Journalistes locaux : haine anti-corona et état d’urgence

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Au cœur de la pandémie : le regard d’un journaliste local.

En tant que journaliste local, comment réagir face à un événement mondial qui bouleverse la vie de chacun ? Retour sur une période intense et inédite.

Ebersberg – Assis sur ma chaise de bureau, je m’éloignais du bureau, roulant et grinçant d’un mètre ou deux à travers notre rédaction presque déserte. À moitié à moi-même,à moitié au dernier collègue restant,je m’exclamais : « Quelle folie ! » C’était un matin de mars 2020.Le premier confinement lié au coronavirus. Sur le chemin de la rédaction, les feux de circulation le long des routes semblaient absurdes dans la brume matinale. Tournois sportifs, réunions de clubs, concerts de printemps : tout était annulé. Écoles et frontières fermées. Même les criminels des rapports de police respectaient le couvre-feu.Et nous, nous continuions à faire le journal quotidien, du mieux que nous pouvions depuis nos domiciles.

Journaliste local en temps de pandémie : soudain, expliquer ce que personne ne comprend

Mon travail a soudainement changé. En tant que journaliste local, on est souvent un expert d’un jour : traduire le jargon officiel en langage courant. Accompagner un agriculteur dans son étable ou un archéologue sur son site de fouilles pour pouvoir écrire sur le sujet d’une manière compréhensible pour les profanes. Soudain, je devais écrire sur quelque chose que personne ne comprenait, mais qui contrôlait nos vies d’une manière sans précédent. Je ne m’occupais pas des personnes âgées,ne transportais pas de nourriture,mais fournissais des informations urgentes sur les effets de la pandémie dans le district d’Ebersberg. Soudain,mon travail a été classé comme essentiel. Il y avait toujours ces moments sur ma chaise de bureau où tout cela prenait un peu de sens.

Au cours des semaines, des mois et des années qui ont suivi, le journal a documenté comment l’hôpital de district se remplissait de patients souffrant de challengingés respiratoires, jusqu’à ce que les premiers doivent être évacués par l’armée. Comment le coronavirus décimait des étages entiers dans les maisons de retraite.Comment la vaccination a finalement mis fin aux décès. Je n’oublierai jamais l’appel de cet homme en pleurs qui devait entendre au téléphone sa mère manquer d’air. Jamais l’efficacité fantomatique et silencieuse du service d’isolement et la vue des patients sous respirateur. Je n’avais jamais autant écrit sur la mort auparavant, ni depuis.

Études,réglementations,informations locales – et toujours la mort

Au center des pressions,de la haine et des fausses nouvelles

Je me suis fait des ennemis. Le terme « penseur latéral » n’était pas encore établi lorsque mon nom et mon visage ont circulé dans les cercles de ceux qui ne voulaient tout simplement pas croire ce que je voyais de mes propres yeux chaque jour. Ceux qui doutaient de tout sauf de leur propre opinion. Alors que le virus frappait leur propre famille et leur cercle de collègues, des appels, des courriels et des lettres arrivaient à la rédaction. « Connard né », « porc de média ». Je devrais me pendre. Ils viendraient chier sur ma tombe. Un négationniste du coronavirus m’a montré et m’a appris : on s’habitue à tout. Dans cette situation d’exception permanente, la pression extérieure était inférieure à celle que je m’imposais.

À un moment donné, les chiffres ont baissé, le virus est devenu inoffensif. Les négationnistes du coronavirus nient maintenant le changement climatique ou l’Holocauste, célèbrent Trump, Poutine et l’AfD. Le monde a continué de tourner, dieu merci, même si d’autres états d’exception s’appliquent à nouveau. En secouant la tête, nous repensons ici à cette époque où le virus a plongé le monde dans la pire crise depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela nous a soudés en tant qu’équipe de rédaction parce que nous l’avons traversée ensemble. Et cela a changé notre regard sur les problèmes quotidiens soi-disant importants – et sur notre propre profession.

Le texte retrace l’expérience d’un journaliste local pendant la pandémie de COVID-19. Il décrit les changements soudains dans son travail, la nécessité d’expliquer l’inexplicable, l’impact émotionnel de la couverture médiatique et les défis rencontrés face à la désinformation et aux menaces.