La Canadienne Olivia Mbala rentre au bercail. La défenseuse centrale quitte la France pour se joindre aux Roses de Montréal, dans la Super Ligue du Nord.

La footballeuse de 33 ans a joué plus de 100 matchs chez les professionnelles en première et en deuxième division françaises. Elle a disputé les trois dernières saisons avec le club de Lille.

Mbala a vécu son baptême du feu à Montréal, ou plutôt à Laval, lundi matin. Elle a participé à une première séance d'entraînement, avant de répondre aux questions des journalistes dans un français impeccable.

Sa mère est née à Montréal, mais a rapidement déménagé en Ontario. Mbala a grandi dans la région torontoise, mais a fait toute sa scolarité dans une école d'immersion française. Elle se souvient d'être venue une fois à Montréal lorsqu'elle était enfant, mais sans plus.

Les discussions avec la directrice sportive Marinette Pichon avaient commencé il y a un certain temps déjà, mais il a fallu attendre le moment opportun pour que Mbala décide de finalement faire le saut.

Marinette Pichon est une légende en France. Elle m'a expliqué le fonctionnement du club. Ça m'a vraiment intéressée, a-t-elle raconté.

J'étais en fin de contrat. Je leur ai expliqué que c'était important pour moi de finir mon contrat avant de partir, que je suis quelqu'un de loyal envers le club avec lequel je signe.

La défenseuse avait d'abord quitté le Canada afin de porter les couleurs de l'Université de la Caroline du Nord, puis de l'Université Florida Atlantic. Elle a ensuite pris le chemin de la France où elle s'est promenée entre les clubs de Grenoble, Rodez, Saint-Malo et finalement Lille.

Après plusieurs années loin de la maison, celle qui dit être reconnue pour son intensité sur le terrain a senti que le temps était venu de rentrer au Canada.

Je suis en fin de carrière et j'ai envie d'être proche de ma famille. Je trouve aussi que le soccer se développe un peu mieux ici qu'en France. C'était le bon moment pour me joindre à un championnat qui est très intéressant.

Ma famille est très contente. Je suis très proche d'eux, même si j'habitais très loin.

Le fait que le club de Lille ait été relégué en deuxième division a un peu joué dans la balance.

Au niveau des infrastructures, ici, c'est incroyable. Il y a encore beaucoup de développement qui doit être fait en France. Je pense que j'avais besoin de changer vu qu'on est descendu de division, qu'il y a eu un changement d'entraîneur, de personnel. C'était le temps pour moi aussi de changer et de découvrir quelque chose de nouveau.

De la compétition en défense

L'entraîneur Robert Rositoiu a déjà plusieurs options en défense centrale, et la venue d'Olivia Mbala ajoute une certaine compétition à ce poste. Il assure que la blessure de Julia Leas, qui devrait revenir au jeu d'ici deux mois, n'est pas liée à la décision d'offrir un contrat à Mbala.

On veut créer de la compétition à tous les postes. Ça nous permettrait aussi de passer à une formation à trois. Avec l'arrivée d'Olivia, on pourrait le faire. En ce moment, on est plus dans une animation à trois, mais pas nécessairement dans une formation à trois, a indiqué l'entraîneur.

Quand on a commencé la saison, nous étions à 17 joueuses de champ et 3 gardiennes alors nous étions bien conscients que ce n'était pas assez pour avoir de la compétition. Nous avons été créatifs afin de bouger les joueuses. On veut se renforcer, on est un club qui a de l'ambition. Et, pour la nourrir, il faut qu'on crée de la compétition.

La Canadienne sera appelée à jouer un rôle de meneuse dans cette équipe qui aligne plusieurs jeunes joueuses.

C'est une joueuse de plus qui peut prendre, quand elle sera prête, le leadership. Elle a la personnalité pour le faire, comme toutes les joueuses que nous avons recrutées. Ce sera un défi pour elle de s'intégrer au sein de ce qu'on a déjà créé comme chimie et culture de club, a ajouté l'entraîneur.

Un temps d'adaptation

Les Roses disputeront un premier match à domicile en cinq semaines samedi, contre les Tides d'Halifax, au Stade Boréale. L'entraîneur a confirmé qu'Olivia Mbala ne sera pas en uniforme pour ce match puisque son contrat ne lui permet pas de jouer avant le 20 juillet.

Il faut lui laisser le temps de s'adapter à la surface de jeu synthétique et à ses coéquipières. C'est un bon début pour elle. Je vais lui montrer notre identité de jeu, a souligné Rositoiu.

Ça fait quand même deux mois qu'elle n'a pas joué, alors nous voulons vraiment rester prudents et lui laisser le temps de s'adapter.

Les joueuses sont vraiment ouvertes. Je suis bien intégrée déjà avec le groupe. C'est professionnel, mais beaucoup plus ouvert que la France.

Robert Rositoiu a terminé en disant qu'il faut s'attendre à ce que l'équipe fasse prochainement un autre ajout, si ce n'est pas deux.