NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Les trois rites de Taybeh se sont unis pour envoyer un appel à l’aide à la communauté internationale. Les attaques des colons israéliens se multiplient. Un incendie a dévasté le cimetière et le site religieux le plus ancien de la ville voici quelques semaines. Les trois chefs religieux de cette ville (exclusivement) chrétienne depuis des siècles montrent qu’il s’agit d’un paroxysme dans un processus de lente extinction de la communauté sous pression de colons israéliens protégés par l’armée.

Voici le texte de l’appel lancé par les responsables des trois communautés chrétiennes de la ville de Taybeh:
Nous, prêtres des trois Églises de Taybeh – l’Église grecque orthodoxe, l’Église latine et l’Église grecque-catholique melkite – élevons nos voix au nom des habitants de notre ville et des membres de nos paroisses pour condamner avec la plus grande fermeté la série répétée et grave d’attaques visant Taybeh. Ces agressions menacent la sécurité et la stabilité de notre localité, et de plus porte atteinte à la dignité de ses habitants et à la sacralité de sa terre sainte.
Le lundi 7 juillet 2025, des colons ont intentionnellement mis le feu près du cimetière du village et de l’église historique Saint-Georges (Al-Khadr), datant du Ve siècle – l’un des plus anciens sites religieux de Palestine. Sans la vigilance des habitants et l’intervention rapide des équipes de pompiers, les conséquences auraient pu être bien plus désastreuses.
Dans une scène provocatrice et quasi quotidienne, les colons continuent de faire paître leurs troupeaux sur les terres agricoles de Taybeh, y compris dans des champs appartenant à des familles du village et à proximité des habitations, sans aucune restriction ni intervention des autorités. Ces violations ne se limitent pas à de la provocation : elles causent des dommages directs aux oliviers – source essentielle de subsistance et de revenus pour les habitants de Taybeh – et empêchent les agriculteurs d’accéder à leurs terres et de les cultiver.
La zone orientale de Taybeh, soit plus de la moitié du territoire de la commune, sur laquelle se concentre la majeure partie de l’activité agricole, est devenue une cible ouverte pour des avant-postes de colonies illégales qui s’étendent discrètement sous protection militaire. Ces avant-postes servent de base pour de nouvelles agressions contre nos terres et les habitants.
En tant que prêtres, nous portons la responsabilité pastorale et morale de notre communauté. Nous ne pouvons pas garder le silence face à ces attaques incessantes qui menacent notre existence sur notre terre. Taybeh – connue dans l’Évangile sous le nom d’« Éphraïm », le lieu où Jésus se retira avant sa Passion (Jean 11,54) – est la dernière ville entièrement chrétienne de Cisjordanie. Sa population est une présence unique dans la région, un témoignage vivant qui remonte au temps du Christ. Cet héritage spirituel et culturel, fidèlement préservé par les habitants de Taybeh à travers les générations, est aujourd’hui gravement menacé d’effacement et de déplacement en raison du ciblage systématique des terres, des lieux saints et de la communauté locale.
Nous appelons les acteurs locaux et internationaux – en particulier les consuls, les ambassadeurs et les représentants des Églises à travers le monde – à :
- Ouvrir immédiatement une enquête transparente sur les incendies criminels et les agressions continues et répétées contre les biens, les terres agricoles et les lieux de culte.
- Exercer une pression diplomatique sur les autorités occupantes afin de mettre fin dans les plus brefs délais aux agissements des colons et les empêcher d’entrer ou de faire paître leurs troupeaux sur les terres de Taybeh.
- Missionner des délégations internationales et ecclésiales pour effectuer des visites de terrain, documenter les dommages et témoigner de la dégradation de la situation sur place.
- Soutenir les habitants de Taybeh par des initiatives économiques et agricoles, afin renforcer leur résilience grâce à un accompagnement juridique efficace.
Nous croyons que la Terre Sainte ne peut rester vivante sans son peuple autochtone. L’expulsion des agriculteurs de leurs terres, la menace contre leurs églises, et l’encerclement de leurs villages sont autant de blessures infligées au cœur vivant de cette nation. Pourtant, nous demeurons fermes dans notre foi et notre espérance communes : la vérité et la justice triompheront, c’est une certitude.
P. Daoud Khoury P. Jack-Nobel Abed P. Bashar Fawadleh
Qui croit encore au « combat judéo-chrétien pour la civilisation »?
On se rappelle l’argumentaire consécutif au 7 octobre, malheureusement repris par des catholiques français, selon laquelle il fallait soutenir Israël, rempart contre l’islamisme.
C’est un thème que nous avons fréquemment abordé ici: les chrétiens de Gaza ont proportionnellement connu autant de pertes que les musulmans de Gaza. L’exemple de Taybeh montre le peu de respect que les Israéliens ont pour les chrétiens de Terre Sainte. La guerre contre le Liban ou la déstabilisation de la Syrie font partie de la même logique – au point que l’on peut dire, sans être provocateur, qu’il existe plutôt une opposition islamo-chrétienne, aujourd’hui à la poussée vers le « Grand Israël ».
Quand on fera le bilan de ce qui se passe depuis le 7 octobre, et plus largement, de l’histoire de la Palestine, on s’apercevra du rôle qu’y ont joué les chrétiens. On verra aussi combien le sionisme chrétien a conduit les pays d’Europe et d’Amérique du Nord à cesser de défendre les droits de leurs frères chrétiens de Palestine.
Rejoindre la chaîne « Patrimoine »