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Balzac, Rabelais, Diderot… et l’indifférence. Face au désintérêt croissant des lycéens pour les œuvres au programme, l’Éducation nationale tente une nouvelle stratégie : introduire des lectures contemporaines, jugées plus accessibles. Mais cette méthode suffira-t-elle à réconcilier les ados avec les livres ?
Des classiques que personne ne lit vraiment
C’est une question que se posent tous les profs de lettres : les élèves lisent-ils encore les œuvres imposées ? Maïté Eugène, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation, a mené l’enquête. Dans une classe de Seconde où cinq livres étaient au programme, seulement six élèves sur trente-cinq les avaient tous lus. Cinq n’en avaient ouvert aucun.
Les autres s’en remettent aux résumés trouvés en ligne ou sur des IA comme ChatGPT. Une tendance confirmée par les professeurs : plus personne ne lit vraiment les textes, on survole, on simule, on copie-coller.
L’école face à l’illusion de la modernisation
Pour tenter d’enrayer cette déconnexion, les programmes s’ouvrent à des œuvres plus récentes, aux thématiques sociales ou identitaires. Mais cette approche divise. Pour Xavier-Laurent Salvador, agrégé de lettres, « on confond littérature et sociologie ». Selon lui, on met l’accent sur les idées plutôt que sur le style, sur les causes plutôt que sur la langue.
« Ce n’est pas parce qu’un auteur est militant qu’il produit de la littérature », tranche-t-il.
Une génération qui lit autre chose… ou pas du tout
Le problème dépasse l’école. D’après une étude relayée par Le Figaro, les 15-19 ans passent en moyenne 5h19 par jour devant des écrans, contre 3h18 de lecture par semaine. Et quand ils lisent, ce sont surtout des romans d’amour modernes, parfois très crus : new romance, dark romance, avec leur lot de violence et d’emprise.
Dans ce contexte, comment espérer que La Peau de Chagrin de Balzac (plus de 500 pages) puisse captiver une génération nourrie à TikTok ?
Entre mépris des classiques et triomphe de la culture instantanée, l’école cherche encore comment parler littérature aux jeunes. Mais une chose est sûre : à force de dévoyer le goût pour le transmettre, on risque de le tuer complètement.