COMMUNAUTÉ. Le Comptoir alimentaire Drummond est passé à deux doigts de mettre la clé sous la porte pour une durée indéterminée, le 7 juillet prochain. Son courtier, Orbite services d’assurances, a réussi à trouver un assureur prêt à couvrir le bâtiment en décrépitude avancée, mais non sans quelques conditions.

La directrice générale du Comptoir alimentaire, Véronique Sawyer, a confirmé que, sur les 12 assureurs rencontrés dans les derniers mois, aucun n’était prêt à les couvrir à cause de l’état actuel du bâtiment.

Pour rappel, en 2020, l’organisme a fait affaire avec la firme d’ingénieurs MA-TH afin de réaliser une analyse structurale du bâtiment situé au 1655, rue Corriveau. Celle-ci en a conclu que l’endroit est dans une situation critique et a conseillé un déménagement avant décembre 2024.

L’organisme a ainsi commencé à chercher un nouveau local afin d’y déménager ses activités pour éviter de mettre plus à risque la sécurité de ses employés, ses bénévoles et les personnes utilisant ses services.

«Il y a tellement de risques et de coins désuets dans notre bâtisse qu’aucun assureur n’acceptait de le couvrir. C’est Orbite qui a vraiment négocié avec un assureur qui nous connaissait un peu», relate Mme Sawyer.

La directrice générale du Comptoir alimentaire Drummond, Véronique Sawyer, et le président du conseil d’administration, Jean-Philippe Ayotte, lors de l’assemblée générale annuelle. (Photo : William Hamelin)

«On ne connaît pas toutes les modalités de l’assurance parce qu’on sait qu’on ne sera pas couvert pour tout. Toutefois, on va essayer d’avoir un contrat qui soit effectif jusqu’à ce qu’on quitte l’endroit», ajoute-t-elle.

Le président du conseil d’administration du Comptoir alimentaire, Jean-Philippe Ayotte, explique que l’assureur potentiel a demandé d’effectuer quelques travaux jugés nécessaires. Cela comprend, entre autres, la solidification du plancher à certains endroits et le doublement de quelques planches situées dans le toit.

«Ça va faire partie intégrante de l’entente. Ce que l’on trouve dommage cependant, c’est qu’on est prêt à partir d’ici, mais on va devoir mettre de l’argent qu’on va perdre au bout du compte», déplore-t-il.

Un départ en attente

En mars dernier, le Comptoir alimentaire Drummond a décidé de ne pas fusionner ses futurs locaux avec la Fondation de la Tablée populaire. À l’heure actuelle, les dirigeants ont entamé un processus pour l’acquisition d’un nouveau local.

Questionnés à savoir où l’organisme déménagera, Véronique Sawyer et Jean-Philippe Ayotte n’ont rien dévoilé pour le moment. Ils ont toutefois expliqué, lors de l’assemblée générale annuelle, tenue le 17 juin dernier, qu’ils souhaitent rester dans les alentours du centre-ville de Drummondville.

Cette décision découle d’une volonté de garder une proximité avec les gens, notamment avec une certaine clientèle itinérante à desservir et qui ne peut se placer bien loin sans voiture. Les dirigeants souhaitent aussi trouver un endroit «stable pour au moins 50 ans».

Présentement, le Comptoir alimentaire Drummond a effectué une offre d’achat qui a été acceptée. Cependant, un promoteur, qui était aussi intéressé d’acquérir le même bâtiment, a déposé une demande d’injonction auprès d’une juge pour mettre un terme à la vente.

Jean-Philippe Ayotte, président du conseil d’administration du Comptoir alimentaire et conseiller en sécurité financière chez IA Groupe financier. (Photo d’archives : Ghyslain Bergeron)

Il estime qu’une offre valide était toujours en cours et souhaite pouvoir en soumettre une à son tour. Une prétention que les avocats du Comptoir ont toutefois réfutée, selon ce qu’indique la directrice générale de l’organisme à L’Express.

Toutes les procédures sont désormais gelées, explique Véronique Sawyer. Elle indique que l’organisme attend que la juge accepte ou rejette la demande d’injonction du promoteur.

Le président du conseil d’administration de l’organisme précise qu’ils attendent depuis deux mois la décision de la juge. «Il ne nous reste plus qu’à passer chez le notaire. Donc, on espère que la juge tranche [en notre faveur] parce que, techniquement, la bâtisse nous appartient. Si ce n’était pas de ça, on commençait déjà à [déménager]», détaille Jean-Philippe Ayotte.

Selon la dernière évaluation du Comptoir alimentaire Drummond, les coûts liés à l’adaptation au nouveau lieu sont évalués à 10 millions de dollars. Mme Sawyer nuance que tous les partenaires vont venir se greffer au projet.

«J’ai reçu un appel de BMR qui veut fournir une partie des matériaux. Annexair veut faire tous nos systèmes de ventilation. C’est là que la facture va descendre petit à petit», expliquait-elle aux personnes présentes lors de l’assemblée générale annuelle.