L'eau est un élément essentiel à la fabrication de la bière. Alors quand elle est polluée, faut-il s'étonner que notre moussemousse le soit aussi ?

Conscients que les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) contaminent de nombreuses sources d'eau potable, une équipe de chercheurs américains a voulu vérifier si cette pollution se retrouvait dans l'une des boissons les plus consommées au monde.

Dans 95 % des cas, la même surprise au fond du verre

Les chercheurs ont alors analysé 23 bières, brassées à travers différents États des États-Unis. Leur objectif : savoir si la contamination de l'eau potable par les PFAS pouvait se retrouver dans les boissons brassées localement.

Et le résultat, publié dans la revue Environmental Science Technology est sans appel : 95 % des bières testées contiennent des traces de ces substances.

Sans surprise, les bières brassées dans des zones connues pour leur pollution de l'eau affichaient les niveaux les plus élevés. C'est notamment le cas autour du bassin de la rivière Cape Fear, en Caroline du Nord, tristement célèbre pour ses contaminations industrielles. Là, les chercheurs ont trouvé non seulement des concentrations plus fortes, mais aussi une plus grande diversité de PFAS, dont deux particulièrement surveillés : le PFOS et le PFOA.

Alors que le scandale des "polluants éternels", les Pfas, prend de l'ampleur en Europe, le bras de fer s'intensifie entre citoyens et industriels.#REPORTERS vous emmène en France et en Italie, à la rencontre de citoyens qui se battent contre cette pollution invisible ➡️… pic.twitter.com/gqkbOul6xG

Du vin européen à la mousse américaine : une pollution sans frontières

Et ce genre de pollution ne concerne pas que les États-Unis : en avril dernier, un rapport du réseau d'associations PesticidePesticide Action Network révélait la présence de PFAS dans plusieurs bouteilles de vin commercialisées en Europe.

Les brasseries, même avec des systèmes de filtration performants, ne sont pas équipées pour éliminer ces substances. Si les PFAS sont présents dans l'eau municipale utilisée, ils finissent dans la cuve, puis dans nos verresverres. « J'espère que ces résultats stimuleront l'élaboration de stratégies et de politiques de traitement de l'eau qui contribueront à réduire la présence de PFAS dans les eaux uséeseaux usées à l'avenir », explique l'autrice principale de l'étude, Jennifer Hoponick Redmon.