Une avancée scientifique majeure change la donne dans la lutte contre les maladies transmises par les moustiques. Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Insect Science, révèle l’efficacité d’une technique de comptage optique numérique basée sur l’intelligence artificielle et le logiciel ImageJ, offrant une précision et une rapidité inédites dans la surveillance des populations de moustiques. Cette technologie promet de renforcer la lutte contre des maladies comme le virus du Nil occidental, la dengue et Zika, et pourrait rapidement devenir un outil indispensable pour les agences de santé du monde entier.

Des méthodes obsolètes aux défis majeurs

La surveillance des moustiques est cruciale pour anticiper et contrôler les épidémies de maladies qu’ils propagent. Les méthodes traditionnelles, telles que la mesure de la masse ou du volume des échantillons, sont chronophages, moins précises et sujettes à des erreurs, notamment liées aux variations d’humidité et à la taille des moustiques. Les retards dans la collecte et l’analyse des données peuvent compromettre les mesures de contrôle et aggraver le risque d’épidémies.

ImageJ : L’IA au service de la science entomologique

Une équipe de chercheurs du Salt Lake City Mosquito Abatement District (SLCMAD) a développé une approche novatrice : l’utilisation de l’IA et du logiciel open-source ImageJ pour analyser des images numériques des échantillons de moustiques. Cette méthode innovante permet de compter avec une grande précision le nombre de moustiques capturés dans les pièges de surveillance. L’étude a démontré que le comptage optique numérique est significativement plus précis et plus rapide que les méthodes conventionnelles.

Un plateau rempli de moustiques, prêt pour l’analyse par le logiciel ImageJ. Crédit : Entomology Today

Des résultats probants et un gain de temps considérable

Les chercheurs ont comparé la précision des trois méthodes : mesure de la masse, mesure du volume et comptage optique numérisé. Les résultats ont montré que la méthode numérique conservait une précision élevée tout au long de la période d’échantillonnage, contrairement aux méthodes traditionnelles, dont la précision diminuait en fonction des variations saisonnières. De plus, cette méthode est beaucoup plus rapide. Les chercheurs ont également constaté que le logiciel ImageJ était capable de fonctionner efficacement même avec des échantillons non optimaux, comme des moustiques congelés.

Un impact mondial : Au-delà des États-Unis

Bien que les maladies transmises par les moustiques soient moins répandues aux États-Unis qu’ailleurs, le virus du Nil occidental y fait des ravages chaque année. La méthode de comptage numérique basée sur ImageJ représente un outil précieux pour la surveillance et le contrôle de cette maladie. Plus important encore, cette technologie pourrait être une solution vitale dans les pays où la dengue, Zika et d’autres maladies transmises par les moustiques sont endémiques, notamment en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie du Sud-Est. L’adoption de cette technologie promet de réduire la charge de ces maladies dévastatrices.

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Cette percée scientifique, qui répond à la nécessité d’une veille épidémiologique toujours plus fine, démontre comment l’innovation technologique peut améliorer considérablement les outils à notre disposition pour lutter contre les maladies infectieuses. La précision, la rapidité et l’adaptabilité de la méthode de comptage optique numérique en font un atout précieux pour les agences de santé du monde entier.

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Camille Laurent

Médecin généraliste et journaliste santé. Elle vulgarise la recherche médicale pour le grand public.- nouvelles du monde