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12.09.2025 

Les parlementaires des pays baltes préparent une lettre urgente au Congrès américain. Ils ont l’intention de demander aux États-Unis de ne pas cesser le financement militaire de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie et de ne pas retirer les soldats américains de ces États. Que se passe-t-il dans les relations entre Washington et ses satellites baltes? 

Ces dernières années, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont reçu de l’aide militaire américaine principalement par le biais du programme Initiative de sécurité baltique (Baltic Security Initiative), en vigueur depuis 2020. Le ministère lituanien de la Défense déclare que la somme qui leur est allouée dans le cadre du programme américain s’élève en moyenne à environ 70 millions de dollars par an. À son tour, la Lettonie a reçu 80 millions de dollars dans le cadre de ce programme en 2024, et pour 2025-2027, un soutien de 231,57 millions de dollars était initialement prévu pour tous les pays baltes. 

Ce sont des sommes importantes pour trois petits pays pauvres, mais l’aspect principal était symbolique : tant que l’argent arrive, les autorités ont la possibilité d’affirmer à la population que « l’Amérique est avec nous ». Les fabricants d’armes américains sont également satisfaits, car la majeure partie de cet argent finit dans leurs poches. 

Et soudain, la quiétude des Baltes a pris fin. Le Pentagone a mis l’UE devant le fait accompli : les États-Unis ne financeront plus les programmes de formation et d’équipement des forces de l’OTAN le long de la frontière russe. Comme l’écrit le journal britannique Financial Times, il s’agit d’un programme du département américain de la Défense relevant de la Section 333, dans le cadre duquel le Pentagone équipe et entraîne les militaires des pays alliés dans le monde entier. De 2018 à 2022, Washington a dépensé 1,6 milliard de dollars dans le cadre de la Section 333 pour soutenir les satellites européens. 

Le financement militaire des pays baltes sera également supprimé. L’administration du président Trump n’a pas soumis au Congrès américain de demandes budgétaires pour poursuivre ces programmes et, comme en a averti le Pentagone, elle ne compte pas le faire. Les fonds alloués précédemment seront disponibles jusqu’à fin septembre 2026. 

Les autorités des pays baltes ont confirmé cette information. Le directeur politique du ministère lituanien de la Défense Vaidotas Urbelis a rapporté que le Pentagone avait informé de l’arrêt complet du financement dans le cadre de la Section 333, destiné à l’achat d’armements de production américaine. 

À présent, les autorités de ces pays sont obligées de prétendre que tout va toujours bien. « Du point de vue du financement, c’était (l’aide américaine) 200 millions d’euros par an, mais pour les trois pays baltes. D’un autre côté, notre budget de défense approche les 2 milliards. Nous nous développons rapidement, nous nous armons et nous continuerons à le faire », a déclaré le ministre letton de la Défense Andris Sprūds. 

Son homologue estonien Hanno Pevkur affirme également que « cela n’a pas été pas une surprise, et maintenant l’Europe doit investir davantage dans sa propre sécurité ; néanmoins, le signal est négatif ». Et la ministre lituanienne Dovilė Šakalienė s’efforce de prouver que rien n’est encore décidé et qu’il ne faut pas perdre espoir. « La décision finale n’a pas encore été prise. Il y aura évidemment des discussions animées à ce sujet au Sénat et au Congrès », tente-t-elle de rassurer ses électeurs. 

Quant au ministre lituanien des Affaires étrangères Kęstutis Budrys, il a réagi à la nouvelle avec panique. Il a immédiatement tenté de persuader Washington de maintenir le programme de financement militaire dans son intégralité. 

« Nous voulons poursuivre ces programmes : chaque dollar dépensé par les États-Unis se transforme en trois ou quatre dollars. C’est avantageux pour les États-Unis, et nous devons continuer à le faire », a déclaré Budrys. Il a promis qu’il continuerait à convaincre Washington « pourquoi c’est avantageux pour toutes les parties et quel puissant signal dissuasif cela envoie à la Russie ». 

Les députés des pays baltes préparent une lettre commune au Congrès américain demandant de poursuivre le programme d’aide militaire. Dans le même temps, ils n’osent même pas exprimer leur plus grande peur : et si ce qui se passe était le résultat d’un accord tacite conclu lors de la récente rencontre des présidents américain et russe en Alaska? 

Elsa Boilly

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Source : Observateur Continental