Language

         

 Publicité par Adpathway

Le secret génétique qui nous sépare des autres singes vient d’être percé par Harvard

8 hour_ago 8

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Pourquoi sommes-nous les seuls primates à marcher debout ? Cette question fascine les scientifiques depuis des décennies. Tandis que nos cousins chimpanzés et gorilles évoluent à quatre pattes ou se balancent d’arbre en arbre, nous avons développé cette capacité extraordinaire de nous tenir droits et de parcourir des distances considérables sur nos deux jambes. Des chercheurs de Harvard viennent de résoudre cette énigme évolutionnaire en identifiant les mécanismes génétiques précis qui ont transformé notre bassin il y a des millions d’années. Leur découverte, publiée dans Nature, révèle comment deux changements développementaux révolutionnaires ont façonné notre anatomie et déterminé notre destin d’espèce.

L’anatomie qui nous définit

Le bassin humain constitue l’une des caractéristiques anatomiques les plus distinctives de notre espèce. Cette structure osseuse complexe fonctionne comme une véritable prouesse d’ingénierie biomécanique, nous permettant de maintenir notre équilibre lors de chaque pas que nous effectuons.

Observez un chimpanzé en mouvement : son bassin présente des os de hanche hauts et étroits, orientés comme de fines lames d’avant en arrière. Cette configuration anatomique optimise les capacités d’escalade et de déplacement quadrupède, ancrant solidement les puissants muscles nécessaires à la navigation arboricole.

À l’inverse, notre bassin humain forme une structure évasée en forme de cuvette – d’où l’origine latine du mot « pelvis » signifiant bassin. Cette géométrie particulière offre des points d’attache idéaux pour les muscles qui orchestrent notre équilibre bipède, nous permettant de transférer efficacement notre poids d’une jambe à l’autre lors de la marche et de la course.

Une enquête scientifique d’envergure

L’équipe dirigée par Terence Capellini, directeur du département de biologie évolutive humaine à Harvard, a entrepris une investigation scientifique remarquable pour élucider cette transformation. Gayani Senevirathne, chercheuse postdoctorale et auteure principale de l’étude, a analysé méticuleusement 128 échantillons de tissus embryonnaires humains ainsi que des spécimens de près de vingt-quatre espèces de primates différentes.

Cette collection exceptionnelle provenait de musées américains et européens, incluant des spécimens centenaires conservés sur lames de verre ou dans des bocaux de laboratoire. Les chercheurs ont également exploité des tissus embryonnaires humains du Laboratoire de recherche sur les anomalies congénitales de l’Université de Washington, combinant tomodensitométrie et analyse histologique pour révéler les secrets du développement pelvien.

La révélation des mécanismes cachés

Les résultats ont dépassé toutes les attentes des chercheurs. L’évolution n’a pas procédé par modifications graduelles, mais par deux transformations développementales radicales qui ont complètement remodelé notre architecture pelvienne.

Le premier changement révolutionnaire survient au cinquante-troisième jour du développement embryonnaire. Initialement, la plaque de croissance de l’os iliaque – la partie supérieure de notre hanche – suit le même schéma que chez les autres primates, avec une croissance orientée de haut en bas. Puis, de manière spectaculaire, cette plaque effectue une rotation de quatre-vingt-dix degrés, réorientant complètement la direction de croissance osseuse.

Cette rotation produit un effet transformateur : au lieu de grandir en hauteur comme chez nos cousins primates, notre os iliaque s’élargit latéralement, créant cette forme caractéristique de cuvette qui définit notre bassin.

Une chronologie développementale unique

Le second mécanisme révélé par l’étude concerne la temporalité de l’ossification – le processus par lequel le cartilage embryonnaire se transforme en os solide. Chez la plupart des mammifères, cette ossification débute au centre de l’os et progresse vers l’extérieur selon un schéma prévisible.

L’humanité a développé une stratégie complètement différente. Chez nous, l’ossification commence à l’arrière du sacrum et se propage radialement, mais reste limitée aux couches périphériques. Plus remarquable encore, l’ossification interne est délibérément retardée de seize semaines complètes.

Ce délai permet au bassin embryonnaire de conserver sa forme de cuvette tout au long de sa croissance, consolidant définitivement notre architecture bipède. À dix semaines de développement, notre bassin présente déjà sa configuration adulte caractéristique.

bipédie humains singes Crédit : Pixabay/CC0 Domaine public

Les architectes moléculaires de la transformation

L’analyse génétique approfondie a révélé les acteurs moléculaires orchestrant cette transformation. Parmi plus de trois cents gènes identifiés, trois se distinguent par leur rôle central : SOX9 et PTH1R dirigent la réorientation des cartilages de croissance, tandis que RUNX2 contrôle les modifications d’ossification.

L’importance cruciale de ces gènes se manifeste dans les pathologies humaines. Les mutations de SOX9 provoquent la dysplasie campomélique, caractérisée par des hanches anormalement étroites dépourvues d’évasement latéral. De même, les dysfonctionnements de PTH1R engendrent diverses maladies squelettiques affectant la géométrie pelvienne.

Une histoire évolutionnaire en deux actes

Cette recherche révèle que notre transformation pelvienne s’est déroulée en deux phases historiques distinctes. La réorientation initiale des cartilages de croissance a probablement débuté lors de notre séparation d’avec les grands singes africains, il y a cinq à huit millions d’années.

Le retard d’ossification constitue une adaptation plus récente, survenue durant les deux derniers millions d’années. Cette période correspond à l’expansion cérébrale de nos ancêtres, créant le fameux « dilemme obstétrical » : concilier un bassin suffisamment étroit pour une locomotion efficace avec un bassin assez large pour permettre la naissance de bébés au cerveau volumineux.

Des implications révolutionnaires

Cette découverte transforme notre compréhension de l’évolution humaine. Comme l’explique Capellini, tous les hominidés fossiles postérieurs à cette transformation ont développé un bassin selon des règles complètement inédites dans le règne animal.

Les fossiles d’Ardipithecus, vieux de 4,4 millions d’années, et le célèbre squelette de Lucy, âgé de 3,2 millions d’années, témoignent de cette transition progressive vers notre configuration bipède moderne. Ces découvertes suggèrent que l’augmentation ultérieure de notre taille cérébrale s’est inscrite dans le contexte de cette nouvelle architecture pelvienne révolutionnaire.

Cette recherche illustre parfaitement comment l’évolution peut produire des innovations anatomiques radicales grâce à des modifications développementales précises, façonnant ultimement notre identité d’espèce bipède unique.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway