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Municipales à New York : Zohran Mamdani dessine la victoire de la stratégie de l’union populaire

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Zohran Mamdani. En novembre 2024, le retour au pouvoir de Donald Trump fut permis par le choix des Démocrates d’abandonner leur base populaire pour tenter de plaire à un électorat de centre-droit. Un échec total. Pourtant, ce 24 juin 2025, les Démocrates de New York ont choisi Zohran Mamdani, socialiste de 33 ans, comme candidat […]

Zohran Mamdani. En novembre 2024, le retour au pouvoir de Donald Trump fut permis par le choix des Démocrates d’abandonner leur base populaire pour tenter de plaire à un électorat de centre-droit. Un échec total. Pourtant, ce 24 juin 2025, les Démocrates de New York ont choisi Zohran Mamdani, socialiste de 33 ans, comme candidat de leur parti à l’élection municipale de novembre prochain.

Ces résultats, encore inimaginables il y a quelques mois, sont en contraste total avec la stratégie démocrate adoptée jusqu’ici, et avec les premiers mois de la présidence Trump II. L’Insoumission se penche aujourd’hui sur les raisons d’un tel résultat, sur la stratégie de campagne de Zohran Mamdani, et sur les perspectives d’une telle victoire pour l’avenir de la ville la plus peuplée des États-Unis.

Une victoire inédite dans une ville de 8 millions d’habitants

Un peu avant minuit, quelques centaines de militants se retrouvent pour attendre les résultats d’une primaire qui a attiré une attention nationale depuis quelques semaines. Les partisans de Zohran Mamdani, à l’annonce de l’arrivée en tête de leur candidat, éclatent de joie. Le candidat ouvertement socialiste dans le pays de Trump obtiendrait 43,5 % des voix, loin devant son adversaire centriste Andrew Cuomo (36 %), dans le premier décompte d’une primaire que tous les pronostics annonçaient très serrée.

Rapidement, l’ancien gouverneur de l’État de New York a admis sa défaite, laissant la voie libre au jeune représentant à l’Assemblée de l’État de New York pour l’élection de novembre. Comment expliquer un tel retournement de situation ?

New York est une ville de 8 millions d’habitants, la plus peuplée et la plus riche, mais aussi la plus chère, de tout le pays. Dans cette agglomération où toutes les classes sociales, toutes les origines et tous les âges se croisent, faire campagne, ne serait-ce que pour une primaire en vue d’une élection municipale, n’est pas de tout repos. Dès le début de sa campagne, Zohran Mamdani a insisté sur la nécessité de faire campagne dans « tous les cinq arrondissements de la ville » (le Bronx, Manhattan, Staten Island, Brooklyn et le Queens).

Une campagne partout et tout le temps, avec tout le monde. 8 millions d’habitants, et à peu près 1 million d’électeurs attendus pour cette primaire. Une campagne qui commence à six heures le matin et finit souvent autour de minuit. Dans son discours de victoire devant ses militants enflammés, Zohran Mamdani a insisté sur la diversité qui a permis de fructifier sa campagne : « Nous avons gagné de Jackson Heights à Port Richmond. Nous avons gagné de Maspet à Chinatown. Nous avons gagné parce que les New-Yorkais se sont battus pour une ville abordable, où ils peuvent faire plus que simplement s’en sortir. »

Pour aller plus loin : Trump, guerre commerciale et techno-féodalisme : quand l’empire en déclin contre-attaque

Il a aussi rappelé la nature de la coalition ayant permis cette victoire inédite : « Ce n’est pas ma victoire. C’est notre victoire. C’est la victoire de la tantine bangladaise, qui a fait du porte-à-porte jusqu’à ce que ses pieds et ses mains commencent à lâcher. C’est la victoire du jeune de 18 ans qui a voté pour la toute première fois. C’est la victoire de l’oncle gambien qui s’est reconnu dans une campagne pour la ville qu’il aime tant. »

Il est vrai que cette campagne a vu s’agréger des dizaines de profils différents : jeunes, moins jeunes, étudiants, jeunes travailleurs, chauffeurs de bus et de taxi, petits commerçants, militants des droits civiques et LGBTI… Une mosaïque nécessaire dans ce melting-pot géant que sont les États-Unis.

Peu après la confirmation de la victoire de Mamdani, Jean-Luc Mélenchon, qui lui avait apporté son soutien en avril dernier, a tweeté : « À New York, Zohran Mamdani gagne la primaire démocrate pour la mairie. Il a fait un score bien supérieur aux prévisions des sondages. Opposé au génocide des Palestiniens, il est évidemment déjà accusé d’antisémitisme. Il l’a emporté face à un ponte de « centre-gauche » soutenu par les chefs locaux du Parti Démocrate tricheur qui avaient consacré 20 millions de dollars (20 !) pour faire perdre un candidat de gauche radicale aux primaires pour des législatives. Aux États-Unis aussi le “sorpasso” (que la gauche radicale l’emporte sur le PS tradi) est commencé. »

À New York, Zohran Mamdani gagne la primaire démocrate pour la mairie. Il a fait un score bien supérieur aux prévisions des sondages. Opposé au génocide des Palestiniens, il est évidemment déjà accusé d’antisémitisme. Il l'a emporté face à un ponte de « centre-gauche » soutenu… https://t.co/KheDikxm6x

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 25, 2025

Clémence Guetté, députée et co-présidente de l’institut La Boétie, a quant à elle affirmé : « Zohran Mamdani, le candidat allié des insoumis à la mairie de New York, vient de remporter la primaire démocrate locale. C’est une excellente nouvelle. La gauche de rupture gagne du terrain partout. Elle doit conquérir des villes pour changer la vie. » Les fruits d’une campagne en contraste total avec ce que les Démocrates avaient fait jusqu’ici dans cette ville.

À New York, une campagne populaire axée sur les questions sociales et contre le fascisme

En novembre 2024, la ville de New York, tout en votant majoritairement pour Kamala Harris, avait voté plus favorablement pour Donald Trump qu’en 2020. Comment expliquer que ce revirement vers la droite ne se soit pas reflété dans les résultats de cette primaire ? Zohran Mamdani et son équipe de campagne partaient de loin.

À l’annonce de sa candidature dans le quartier du Queens (Astoria – Long Island City) qu’il représente à l’Assemblée de l’État, en octobre 2024, peu de gens misaient sur lui. Le jeune Zohran Mamdani, immigré musulman né en Ouganda de parents indiens, s’est pourtant battu sans relâche pour se faire connaître. La clé : une bonne stratégie de communication sur des mesures fédératrices. Autrement dit, une campagne d’union populaire sur un programme de rupture.

Très tôt, Zohran Mamdani a choisi de faire campagne sur un programme de rupture, ancré à gauche. Compliqué dans un pays où les critiques faites au capitalisme n’ont pas de traduction politique concrète ?

Pas vraiment dans ce cas-là, ce qui a pu en étonner plus d’un. « Faire campagne pour rendre cette ville abordable » rétorqua donc sans cesse Zohran, jusqu’à sa victoire. Sa campagne s’est axée autour de… mesures principales : la gratuité des bus, le gel des loyers pour deux millions de logements sous contrôle municipal, la gratuité des services de prise en charge de l’enfance (crèches et garderies) et la mise en place dans chaque arrondissement d’au moins un supermarché sous contrôle municipal.

Le but derrière tout cela : rendre la vie moins chère dans une ville où les prix font de plus en plus fuir les habitants. En plus de ces mesures, Zohran Mamdani n’a jamais caché, ni atténué, son opposition fervente à Donald Trump, comme il l’a rappelé devant ses militants le soir de sa victoire : New York doit être une ville « où le maire devrait utiliser son pouvoir pour rejeter le fascisme de Donald Trump. Pour arrêter les agents d’ICE qui déportent nos voisins. Et pour gouverner notre ville comme un modèle pour le Parti Démocrate. Un parti où l’on se bat sans se cacher pour les travailleurs ».

Quelques semaines plus tôt, Brad Lander, contrôleur des finances de la ville de New York, candidat à la même primaire et allié de Zohran Mamdani, avait été arrêté par les services d’ICE (Immigration and Customs Enforcement, c’est-à-dire les services fédéraux de l’immigration) en marge d’un procès pour déterminer le statut légal de la présence d’Edgardo, un jeune New-Yorkais menacé d’expulsion. La violence raciste de la politique migratoire de Donald Trump s’est donc immiscée jusqu’au sein de la campagne municipale.

La stratégie de campagne de Zohran Mamdani n’est pas sans rappeler celle de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis. À ce titre, le fondateur de la France insoumise avait apporté son soutien au jeune candidat lors de sa visite auprès des Democratic Socialists of America de la ville de New York, en avril dernier.

À ce titre, le jeune socialiste a mené sans relâche une campagne d’union populaire sur un programme de rupture, tant vis-à-vis de la politique de Donald Trump, que de celle des futurs prédécesseurs de Zohran Mamdani à la mairie de New York. Un exemple parmi d’autres : l’augmentation de 9 % des loyers pour les logements sous contrôle municipal décidée par Eric Adams, actuel maire de New York et candidat à sa succession sans l’étiquette démocrate.

La campagne du futur maire de New York a aussi été marquée par un usage appuyé des réseaux sociaux, notamment Twitter et TikTok, un moyen efficace de faire passer rapidement des messages courts sur les mesures de son programme. Chaque jour, plusieurs vidéos, plusieurs tweets, étaient postés afin de tenir au courant des actualités de la campagne, des moyens de payer pour les mesures annoncées dans son programme, et des passages du candidat dans différents programmes diffusés à la télévision ou sur internet. Une médiatisation qui lui a valu bien des quolibets de la part de ses détracteurs, jusqu’à s’abaisser au racisme le plus crasse.

Zohran Mamdani, le diable incarné aux yeux de la droite américaine

Prenez garde ! Un candidat de gauche en mesure de l’emporter arrive ! La campagne de la primaire démocrate de New York a vu s’abattre sur Zohran Mamdani les attaques les plus bêtes et racistes à l’encontre de sa personne ou de ses soutiens.

En raison de son soutien sans faille à la Palestine, bien avant les attaques du 7 octobre 2023 par le Hamas, le jeune futur maire de New York fut traité de tous les noms, jusqu’à être attaqué sur sa religion. L’extrême droite américaine avertissait ainsi sur les dangers de l’arrivée d’un musulman socialiste à la tête de l’hôtel de ville de la Big Apple, sans cacher une islamophobie dégoûtante et à peine dissimulée.

Ce phénomène s’est observé jusqu’en France, où l’odieuse Caroline Fourest, sans aucun fondement, accuse Mamdani d’être « un candidat violemment anti-sioniste et proche des Frères [musulmans, ndlr] ». Bref, des attaques qui rappellent celles à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot, Rima Hassan, ou Aly Diouara, pour leur soutien à la Palestine ou pour leur appartenance supposée à une religion.

Le Parti Démocrate ne s’est pas montré imperméable à ce genre de méthodes. Ainsi, la campagne d’Andrew Cuomo, ancien gouverneur de l’État de New York et longtemps donné gagnant avant même la tenue du vote, ne s’est pas retenue de diffuser un visuel de Zohran Mamdani où sa barbe était épaissie et assombrie, notamment pour attiser un imaginaire raciste et islamophobe.

Ce même racisme s’est exprimé lors des débats autour de l’adhésion de Mamdani au mouvement « BDS » (Boycott, Divest, Sanctions) contre les produits israéliens, ou de son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza et de la reconnaissance d’un État de Palestine. Zohran Mamdani s’est aussi engagé à arrêter Benjamin Netanyahu s’il venait à fouler le sol de sa ville, bien que les États-Unis ne soient pas signataires du Statut de Rome.

Tweet du 12 juin 2025 : « Andrew Cuomo a peur de perdre, donc ses donateurs veulent que vous me craigniez. Son SuperPAC [comité de soutien financier, ndlr] vient d’envoyer un tract où ma barbe a été artificiellement épaissie et assombrie. C’est de l’islamophobie pure et dure — le genre de racisme qui explique pourquoi les milliardaires MAGA soutiennent sa campagne. »

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Andrew Cuomo a en effet passé la campagne à critiquer Zohran Mamdani et son programme – et à le rendre effrayant – au lieu de proposer un programme adapté aux besoins des habitants. Cette opposition entre la nouvelle génération, plus progressiste, et l’ancien establishment représenté par Cuomo s’est parfaitement illustrée pendant cette campagne.

Dans tout autre pays, ces deux candidats ne seraient pas membres du même parti politique. Pourtant, cette primaire a été l’occasion de confronter deux projets viscéralement opposés pour l’avenir de New York, mais aussi vis-à-vis de la direction que devrait prendre le Parti Démocrate suite au retour au pouvoir de Donald Trump.

Pour rappel, Andrew Cuomo est l’ancien gouverneur de l’État de New York (2011-2021), contraint de démissionner suite à des accusations de harcèlement sexuel par d’anciennes collaboratrices et différentes élues de l’État de New York. Son bilan à la tête de l’État lui a aussi valu bien des critiques : coupes budgétaires dans les transports et la santé, gestion catastrophique des patients atteints de COVID lors du premier confinement… Cet antagonisme entre Mamdani et Cuomo s’est illustré parfaitement lors d’une apostrophe de Mamdani à l’encontre de l’ancien gouverneur et actuel perdant de la primaire, à l’occasion du deuxième débat en vue de la primaire.

Critiqué pour son supposé manque d’expérience politique, Zohran Mamdani répondit à Andrew Cuomo : « Je n’ai jamais eu à démissionner en disgrâce, je n’ai jamais fait de coupes à Medicaid [système d’aide de santé aux plus âgés et aux plus modestes, ndlr], je n’ai jamais volé des centaines de millions de dollars à la MTA [réseau de transport de New York], je n’ai jamais harcelé les treize femmes qui m’ont accusé de harcèlement sexuel, je ne les ai jamais traînées au tribunal pour obtenir leurs analyses gynécologiques, et je n’ai jamais fait ces choses parce que je ne suis pas vous, Monsieur Cuomo. »

Un portrait au vitriol dressé par celui qui a d’énormes chances d’être élu prochain maire de New York en novembre prochain.

Une leçon pour le Parti Démocrate ? Perspectives et remise en question pour mieux affronter Donald Trump

Cette victoire d’un candidat jeune, socialiste et progressiste en vue de diriger la ville la plus peuplée du pays est un message fort pour la direction actuelle du Parti Démocrate. En novembre 2024, la défaite de Kamala Harris s’était notamment expliquée par l’abandon total de la base historique du Parti Démocrate par la candidate : les jeunes, les classes populaires et les travailleurs. Une campagne démocrate bien trop républicaine.

Les résultats de cette primaire doivent donc servir de message pour l’avenir du Parti Démocrate, notamment en vue des élections de mi-mandat de novembre 2026, qui décideront de la composition de la Chambre des représentants et du Sénat pour les années 2027-2029. Zohran Mamdani s’est hissé en tête, en déjouant tous les pronostics, en s’assurant de la mobilisation des jeunes et des classes populaires. La même recette qui avait permis à Alexandria Ocasio-Cortez de détrôner le député sortant du quatorzième district de New York en 2018, après une campagne fortement médiatisée.

En somme, cette victoire est la concrétisation d’une stratégie bien connue : l’union populaire sur un programme de rupture.

Par Bastien

Crédits photo : « Zohran Mamdani at the Resist Fascism Rally in Bryant Park on Oct 27th 2024 », Bingjiefu He, CC BY-SA 4.0, Wikimedias Commons, pas de modifications apportées.

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