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Life 14/10/2025 19:20
Les cas d’enfants de moins de 14 ans qui se donnent la mort restent rares, mais ils existent et il faut en avoir conscience pour mieux les prévenir.
Selon l’Inserm, une vingtaine d’enfants de moins de 14 ans se donne la mort par an en France.
SANTÉ - Le drame survenu à Sarreguemines, en Moselle, a de quoi glacer le sang. Sara, qui s’est donné la mort en laissant un mot à ses parents, allait avoir dix ans fin novembre. La piste d’un « suicide par pendaison est privilégiée », alors que la fillette n’était qu’en CM2. Si les suicides d’adolescents font tristement régulièrement la une des journaux, ceux ces enfants plus jeunes sont plus rares. Et très mal connus.
Selon une note de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui date de 2021, le suicide est depuis plus de 30 ans la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, après les accidents de la route. Mais chez les moins de 13 ans, il n’arrive qu’en cinquième cause. « En 2016, 26 décès par suicide ont été enregistrés chez les moins de 15 ans et 352 chez les 15-24 ans, soit des taux respectifs de 0,3 et 4,5 pour 100 000 habitants », précise cette note. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le suicide concernerait en moyenne une vingtaine d’enfants de moins de 14 ans par an, en France.
Le suicide des plus petits est donc rare, mais il existe. Même s’il est difficile pour les adultes de l’envisager. La mort des enfants est déjà un sujet tabou, celle par suicide l’est d’autant plus. En effet, comment expliquer un passage à l’acte si jeune ? Qu’est-ce qu’un enfant appréhende ou non de l’acte de mourir ? Sait-il que c’est irréversible ? Comment sait-il comment procéder ?
« Ils comprennent très tôt »
« Les enfants comprennent très tôt les termes “se suicider” ou “se tuer”, ainsi que les moyens pour y parvenir », confirme dans un article sur le sujet Mélanie Pinon, infirmière spécialisée en psychiatrie clinique et santé mentale à Genève et autrice d’un mémoire sur le suicide des enfants. « Les préados ont conscience de l’aspect irréversible et définitif de la mort, mais c’est paradoxalement un âge où on croit à une “suite”. On va croire aux morts-vivants, aux fantômes, aux esprits… explique dans une interview donnée à 20 Minutes Stéphane Clerget, pédopsychiatre. On sait que c’est définitif, mais on n’en mesure pas les conséquences. »
Dans la plupart des cas observés de suicides d’enfants jeunes, la manière de se donner la mort est souvent plus violente. « Le passage à l’acte chez l’enfant est réalisé par des moyens plus radicaux que chez l’adolescent et l’adulte, note Mélanie Pinon. Dès le plus jeune âge, l’enfant est capable de décrire et trouver des moyens efficaces pour se donner la mort. Le moyen le plus évoqué est celui de se jeter sous les roues d’une voiture. La littérature relève la pendaison, la strangulation et la défenestration comme les premiers moyens utilisés par des enfants âgés de 5 à 11 ans. » Les chiffres sur le suicide des moins de 14 ans sont d’ailleurs probablement plus bas que la réalité, certains pouvant être perçus comme des « accidents ».
Tout comme Sara, un autre enfant âgé de 12 ans a mis fin à ses jours le week-end dernier, à Martigues, près de Marseille, en se pendant à la structure de son lit superposé. Selon le quotidien local La Provence, l’enfant se serait disputé avec son frère aîné au sujet d’une partie de jeux vidéo. Un cas, qui, s’il était confirmé par les résultats de l’enquête, pose la question des causes du suicide et de l’impulsivité liée au jeune âge. « Pour les enfants, l’intensité d’une parole ou d’un geste est très forte car c’est tout leur monde. Dans certains cas, le suicide peut effectivement relever de l’impulsion, être l’expression d’une frustration », souligne dans 20 Minutes le pédopsychiatre Stéphane Clerget.
Ne pas minimiser ou négliger les signes
Mais dans d’autres cas, le suicide est bien conditionné à un environnement familial ou scolaire délétère. Pour l’infirmière spécialisée, l’une des causes de suicide les plus relatées est « celle des dysfonctionnements familiaux ». « Une autre cause avancée est celle de l’importance de l’école, et surtout, de l’impact significatif et destructeur que peut avoir le harcèlement scolaire sur l’enfant », ajoute-t-elle. Des causes qui peuvent pousser un enfant à passer à l’acte pour échapper à cette réalité qui lui est devenue insupportable.
Au numéro d’appel national 30.18, « on reçoit depuis trois ans de plus en plus d’appels d’enfants de 7 ans qui évoquent leur situation compliquée avec aplomb », témoigne Samuel Comblez, psychologue de l’enfance et de l’adolescence, auprès du Parisien. Tous les professionnels appellent à ne pas négliger ou minimiser les signes que présentent certains enfants et qui doivent alerter.
« Il y a des enfants qui avalent du savon pour tenter de se donner la mort. Certains adultes peuvent prendre à la légère ces gestes, considérant qu’il s’agit trop souvent d’enfantillages, qui témoignent pourtant d’un profond mal-être », souligne le psychiatre David Gourion auprès de nos confrères du Figaro. Parmi les signes qui doivent alerter, la HAS liste un changement brutal du comportement, la consommation fréquente de drogue ou d’alcool, les actes d’automutilation ou encore les propos suicidaires, qui ne doivent jamais être pris à la légère.
Le manque de données publiques ou d’études sur le sujet en est symptomatique : il ne peut pas exister, dans l’imaginaire collectif. Et pourtant, comme pour tous les sujets sensibles, il ne faut pas hésiter à en parler avec les enfants. « Il est primordial de noter que le fait de poser de façon explicite la question à un enfant ou un adolescent sur la présence d’idées suicidaires n’induira pas de telles idées ou même un passage à l’acte », rappelle la HAS.