C'est un geste banal, presque automatique pour plus de 8 français sur 10  : une tasse de café pour bien commencer la journée. Et pourtant, cette habitude anodine pourrait bien avoir des effets insoupçonnés sur notre organisme. C'est ce que révèle une nouvelle étude menée par l'Université Queen Mary de Londres, publiée le 24 juin 2025 dans la revue Microbial Cell.

La caféine active un capteur d’énergie méconnu

On sait depuis longtemps que la caféine stimule notre cerveau et nous aide à rester concentrés. Mais les chercheurs britanniques ont voulu creuser plus loin : que se passe-t-il vraiment dans nos cellules quand on boit du café ?

Pour le découvrir, ils ont étudié un organisme microscopique, la levurelevure de fissionfission, dont les cellules partagent de nombreux points communs avec les nôtres. Leur conclusion : la caféine active une moléculemolécule appelée AMPK, présente dans presque tous les êtres vivants. 

AMPK est une sorte de « capteurcapteur d'énergieénergie » qui agit comme une alarme métabolique lorsque nos cellules manquent de carburant. Cette enzymeenzyme aide alors notre corps à se mettre en mode économie : ralentir, se réparer, mieux résister au stress.

La même équipe avait déjà identifié un rôle de la caféine sur une autre voie de régulation du vieillissement, celle du gène TORTOR. 

À court terme, TOR aide les cellules à grandir, mais une activation prolongée accélère leur vieillissement en réduisant leur capacité à réparer les dégâts. L'AMPK contrebalance cet effet en limitant TOR, ce qui pousse les cellules à ralentir, à mieux se réparer et à mieux résister au stress.

Un lien de plus en plus clair entre café et longévité

Cette étude s'ajoute à une longue série de recherches sur les bienfaits du café.

En janvier 2024, une vaste étude chinoise publiée dans le Journal of Cosmetic Dermatology a analysé les données de près de 500 000 Britanniques. Résultat : les grands buveurs de café, notamment d'arabica, présentaient un vieillissement cutanécutané plus lent. Leurs cellules semblaient mieux protégées grâce à une enzyme qui préserve l'ADN, et à une diminution du stress oxydatifstress oxydatif, principal responsable du vieillissement de la peau.

Plus récemment encore, la Dre Sara Mahdavi de l'Université de Toronto, a présenté une étude menée sur 47 513 femmes suivies pendant 30 ans. Celles qui buvaient du café caféiné à la quarantaine avaient plus de chances de bien vieillir : moins de maladies chroniques, de troubles cognitifs ou de perte de mobilité.

Alors, non, le café n'est pas une potion magique. Mais il devient de plus en plus clair qu'il pourrait faire partie des petites habitudes qui, sur le long terme, favorisent une meilleure santé. Bien sûr, tout dépend des quantités et du mode de vie général. Mais pour une fois qu'un plaisir du quotidien s'aligne avec la science, autant savourer chaque tasse, en pleine conscience.