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Il y a 85 ans, le 18 juin 1940, le Général de Gaulle lançait un appel à ne pas déposer les armes, dans l’infamie, face à l’Allemagne hitlérienne. Pourquoi commémorer cet appel? Certains objecteront en effet que de Gaulle est désormais l’objet d’un culte officiel insupportable. Tout le monde se réclame de lui. Mais, par définition quand on construit un mausolée, c’est pour mieux enterrer les gens. Alors pourquoi relire ce discours, aussi célèbre soit-il? Est-il porteur d’un secret d’autant mieux caché qu’il est évident?

« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l’ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ?
Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire
derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte.
Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n’est pas limitée au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n’est pas
tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres
Mais qu’est-ce qui fait donc le secret de ce discours souvent mentionné, rarement cité dans le détail et encore plus rarement lu.
Le maniement du principe d’identité: à l’opposé du « en même temps »
Première caractéristique du discours du Général de Gaulle, le 18 juin 1940 à la BBC: il trouve un mot approprié pour chaque réalité. C’est ce que j’appelle « le principe d’identité ».
De Gaulle, au fond, n’a jamais été de gauche, parce qu’il n’a jamais cru que l’on pût tordre le réel à sa guise avec des mots. Dans le grand débat du Moyen-Age entre les « nominalistes », ceux qui croient que nous ne nous approprions que les mots, jamais les choses (en latin « nomina nuda tenemus », de Gaulle lui, est dans le camp adverse, celui des « réalistes », qui pensent que nous pouvons atteindre la réalité en elle-même, pourvu que nos mots, nos pauvres mots humains, s’efforcent de la saisir avec humilité.
Pour autant, de Gaulle n’est pas « identitaire » comme une certaine droite. Il sait que rien, en ce bas-monde n’est définitif. L’histoire est mouvement. Pour autant, il y a bien, pour de Gaulle, un principe d’identité: celui de la philosophie, le principe de non-contradiction. Si A est A, alors A n’est pas B!
Leçon essentielle pour la France d’aujourd’hui, gouvernée par un président capitulard, qui prétend défendre « tout et son contraire ». Mais s’il n’y a pas d’opposition digne de ce nom dans la France de 2025, c’est parce que la droite et la gauche sont aussi adeptes du « en même temps ».
Une vision à la taille du monde
La deuxième caractéristique du discours gaullien, c’est l’ampleur de vue. « La France n’est pas seule! » martèle-t-il. On est très loin de l’isolationnisme de la droite actuelle. Mais cela va plus loin.
De Gaulle revendique l’ouverture au monde. Il ne se contente pas de proposer un acte de foi (« Croyez-moi »). Il ne veut pas non plus seulement miser sur le sens de l’avenir (appel à l’espérance). Non il a des arguments ancrés dans la réalité. Il élargit la vision à l’échelle du monde.
Là encore, c’est une leçon pour notre temps. Dans notre pays, la plus grande partie de la gauche est repliée sur une vision « occidentaliste » (adhésion à l’UE, adhésion à l’OTAN, soutien aveugle à Israël etc…). Quant à la droite, elle se réfugie dans l’islamophobie comme écran pour cacher sa peutr du monde en transformation rapide.
Actuellement nous ne venons pas de perdre une guerre militaire. Mais nous voyons notre puissance, notre influence, notre prestige décliner à grande vitesse dans un monde qui ne reconnaît plus la France qu’il a aimée, celle de nos rois, de nos empereurs, de nos généraux vainqueurs, de nos explorateurs, de nos scientifiques, de tous les écrivains qui ont forgé l’une des principales langues parlées au monde.
Une France industrialisée et dotée d’un outil de défense
Après Richelieu et Colbert, après Louis XVI, après Napoléon III, le Général de Gaulle a été l’un des grands artisans de la modernisation de la France. Une France qui, dirait-il plus tard, doit vivre avec son temps
Aujourd’hui, notre industrie de défense a de beaux restes, nous diplômons encore 100 000 ingénieurs par an. Pourtant, les capacités militaires de la Russie en Ukraine et celles, visiblement, de l’Iran face à Israël, qui s’appuient dans les deux cas sur la révolution militaire de l’hypervélocité, nous permettent de mesurer notre déclassement. Un rapport du Sénat dit que notre armée tiendrait moins d’une semaine dans les conditions de la Guerre en Ukraine. Notre dissuasion nucléaire devient de plus en plus un îlot au sein d’une armée qui manque de moyens.
Aujourd’hui, le budget de la recherche publique en France est rabougri par rapport à ce qu’il était durant les trente Glorieuses, lorsque le gouvernement mettaient en oeuvre une vraie coordination ministérielle du Ministère de la Recherche, du Ministère de l’Industrie et du Ministère de la Défense.
Le secret du 18 juin
Le discours du 18 juin n’est pas seulement une anticipation réussie; il n’est pas non plus uniquement un acte de volonté. Il témoigne d’une vision ample, généreuse, dénuée d’une quelconque peur.
L’homme qui a le mieux défendu l’héritage français est celui qui avait le moins peur de l’avenir.
L’homme qui a combattu avec intransigeance pour les intérêts français était aussi celui qui avait une compréhension intime de ce qui se passait dans le reste du monde.
L’homme qui a refusé que la France soit poignardée par une bande de politiciens mesquins, de financiers peu scrupuleux et d’aventuriers douteux est aussi celui qui était le plus conscient des fragilités de son pays.
Au fond, le paradoxe gaullien, c’est celui d’un homme qui n’a cessé d’exalter la grandeur et qui fut, comme les rois capétiens avant lui, humble devant le réal.
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