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Alors que se prépare la Marche des Fiertés, qui se tiendra le 28 juin prochain, le camp réactionnaire a trouvé une nouvelle polémique pour étaler son intolérance et sa volonté d’invisibiliser les luttes LGBT+. En cause : l’affiche choisie par l’Inter-LGBT, qui organise la marche, jugée trop « violente », « extrême », alors qu’elle identifie à juste titre les […]
Alors que se prépare la Marche des Fiertés, qui se tiendra le 28 juin prochain, le camp réactionnaire a trouvé une nouvelle polémique pour étaler son intolérance et sa volonté d’invisibiliser les luttes LGBT+. En cause : l’affiche choisie par l’Inter-LGBT, qui organise la marche, jugée trop « violente », « extrême », alors qu’elle identifie à juste titre les ennemis principaux des personnes LGBTI.
En pointe de cette arrière-garde, on trouve évidemment le Rassemblement National (RN), qui voit dans la Marche des Fiertés un « cloaque d’extrême gauche qui déteste la France ». On comprend leur émoi : voir un fasciste mal en point sur l’affiche doit leur être très inconfortable. Idem pour la droite dite « républicaine », par le voix de Valérie Pécresse, qui condamne l’affiche et coupe les subventions à l’Inter-LGBT, trop contente d’être à la remorque de l’extrême droite. Du côté de l’Inter-LGBT, qui organise la marche, on balaie d’un revers de main les faux procès.
Contactée par L’Insoumission, L’Inter-LGBT a tenu à rappeler les bases face à l’offensive réactionnaire qui se déploie contre la fédération d’associations qui organise, depuis 25 ans, la Marche des Fiertés. Dans le même temps, le mouvement Insoumis dans son ensemble se déploie en soutien à l’Inter-LGBT. Notre article.
Des mots d’ordre clairs pour la Marche des Fiertés
L’Inter-LGBT tient à rappeler d’abord que l’affiche et son mot d’ordre, « Queers de tous les pays unissons-nous », ont été votés et approuvés par la cinquantaine d’associations LGBT+ qui la composent. Quant à l’affiche, on y voit des personnages colorés (aux couleurs du drapeau LGBT+), arborant plusieurs drapeaux et pins. D’après un-e responsable de l’Inter-LGBT, cette diversité représente « une convergence des luttes » : pour la retraite à 60 ans, pour la paix à Gaza…
Ce dernier détail n’a d’ailleurs pas du tout plu à Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy, députés RN, qui dénoncent le « soutien à la Palestine, alors que les homos, bis et trans y sont massacrés ». Mais il ne faut surtout pas demander aux lepénistes « par qui sont massacrés les Palestiniens, LGBT+ ou non ? », ils se trouveraient mal à l’aise vis-à-vis de leurs amis du gouvernement israélien. Reste qu’ils font d’une pierre deux coups : en plus de taper sur les revendications LGBT+, ils nourrissent leur obsession raciste et pro-génocide.
Autre détail qui a mis l’extrême droit hors d’elle : l’homme en gris et noir soi-disant « pendu » sur l’affiche. L’Inter-LGBT balaie ces accusations : « c’est une métaphore du fascisme, une référence aux chemises noires mussoliniennes, mis en KO technique par les personnages colorés de l’affiche ». En atteste la croix celtique (symbole du suprémacisme blanc) dans le cou du personnage fasciste.
« L’affiche n’est pas violente : ce sont les politiques transphobes, les morts du VIH, les lois LGBTphobes dans plusieurs pays d’Afrique, ou la politique de Meloni en Italie qui le sont ». En d’autres termes, « l’internationale réactionnaire » dénoncée par l’affiche. Il est d’ailleurs ironique de voir que l’extrême droite voit dans les motifs d’un sac apparaissant sur l’affiche le drapeau palestinien. Lae responsable de l’Inter-LGBT contacté-e rappelle qu’il s’agit des drapeaux de la Bulgarie et de la Hongrie, où les alliés politiques du même RN persécute les personnes LGBT+ et interdit les marches des fiertés.
Il n’a pas fallu longtemps avant que la région Ile-de-France, par la voix de sa présidente Valérie Pécresse (LR) ne retire, sans prévenir, son soutien financier à la marche, craignant des « débordements de haine », rien que ça ! « Retirer des financements à un événement n’a qu’un objectif : le détruire », dénonce l’Inter-LGBT, pour qui il n’est pas question de retirer ou changer l’affiche pour complaire à Mme Pécresse. Une fois de plus la droite « républicaine » se roule dans la boue avec l’extrême droite.
L’inquiétante entreprise de dépolitisation du RN
Derrière les attaques contre la gauche et la cause palestinienne, les saillies des élus RN contre la Marche des Fiertés cachent une idéologie : celle de la dépolitisation des luttes LGBT+, et de beaucoup d’autres sujets pourtant très politiques. Le même phénomène est observé dans l’Italie de Giorgia Meloni, comme le montre le livre de l’Institut La Boétie, Extrême droite, la résistible ascension.
Du côté de l’Inter-LGBT, on dénonce une volonté du RN de ramener la lutte pour les droits des personnes LGB (pas « LGBT » vu que l’extrême droite assume sa haine des personnes transgenres) à des temps « plus favorables, mais aussi moins politiques ». L’extrême droite, du moins celle qui fait le plus semblant de ne pas être homophobe, tente ainsi de résumer la lutte pour les droits des minorités de genre à une fête, un « moment de gaieté ».
Une vision idéaliste, à mille lieues de la réalité des conditions des personnes LGBT+, persécutées à plusieurs niveaux de violences, sur tous les continents, par des régimes réactionnaires très proches idéologiquement du RN. Et même en France, le RN est tout sauf l’allié des minorités de genre : en témoignent ces neufs députés lepénistes, membres d’un groupe Facebook (entre autres) homophobe.
Pour aller plus loin : Racisme, antisémitisme… Des députés RN (encore) pris la main dans le sac
L’Inter-LGBT rappelle par ailleurs les origines de la Marche des Fiertés, à savoir « les émeutes de Stonewall [de 1969, ndlr], déclenchées par des femmes trans racisées ! ». Là encore bien loin de l’homonationalisme prôné par le RN, où seuls les hommes gays cisgenres, blancs et bourgeois évidemment, auraient voix au chapitre.
Un soutien sans faille des Insoumis
Du côté de LFI, le soutien à l’Inter-LGBT et à la Marche des Fiertés est unanime. Le groupe thématique « Droits nouveaux et LGBTI » de LFI a soutenu sans réserve la fédération d’associations, de même que plusieurs députés et responsables de LFI, à commencer par Jean-Luc Mélenchon, qui appelle à se rendre massivement à la marche du 28 juin.

Pour lutter contre la persécution par l’invisibilisation des causes LGBT+, le mot d’ordre est clair : déferler dans les rues de Paris le 28 juin, où la Marche des Fiertés aura lieu. Surpasser les 500 000 participants de l’année dernière serait le meilleur moyen de renvoyer l’extrême droite, et ses fantasmes de « sauvegarde de l’homme blanc », dans les poubelles de l’Histoire.
Par Alexis Poyard