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«It’s Never Over, Jeff Buckley»: Regard sur une trajectoire filante

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Il y a, dans le regard de Jeff Buckley, une intensité magnétique. Celui-ci infiltre It’s Never Over, Jeff Buckley, documentaire que la réalisatrice Amy Berg (Deliver Us from Evil, West of Memphis) consacre à l’un des artistes les plus mystérieux et bouleversants des années 1990. À chaque archive, chaque photo, son regard revient hanter l’image, profond, lucide, pénétrant, fragile. C’est peut-être la plus grande réussite de ce film : rendre palpable cette présence qui, bien que disparue prématurément, ne semble pouvoir complètement s’effacer.

À première vue, le documentaire épouse une forme assez classique : alternance de témoignages, d’images d’archives, d’extraits musicaux, de quelques touches d’animation. Mais ce classicisme apparent ne doit pas masquer la justesse du propos. Amy Berg, connue pour ses documentaires sensibles et respectueux, parvient ici à trouver le bon équilibre entre l’intime, l’artistique et l’héritage. Ni voyeuriste ni sensationnaliste, le film préfère l’évocation à la démonstration, et évite les deux pièges les plus fréquents du genre : le mythe du génie rock’n’roll torturé et l’écueil du portrait édulcoré.

Jeff Buckley n’était ni ange ni martyr. Il avait ses démons, ses contradictions, ses zones d’ombre. Mais ce que le film met en lumière, avec pudeur, c’est cette âme d’enfant, ce mélange précieux d’innocence, de sensibilité exacerbée et de lucidité artistique. Parmi les nombreux témoignages — de musiciens, de producteurs, d’amis, d’ex-compagnes et de sa mère, Mary Guibert —, celui de son amoureuse au début des années 1990, Rebecca Moore, émeut particulièrement. Dans ses yeux aussi, il se passe quelque chose. Son émotion n’est pas surjouée, elle pétille même, comme si, au-delà de la douleur, subsistait encore la grâce d’avoir aimé un homme à ce point animé.

Photo: Magnolia Pictures Jeff Buckley et sa mère, Mary Guibert

La mélancolie traverse aussi le film, mais elle ne l’alourdit jamais. On y pleure, certes — les intervenants, souvent, le spectateur, parfois —, mais c’est une tristesse douce, qui ne cherche pas l’effet. Elle accompagne plutôt la voix magnifique de Jeff Buckley, qu’il chante ou s’adresse à ses proches, que le montage sonore met constamment en apesanteur. Cette voix singulière semble flotter au-dessus des images, parfois s’y superpose, parfois les transperce. Hallelujah, bien sûr, sa reprise de Leonard Cohen, affleure en creux, comme une prière devenue mythe. Et c’est l’ensemble de l’œuvre musicale de Jeff Buckley qui hante le récit, du murmure au cri.

Ce travail sur l’audio, couplé à des animations sobres, mais évocatrices, confère au documentaire une atmosphère suspendue, entre hommage et invocation. Ce n’est pas un film sur la mort, mais un film sur ce qui persiste. It’s Never Over, Jeff Buckley est un film sur ce qui ne finit jamais vraiment.

Faut-il y voir une œuvre strictement destinée aux fans ? Pas nécessairement. Celles et ceux qui connaissent le parcours de Buckley depuis son album Grace n’y apprendront peut-être pas de révélations majeures… La force du film est toutefois ailleurs : dans la manière dont il ravive la mémoire sans la figer, dans la façon dont il rend justice à un artiste souvent mal compris, sans jamais en faire un objet de culte.

It’s Never Over, Jeff Buckley est un documentaire sincère — à l’image de son sujet. Pourquoi essayer de tout dire, de tout expliquer ? Il suffit de se contenter d’ouvrir une fenêtre et de laisser filer une trajectoire qui a tracé dans la nuit un silence persistant. Rien de trop, rien de forcé. Juste un souffle, entre les notes, qu’on sent les yeux fermés.

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