Qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, ils cassent et brulent tout. Qui sont ces créatures des Enfers sévissant dans les rues de France à chaque finale footballistique ?… Est-ce un châtiment divin ? Est-ce l’Apocalypse, les puanteurs de l’Apocalypse… ? Est-ce l’Enfer qui dégorge sa plus infernale vermine, ne la supportant plus lui-même ?! Qu’a bien pu commettre la France dans le passé pour subir autant de bestiales abominations… Eh bien selon toute vraisemblance, elle a tout simplement trahi la sainte-trinité qui fit naître cette nation, sainte-trinité que l’on pourrait formuler ainsi : courage de l’intelligence, vérité contre la tyrannie et combat contre l’injustice. Voilà la sainte-trinité française, incarnée par trois grands rois : Philippe-Auguste, grand-père de Saint-Louis, grand-père de Philippe le Bel. À l’époque de Philippe le Bel, il n’y avait pas de fureur footballistique ; il n’y avait pas de vermines du bas parce qu’il n’y avait pas de vermines du haut. Les foules exprimaient leur ferveur par de belles processions chrétiennes, et exaltaient leur foi et leur confiance en leur roi protecteur contre la tyrannie des seigneurs par la construction de sublimes édifices (construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris sous Philippe-Auguste), confiance sur laquelle se développa la prospérité du pays. Le sens logique, le sens moral et le sens esthétique régnaient en maître, au plus haut sommet de l’État. Comme aujourd’hui, la corruption, la bestialité et la laideur règnent en maître au plus haut sommet de l’État. Il est si rare que sens logique, moral et esthétique arrivent au pouvoir, ce fut le cas en France ; tel fut le miracle français… l’âge d’or, où la souveraineté supplanta la suzeraineté… le temps des grandes fondations, de la justice… de la Cour de justice et de la Cour des comptes… toutes deux initiées par Saint-Louis, qui mît fin à l’ordalie et inventa la présomption d’innocence. À l’époque, la politique était une branche de la morale, aujourd’hui c’est une branche de l’escroquerie en bande organisée. Ceux qui situent l’âge d’or français de Louis XIV le libidineux absolutiste à Louis XVI le naïf cocu, en passant par Louis XV le jouisseur velléitaire, n’ont rien compris. Les fameux moralistes de cette période – si appréciés de Nietzsche, l’impuissant obsédé par la puissance – ne faisaient précisément que déploraient la perte des vertus des trois grands rois capétiens qui créèrent la douce France, et dont le point commun était la piété, ainsi qu’une certaine animosité contre les Juifs… Philippe-Auguste, qui fonda l’Université de Paris et initia l’émancipation du tiers-état en soutenant le mouvement communal contre les seigneurs, fut le premier roi officiellement de France, et non plus seulement roi des Francs. La période glorieuse dura cent trente-quatre années. Jusqu’à la mort de Philippe le Bel, qui le premier avait convoqué les États généraux – dans la cathédrale Notre-Dame de Paris -, desquels émergea une conscience nationale… conscience d’un destin commun, d’une mission commune sous l’égide du Christ, et non plus seulement d’un intérêt commun comme ce fut le cas à Athènes ou à Rome… instant d’éternité… moment solennel et émouvant dans la cathédrale durant lequel pour la première fois dans l’histoire de l’humanité était aboli le fossé entre le pouvoir et le ceux-sur-lesquels s’exerce le pouvoir. Plus d’un siècle plus tard, le premier grand signe de la déchéance de la France, de la grande trahison, fut l’immolation par le feu de celle qui sauva la France, Jeanne d’Arc… abandonnée par le roi Charles VII dont elle avait pourtant sauvé le royaume… Sous Philippe-Auguste c’étaient plutôt des Juifs qui finissaient brûler vifs. Le premier grand traître à la douce France capétienne fut donc Charles VII, et la trahison continua jusqu’au coup de grâce par Philippe-Égalité, dernier grand traître à la douce France. Ce qui restait de la douce France succomba et s’effondra sous cette ultime trahison. Après quoi, la douce France, la France tout court, la France étêtée fut grand-remplacée en haut par la république de la vermine. Ainsi, le grand-remplacement du haut précéda le grand-remplacement du bas.