Language

         

 Publicité par Adpathway

Malaise dans la gendarmerie

1 week_ago 55

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Vue(s) : 26

Jean-Yves Fontaine, Florence Samson

Résumé

Cet essai, préfacé par Michel Rocard s’est d’abord fixé pour objectifs d’analyser, d’expliquer et de comprendre pourquoi toute une collectivité militaire, repliée sur elle-même et qui vit enfermée dans ses casernes avec femmes et enfants, en est arrivée à contester une hiérarchie militaire qui craint que les autres armées ne suivent ce qui est devenu un exemple. Il offre ensuite la chronique des manifestations massives et exceptionnelles de toute la famille «gendarmique» qui tente de résister tant à sa propre dislocation qu’à la crise générale du sens dans notre société.

Parce que ces fils et ces filles de la «Grande Muette» ont acquis une liberté d’expression rarement vue dans le monde militaire, parce que ce sont eux qui, quotidiennement, «fabriquent» la gendarmerie et parce qu’ils sont devenus en décembre 2001 des acteurs, la démocratisation de la gendarmerie, au sens où l’entend Alain Touraine, c’est-à-dire comme «la lutte de sujets, dans leur culture et dans leur liberté, contre la logique dominatrice des systèmes», semble inéluctable.

À propos de l’auteur Jean-Yves Fontaine, Florence Samson


Florence Samson, femme de gendarme, qui participa au mouvement associatif militaire au sein de l’ANFG (Association Nationale des Familles de Gendarmes), est désormais membre de PJ/PJ (Police Judiciaire Pour la Justice).

Jean-Yves Fontaine, ancien officier de gendarmerie, sociologue, chercheur et enseignant à l’Université de Caen, mène actuellement des recherches sur le mouvement social en gendarmerie.

Source : Lireka.com

“Évidemment que j’envisage de jeter l’éponge”: le grand malaise dans la gendarmerie

En 2022, plus de 15 000 gendarmes ont quitté la profession, soit une hausse de 25% en quatre ans. • © Frédéric Lecocp / Maxppp

Écrit par Kelly Laffin Publié le 30/06/2025 à 06h00

Que se passe-t-il au sein de la gendarmerie ? Cette institution connaît un nombre de démissions inédit depuis quelques années. Manque de reconnaissance, perte de sens, hausse des agressions… Un gendarme en exercice témoigne des difficultés croissantes de ce métier.

Vous savez que je risque la radiation ?”, indique vite Jérôme (prénom d’emprunt), soucieux de conserver l’anonymat. Et d’enchaîner dans le même souffle : “Mais il faut bien que certains parlent…” Si ce gendarme en exercice accepte de prendre la parole aujourd’hui, c’est qu’il estime que l’institution “est en train de couler”. Pour l’instant, il reste en poste, dans une brigade de Champagne-Ardenne. Mais il avoue penser très régulièrement à la démission.  

Et il est loin d’être le seul.  Les témoignages affluent sur le compte Facebook privé “GIE : Côté démission”. Ces messages proviennent de gendarmes dont l’ancienneté va de quelques années à plusieurs dizaines d’années. Beaucoup évoquent un manque de considération, un management inhumain et une perte de sens du métier. Autant d’éléments qui se retrouvent dans la bouche de policiers fatigués.

Démissions en série

Après plus de 30 ans de carrière, Jérôme a peu à peu vu ses conditions de travail se détériorer. Sa précédente expérience, dans la gendarmerie mobile, a laissé des traces : “Se prendre des pavés et voir ses collègues blessés ne laisse pas indemne, et il y a de plus en plus de manifestations violentes.

En brigade, il a aussi été témoin de scènes insoutenables et de tâches très difficiles comme annoncer la mort d’un enfant à ses parents. Les agressions sont également fréquentes d’après lui: “J’ai eu plusieurs fractures et points de suture, je ne les compte même plus” ironise-t-il.

Je m’apprêtais à mettre fin à mes joursJérôme, gendarme en Champagne-Ardenne

Mais ces expériences, répétées, laissent des traces malgré l’uniforme et la formation militaire. “J’ai développé un syndrome post-traumatique et une dépression il y a quelques années” : un mal-être dont sa hiérarchie, à l’époque, ne semble pas s’inquiéter. Sa vie conjugale en pâtit. Il divorce et sombre dans l’alcoolisme. “Un jour j’ai pris un pistolet et j’ai écrit une lettre d’adieu. J’allais me tirer une balle quand mon téléphone a sonné. C’était un message d’une collègue. Il était anodin, mais ça m’a ramené à la réalité et je me suis dit : mais qu’est-ce que je fais ? J’ai des enfants, c’est n’importe quoi. »

Depuis, Jérôme s’est soigné et a réussi à sortir de cette dépression. “Mais combien n’ont pas réussi ? J’ai vu une vingtaine de collègues se suicider dans ma carrière.” Ces passages à l’acte sont, selon lui, sont toujours liés au travail, même si les supérieurs invoquent des problèmes personnels : “L’an dernier, un collègue à Reims s’est donné la mort parce qu’on l’obligeait à partir en mission plusieurs mois alors qu’il avait insisté pour rester auprès de son enfant gravement malade”. Au-delà des cas particuliers, les supérieurs se montrent parfois violents verbalement : “J’ai eu un chef qui s’acharnait sur une collègue, dès qu’elle pleurait il en rajoutait en lui disant qu’elle était nulle, qu’elle n’avait pas les épaules pour ce métier.

Une perte de sens

Au manque de reconnaissance s’ajoute la perte de sens. Les missions imposées par les directives nationales sont souvent chronophages et ne prennent pas en compte les réalités du territoire, selon ce même gendarme. “On nous impose de passer des heures à effectuer des contrôles d’identité en gare ou dans certains quartiers alors que nous n’avons pas les mêmes problèmes partout” explique-t-il. “Les gendarmes motorisés ont des quotas de PV à distribuer. C’est absurde parce que pendant ce temps-là on ne peut pas s’occuper d’autres choses.” 

Et lorsque les enquêtes sont menées à bien, il arrive de plus en plus fréquemment que des heures de travail soient balayées par un classement sans suite, assure Jérôme. “Par exemple, lorsqu’un client se fait voler son sac dans un magasin, cela nous prend beaucoup de temps de retrouver le coupable en regardant les images de vidéosurveillance. Même si on l’arrête et qu’il avoue, les magistrats du parquet vont nous parler d’un classement 48 car ils ont déjà trop de dossiers en attente, ils sont obligés de hiérarchiser. »

Le classement 48 correspond à un “préjudice peu important causé par l’infraction”. Résultat, de très nombreux méfaits restent impunis : “Maintenant, je sais d’avance quand une plainte a une chance d’aboutir ou si elle ne sert à rien, mais ça, on ne peut pas le dire aux victimes.” 

Je travaille jusqu’à 70 heures par semaineJérôme, gendarme en Champagne-Ardenne

Toutes ces contraintes pèsent sur le moral des gendarmes, et s’ajoutent à une charge de travail conséquente. “Je travaille jusqu’à 70 heures par semaine, sans compter les astreintes. Au taux horaire, je suis en dessous du smic.”

Ainsi, des dizaines de ses collègues ont pris la lourde décision de démissionner ces dernières années. “Sur ma promotion qui comptait une centaine de gendarmes, il n’en reste que 25 % en activité.” Beaucoup, selon Jérôme, trouvent un poste dans la police municipale: “Les salaires y sont équivalents et on ne fait que 35 heures par semaine, avec les heures supplémentaires payés.” D’autres se dirigent vers des entreprises de sécurité privées ou délivrent des formations antifraude.

Quelle est l’ampleur de ce phénomène de démission au niveau national ? Les derniers chiffres n’ont pas été communiqués. Mais selon un rapport de la cour des comptes datant d’avril 2023, le record du nombre de départs au sein de la gendarmerie a été battu en 2021, puis de nouveau dépassé en 2022.

Cette année, plus de 15 000 gendarmes ont quitté la profession, soit une hausse de 25% en quatre ans.

Source : France TV Info

Lire également :

Témoignage d'un gendarme en activité : Suicides, burn-out, démissions, la gendarmerie va mal, très mal même et ne vous réjouissez pas.

Ceux qui partent, ce sont les bons, ceux qui ont l'éthique chevillée à l'uniforme, en majorité des anciens.

l’institution “est en train de… pic.twitter.com/azTifd7uKp

— sergiodde🐭🐞 (@sergiodde) July 1, 2025
read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway