Le nationaliste et les funérailles nationales

     René Angélil et Guy Lafleur ont eu droit à des funérailles nationales [1], mais pas l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu (VLB). Comprenne qui pourra.

     C’est probablement parce que le premier ministre François Legault estime qu’elles auraient favorisé la cause du Parti québécois (PQ) et de son chef, Paul St-Pierre Plamondon, considérant que VLB était un indépendantiste convaincu, que la Fête nationale approche à grand pas, qu’une partielle se profile dans Arthabaska et que libéraux étaient en voie de se choisir un nouveau chef populaire en la personne de Pablo Rodriguez (choix inconnu au moment de la décision de Legault, mais attendu).

     Le chef caquiste, un indépendantiste pressé à une autre époque, est pathétique. Il sait que les nationalistes qui ont permis à son parti de l’emporter majoritairement aux deux dernières élections sont pour la plupart retournés au PQ. Il ne veut surtout pas s’aliéner aujourd'hui les fédéralistes autonomistes, qui n’auraient pas apprécié que l’État fasse à un opposant notoire, au verbe haut, les honneurs de funérailles nationales.

     De voir M. Legault encenser le premier ministre libéral de droite Mark Carney à Ottawa, lève non seulement le cœur, mais montre qu’il compte sur les fédéralistes pour assurer sa réélection. Il surfe sur la vague libérale anti-Trump, en se tenant loin du conservateur Pierre Poilievre, qu’il portait aux nues il y a peu. Honte à Legault !

     À mon humble avis, la décision d’organiser ou non des funérailles nationales ne devrait pas revenir au premier ministre, mais à un organisme indépendant. Il ne faut pas laisser la politique interférer dans ce processus. Pas facile, me direz-vous, mais il faut y tendre.

Sylvio Le Blanc

1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Obs%C3%A8ques_nationales_au_Qu%C3%A9bec