son domaine, celui du jeu des puissances internationales, Olivier Marleix avait l’esprit très clair. En témoigne l’extraordinaire ouvrage de 150 pages qu’il avait publié en 2021 aux éditions Robert Laffont. C’était un an avant l’élection présidentielle. Au-delà de la lucidité du diagnostic sur le macronisme, des principes directeurs simples étaient tracés.
S’il s’était trouvé un candidat de droite pour porter la vision esquissée par l’homme modeste qu’était Olivier Marleix, Emmanuel Macron aurait été confronté à un sérieux adversaire.
Malheureusement, ni Marine Le Pen, ni Eric Zemmour, ni Valérie Pécresse n’ont compris le trésor dont ils disposaient dans ce petit livre.
Marleix indiquait les écueils à éviter
Il n’est pas possible de gouverner avec Macron
Premier écueil, celui de la collaboration de la droite LR avec Macron. Marleix expliquait qu’elle était impensable, non seulement, du fait du conflit d’intérêt permanent au sommet de l’Etat, sur lequel il avait levé un peu le voile à l’occasion de l’enquête sur la vente d’Alstom Energies. Mais le diagnostic de Marleix allait beaucoup plus loin.
Non seulement le député français radiographiait le capitalisme de connivence mais il insistait sur la principale caractéristique de cette connivence: produire un « capitalisme illibéral », laissant la libre entreprise française largement exposée aux mauvais vents d’une mondialisation en fait déséquilibrée:

La « dépense sociale » comme pansement inefficace sur les blessures causées par la mondialisation
A un Rassemblement National faisant l’autruche devant la question du financement de la protection sociale, Oliver Marleix expliquait que les accès de socialisme pour compenser les dégâts de la mondialisation n’étaient pas la solution.

La mission historique de la droite, protéger les Français
Particulièrement réussis sont les derniers chapitres, dans lesquels Marleix rappelait la droite française à sa vocation historique: protéger les Français des distorsions du jeu des puissances, tout en les incitant à être entrepreneurs à l’intérieur:

Olivier Marleix proposait que notre haute fonction publique déploie son énergie vers l’extérieur, au lieu d’ ’emmerder les Français », comme disait Georges Pompidou.

De manière intéressante, Olivier Marleix, même quand il aborde le thème de l’ordre public, ne s’en prenait pas aux étrangers. et il ne faisait pas de l’immigration LA cause des problèmes français.
Je pense que le choix était délibéré: Olivier Marleix sentait instinctivement que le débat « ethno-culturel » était un instrument de division pour le capitalisme illibéral qu’il dénonce par ailleurs. Quand il parle de protection, il pense d’abord à la souveraineté économique du pays et à la protection des entrepreneurs.
Cela voulait-il dire que toute convergence était impossible avec, par exemple, la droite de Zemmour? De facto, l’ancien journaliste et candidat à la présidentielle de 2022 s’est enfermé dans un thème unique lors des présidentielles de 2022. Pourtant, je me souviens lui avoir fait rencontrer Michel Pinton, l’ancien fondateur et secrétaire général de l’UDF, qui lui avait conseillé, à la mi-janvier 2022, de passer à un second thème de campagne, rassembleur….: la « protection des Français »! Michel Pinton utilisait des termes très proches de ceux d’Olivier Marleix. Zemmour n’en a rien fait.
Pourquoi le Courrier des Stratèges rend hommage à Olivier Marleix
Depuis que le Courrier des Stratèges intervient dans le débat des idées en France, nous avons développé de nombreuses réflexions qui nous font nous retrouver dans ce que présentait Olivier Marleix: refus viscéral de la collaboration avec Macron; dénonciation du capitalisme de connivence; démontage des illusions sur le financement illimité de la protection sociale etc…. A l’été 2023, nous avons refusé, à l’occasion de la mort de Naël et des émeutes qui ont suivi, de tomber dans le piège du débat ethno-culturel que la droite « Le Pen-Zemmour » et le macronisme voulaient imposer une fois de plus.
Il y a bien entendu des sujets que Marleix n’abordait pas, en 2021: son livre ne traitait pas des confinements ni du manque de protection réelle des Français lors du COVID. Mais il est intervenu, plus tard, en novembre 2022, pour critiquer l’usage du Rivotril dans les premiers mois de la lutte contre le COVID. Il ne parlait pas non plus de politique étrangère, au sens direct du terme, dans son livre de 2021. Mais la référence précise et menée tout au long du livre à l’ensemble des traditions de droite, avec une envie de les fédérer, rejoint l’état d’esprit que je défends dans mes chroniques « Les droites de Husson ».
Et puis l’apport irremplaçable du livre de Marleix était sa clarté d’exposition sur la nécessité du « libéralisme en bas » et de la protection face aux abus de puissance générés par la mondialisation. Une ligne que je partage personnellement et qu’il faudra étayer, peut-être formulée dans des termes plus modernes que ne le faisait le député français.
Olivier Marleix avait accordé un entretien à Eric Verhaeghe pour la chaîne YouTube du Courrier des Stratèges:
Dans tous les cas, comme pour Eric Denécé, on ne saurait sous-estimer le vide laissé par le décès d’un authentique patriote et d’un homme chez qui l’on trouvait rassemblées ces deux qualités si rarement unies: intelligence et courage.
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