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EXPLOIT. En atteignant le sommet du mont Makalu, Charles Page a marqué l’histoire en devenant le premier Québécois à gravir quatre différentes montagnes de 8000 mètres. Au-delà de l’exploit, l’alpiniste drummondvillois est la preuve vivante que la persévérance peut faire toute la différence.
Il y a près d’un an, Charles Page a fait l’ascension des monts Everest et Lhotse, en compagnie de son sherpa Rinji. L’expédition s’est révélée aussi périlleuse que merveilleuse. Au sommet du toit du monde, il avait une vue imprenable sur la chaîne de l’Himalaya. Les conditions étaient parfaites, alors que le ciel était dégagé.

Puis, son regard s’est attardé sur une montagne en particulier. Le mont Makalu, le cinquième sommet de la planète. «Il était à une trentaine de kilomètres si je ne me trompe pas. Je voyais cette montagne-là. Elle se démarque dans le décor. À la fin de l’expédition, l’an dernier, je me suis dit que si j’ai à gravir un autre 8000 mètres, c’était le mont Makalu.»
En discutant avec son sherpa, l’alpiniste a constaté que son rêve pouvait devenir réalité. Son acolyte avait gravi le mont Makalu à cinq reprises, ayant deux fois atteint le sommet. «Ça m’a conforté quand il m’a dit qu’il connaissait la montagne. Surtout, il me sentait capable de la gravir. C’est un peu ça qui a été le point tournant qui m’a fait aller de l’avant pour faire cette montagne-là.»
Il faut savoir que le mont Makalu est considéré comme l’un des sommets les plus techniques à gravir. Cette montagne, qui s’élève à 8485 mètres d’altitude, représente un défi par ses pentes abruptes et ses conditions imprévisibles. Cette année, une cinquantaine de permis ont été octroyés.
L’expédition de Charles Page a débuté au début du mois d’avril avec un trek d’une dizaine de jours. «C’était dans une vallée super belle qui m’a fait découvrir un autre endroit du Népal. Après tout, je fais ça pour mon goût de l’aventure. J’aime découvrir de nouveaux endroits et contempler la beauté du monde», souligne-t-il.

Une fois rendu au camp de base, Charles Page a procédé à l’acclimatation en faisant des rotations dans la montagne. L’alpiniste a entamé son ascension lorsque les conditions météorologiques étaient favorables, espérant atteindre le sommet le 4 mai.
En pleine poussée sommitale, Charles Page a fait face à une embuche majeure. Les cordes pour se rendre à la destination finale étaient ensevelies sous la neige à cause des fortes précipitations des derniers jours. À ce stade, la moindre erreur pouvait être fatale.
Malgré tout, Charles Page s’est rendu jusqu’au quatrième camp, poursuivant tant bien que mal sa route. Après plus de 300 mètres de dénivelé sans corde, l’alpiniste a décidé de rebrousser chemin avant qu’un accident ne survienne.
«C’est quand même difficile d’avoir cette lucidité-là à 7900 mètres d’altitude. C’est probablement une des choses dont je suis le plus fier de mon expédition. Je me suis dit que j’allais faire demi-tour. Ça a été une décision extrêmement difficile, mais c’était la seule décision à prendre à ce moment-là», reconnaît-il.
Au camp de base, le Drummondvillois a dû composer avec un défi logistique. «Dans nos rotations, on est allé porter des bouteilles d’oxygène dans les camps supérieurs. On se trouvait à avoir consommé les bombonnes en partie. Si on voulait retenter un autre sommet, il fallait traîner de nouvelles bombonnes d’oxygène à partir du camp de base jusqu’au sommet.»
Deuxième tentative
L’homme de 37 ans n’a pas eu le temps de se reposer bien longtemps, alors que le prochain départ s’annonçait … trois jours plus tard.
Avec Rinji, l’alpiniste a gravi à nouveau les camps un par un. «Il y avait une équipe de sherpas qui nous a précédés d’une journée. Ils se sont assurés qu’il y ait des cordes jusqu’au sommet.»

Sur la montagne, Charles Page a dû composer avec un froid extrême. «J’ai fait mon ascension à la noirceur. C’était glacial. J’ai eu des craintes d’avoir des engelures aux pieds tellement il faisait froid. Constamment, en montant, j’activais mes orteils. Je les bougeais sans arrêt en même temps de marcher.»
Un pas à la fois, tel était le leitmotiv de Charles Page tout au long de son périple. Le Drummondvillois est arrivé au sommet du mont Makalu le 10 mai à 9 h du matin.
L’alpiniste n’oubliera pas ce moment de sitôt. «Je suis resté 30 minutes. Il faisait vraiment beau. Je me sentais bien. C’était vraiment un moment particulier, du fait qu’on a monté la montagne deux fois», exprime celui qui a fait preuve d’audace, de courage et de ténacité.
Le trentenaire était reconnaissant de vivre cet instant aux côtés de son acolyte Rinji, celui qui l’a accompagné à travers l’ascension des quatre montagnes de 8000 mètres, soit le Manaslu, l’Everest, le Lhotse et le Makalu.
Sa dernière expédition représente la plus exigeante qu’il a vécue à ce jour, au niveau physique et mental. Malgré l’adversité, Charles Page n’a jamais baissé les bras. «C’est la preuve que n’est pas tout ce qui réussit du premier coup. On peut faire demi-tour. On peut apprendre. On peut s’ajuster. On peut réessayer un peu plus tard, puis la deuxième fois peut être la bonne», affirme-t-il, avec conviction.
En parallèle, le Drummondvillois a lancé une collecte de fonds pour Opération Enfant Soleil. L’an dernier, Charles Page a amassé plus de 150 000 $ pour la cause des enfants malades.
Cette fois, son but est de récolter un montant de 15 000 $. «Bien que mon objectif soit plus modeste, je pense que le message est simplement de réaliser que chaque don compte», dit celui qui donne également des conférences dans les écoles au profit de l’organisme.
Selon ses dires, Charles Page n’a pas fini d’écrire son histoire en ce qui concerne les montagnes. Le Drummondvillois continue de rêver. Entre autres, il a déjà dans sa mire d’autres sommets de 8000 mètres. «Je prévois en faire au moins une autre d’ici la fin de l’année», soutient-il.
«Pour le moment, je vais prendre le temps de revenir, de laisser la poussière retomber et absorber ce qui vient de se passer. Éventuellement, il va falloir que je commence à préparer cette expédition étant donné mes permis nécessaires», ajoute-t-il.
Celui qui se définit comme un aventurier a aussi d’autres projets en tête, tel que la navigation en voilier ainsi qu’une expédition polaire.
