BUFFALO - Mardi matin, les Flyers de Philadelphie ont annoncé la signature de leur joueur de centre Noah Cates pour quatre ans à raison de 4 millions de dollars par année. Aux yeux du directeur général Daniel Brière, régler le dossier de l’attaquant de 26 ans, qui n’a encore jamais atteint le plateau des 40 points dans sa carrière, était une priorité.

La position de centre en est une où l’on est très mince. On ne pouvait pas s’en passer, on n’avait pas le choix , nous a dit Brière.

Les Flyers sont dans une situation analogue au Canadien de Montréal, car eux aussi aimeraient bien mettre la main sur un centre de top 6 en vue de la saison prochaine. Une bonne partie des 12 ou 13 millions de dollars que Brière estime avoir à sa disposition cet été pourraient être consacrés à ce genre d’ajout.

Le Canadien, lui, détient deux choix de premier tour en vue du prochain repêchage. Dans un monde idéal, l’équipe utiliserait au moins un de ces deux choix pour s’améliorer de façon immédiate à la position de centre, mais cela s’annonce difficile.

Les dirigeants de la LNH ont convergé vers Buffalo cette semaine dans le cadre du Combine (semaine d'entraînement) annuel des espoirs du repêchage, un rendez-vous rendu plus important dans la mesure où le repêchage de cette année est décentralisé et que tous ces gens ne pourront pas se rencontrer à la fin du mois à Los Angeles.

Or, dans les discussions qu'il a à Buffalo, le Canadien se bute en ce moment au fait qu’un grand nombre d’équipes sont à la recherche d’un centre de deuxième trio. Il y a le CH, il y a les Flyers, et il y a au moins une dizaine d’autres équipes dans une quête semblable.

Les joueurs de centre et les défenseurs droitiers ont toujours été convoités dans la LNH, mais la demande particulièrement élevée par rapport aux centres de deuxième trio ouvre la porte à de possibles surenchères.

Tout le monde pense la même chose : si un joueur de centre devient disponible ou arrive sur le marché des joueurs autonomes, la majorité des équipes seront dans la course pour ce joueur-là, nuance Bill Armstrong, le DG du Mammoth de l'Utah.

Mais il y a plus d'argent dans le système cette année, et je pense que c'est ce qui crée plus de discussions, y compris au chapitre de l’autonomie.

Bill Armstrong dans le vestiaire de son équipe (photo d'archives)

Photo : AP / Rick Bowmer

Une équipe comme les Hurricanes de la Caroline, que l’on pourrait imaginer parmi les formations ayant besoin d’aide au centre, redoute d’ailleurs cette flambée des prix et considérera d’autres manières de s’améliorer.

Il y a non seulement la demande qui dépasse largement l’offre, mais les éléments que le Canadien pourrait offrir en retour d’un centre de qualité – principalement des choix au repêchage et de jeunes joueurs – n'intéressent qu’un petit nombre de formations en raison des intérêts divergents et des situations uniques de chaque organisation. Et puis, il suffit qu’une équipe ne soit pas emballée par les joueurs que le Canadien leur propose pour réduire cette liste déjà courte.

Bref, bien que la voie des échanges demeure nettement privilégiée par rapport à une signature sur le marché des joueurs autonomes, il ne faudrait pas tenir pour acquis que Jeff Gorton et Kent Hughes parviendront à tirer les marrons du feu.

Surtout qu’ils ne le feront pas pour le simple plaisir de bouger.

Cela dit, le Tricolore détient les 16e et 17e choix et il sera intéressant de voir s’il utilisera l’un de ces deux choix ainsi qu’un choix de deuxième tour afin d’améliorer l’une de ses deux sélections. Il y a une certaine gamme d’espoirs qui risque de ne pas glisser suffisamment pour se rendre jusqu'au 16e rang.

Dans l’éventualité où il maintient ses sélections, il risque d’y avoir un effort de s’avancer au repêchage. Le Canadien a déjà tenté le coup lors des deux derniers repêchages. Mais encore faut-il que les équipes prêtes à renoncer à leur haut choix veuillent reculer, et non monnayer leur choix pour de l’aide immédiate.

Parmi les choses entendues à Buffalo

Le défenseur Mike Matheson a rencontré Jeff Gorton et Kent Hughes pendant plus de 90 minutes, mercredi. L’arrière de 31 ans est admissible à signer une prolongation de contrat à compter du 1er juillet et il nous a réitéré son désir de demeurer avec le Canadien, surtout dans un contexte où l’équipe est sur la pente ascendante.

L’attaquant autrichien Vinzenz Rohrer et le défenseur russe Bogdan Konyushkov feront partie des joueurs que le Canadien invitera à son camp de perfectionnement au début juillet. Si Rohrer, qui joue pour les Lions de Zurich, y a déjà pris part, il s’agira d’un premier contact en sol nord-américain entre le CH et Konyushkov, un arrière de Nizhny Novgorod (KHL) qu’il a repêché au quatrième tour en 2023. Une façon pour Konyushkov de se familiariser avec un nouvel environnement. La présence de ces deux joueurs à Brossard ne signifie pas pour autant qu’ils s’approchent d’un poste avec le Tricolore. Il reste encore à chacun une année de contrat et le CH a du temps pour déterminer la voie à suivre avec eux.

On peut s’attendre à du mouvement du côté du Rocket de Laval, qui a été éliminé mardi en finale de l'Est de la Ligue américaine. L’ailier Alex Barré-Boulet, qui a terminé la saison en tête des marqueurs de l’équipe, avait un contrat à sens unique avec le Canadien cette année, mais n’a joué que deux matchs dans la LNH. Il faut s’attendre à ce qu’il veuille trouver une meilleure occasion ailleurs.

Par ailleurs, la rumeur court à savoir que le gardien Connor Hughes, le défenseur Gustav Lindstrom et l’attaquant Brandon Gignac signeront prochainement des ententes en Europe. Ce n’est guère surprenant dans le cas des deux premiers. Le bruit court autour de Hughes depuis tôt en saison tandis que Lindstrom n’est guère entiché à l’idée de s’accrocher pour avoir la chance d’être un septième ou huitième défenseur dans la LNH et d’être souvent rayé de la formation. C’est plus étonnant dans le cas de Gignac, mais c’est justifiable dans la mesure où il pourrait devoir se contenter d’un contrat de la Ligue américaine la saison prochaine.