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Les frappes israéliennes dans la nuit de jeudi 12 à vendredi 13 juin ont été suivies d’une riposte iranienne en fin de journée vendredi puis de nouvelles frappes israéliennes dans la nuit de vendredi à samedi 14 juin. Les choses peuvent-elles s’arrêter là ou bien assistons-nous au début d’une déflagration susceptible de dégénérer en guerre longue?

Le guide suprême iranien Ali Khamenei (à droite) avec (de droite à gauche) le commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique Hossein Salami, le commandant de la Force Qods Esmail Qaani et le chef d’état-major Mohammad Bagheri en 2020. Les trois généraux ont été tués dans l’attaque. Photo : document fourni par l’Iran via Getty.
Je vous le disais hier, il a fallu laisser retomber la poussière pour y voir un peu plus clair sur l’étendue des dégâts causés par Israël en Iran dans la nuit de jeudi à vendredi. Hier soir vendredi, nous avons assisté à une riposte iranienne, apparemment d’une centaines de missiles.
La question est de savoir si nous sommes encore, de part et d’autres, dans des opérations du type de celles qui ont marqué l’année 2024, avec riposte et contre-riposte limitées. Ou bien si nous basculons vers une conflagration plus générale. En tout cas, il y a eu, encore, la nuit dernière, dfes frappes israéliennes sur l’Iran, riposte à la riposte.
Essayons d’y voir clair
Le succès israélien du 13 juin: l’élimination de hauts gradés iraniens
Les Israéliens ont lancé leur attaque contre l’Iran dans la nuit de jeudi 12 à vendredi 13 juin avec une série d’attaques ciblées visant à assassiner des hauts responsables des forces armées iraniennes ainsi que des scientifiques nucléaires.
Outre plusieurs scientifiques et le membre de la délégation diplomatique qui négociait avec les Etats-Unis à Oman et ancien Ministre de la Défense, Ali Shamkhani, trois hauts gradés ont été tués : le général Hossein Salami, commandant du CGRI ; le général de division Mohammad Bagheri, chef d’état-major iranien ; et le général de division Gholam-Ali Rashid.
C’est une série de coups durs pour l’Iran. On voit qu’Israël procède de la même façon qu’au Liban, quand il a visé les responsables du Hezbollah en 2024. Simplement, dans le cas iranien, nous n’avons pas affaire à un mouvement combattant, il s’agit de hauts responsables d’un Etat constitué, d’un pays souverain. Imaginons qu’un ennemi de la France ait visé et tué plusieurs hauts gradés, dont le Chef d’Etat-Major des Armées et un ancien Ministre de la Défense !
Depuis l’assassinat du Général Soleimani sur ordre de Donald Trump, en janvier 2020, l’Iran a subi une série de coups durs de ce type, la stratégie israélo-américaine consistant à affaiblir « l’Axe de la Résistance » en en éliminant les chefs, les uns après les autres.
Donc là, clairement, un succès israélien. Qu’en est-il, maintenant, des frappes israéliennes sur les installations nucléaires?
Une série de frappes israéliennes sur des objectifs « nucléaires » et militaires au succès limité
Selon un bon analyste militaire comme The Armchair Warlord, l’impact des frappes sur des objectifs nucléaires civils ou sur des infrastructures d’armement n’a pas été couronné du même succès que les frappes sur des personnes ciblées suite à une opération de renseignement. Il vaut la peine de lire son analyse détaillée:
J’ai souligné hier soir que les Israéliens ne semblaient pas obtenir grand-chose avec leur campagne aérienne, et je maintiens cette évaluation : les Iraniens ne semblent pas avoir perdu quoi que ce soit dont ils ne pouvaient se passer. De nombreuses attaques israéliennes au cours de la dernière journée semblent avoir touché des installations souterraines, des installations renforcées qu’ils n’ont pas réussi à pénétrer, ou au mieux des installations « molles » à double usage situées en surface. Ils ont manifestement échoué à détruire les installations nucléaires militaires fortifiées de l’Iran, ses forces de missiles, ses défenses aériennes ou l’équilibre décisif de ses centres de commandement et de contrôle.
Cela me ramène à la remarque que j’ai faite plus tôt dans la soirée : les défenses aériennes iraniennes semblent avoir fait une sieste de 12 heures au début de la bataille et ne se sont « réveillées » qu’au coucher du soleil. Cependant, lorsqu’elles se sont réactivées, elles l’ont fait d’un seul coup et avec toute leur puissance, au point qu’il y a eu des rumeurs d’avions israéliens abattus et que l’Israeli Air Force semble être devenue nettement plus prudente, avec de multiples rapports en fin de journée faisant état de regroupements importants de forces de frappe qui ont ensuite été annulés.
L’explication qui circule est que cela serait dû à une cyberattaque israélienne. Je ne pense pas que cela soit particulièrement plausible, étant donné l’absence quasi totale de réponse de la défense aérienne pendant une grande partie de la journée, sans même que l’on ait observé beaucoup de tirs antiaériens manuels. Il me semble plus plausible que les défenses aériennes iraniennes aient reçu l’ordre de ne pas tirer et de rester cachées pendant les premières frappes israéliennes.
Pourquoi auraient-ils fait cela ? Parce que les Iraniens pouvaient raisonnablement être sûrs que ces frappes n’endommageraient pas de manière fatale leurs infrastructures stratégiques renforcées et que ces frappes – dont beaucoup seraient dirigées contre des positions de défenses aériennes connues ou modélisées que ces lanceurs et radars n’occuperaient pas – épuiseraient en grande partie le stock limité d’armes à longue portée de l’aviation israélienne N’oublions pas que la principale mission de combat de l’Israeli Air Force consiste à bombarder Gaza, et non à mener des opérations complexes de « Destruction des Défenses Aériennes de l’Ennemi », pour utiliser le jargon militaire
Lorsque l’IAF a tenté, en fin de journée, d’envoyer des avions directement dans l’espace aérien iranien pour lancer des bombes conventionnelles, les défenses (toujours intactes) sont sorties de leur cachette et ont immédiatement illuminé le ciel, compromettant ainsi le plan de campagne israélien, qui se trouvait alors face à un réseau de défense aérienne en grande partie intact que ses frappes initiales à longue portée n’avaient pas réussi à détruire. D’où l’analogie avec la « rope-a-dope » (tactique de boxe consistant à faire semblant d’être acculé contre les cordes, incitant l’adversaire à lancer des coups fatigants et inefficaces à terme). Dans cette perspective, les Iraniens se sont assis et ont attendu pendant qu’ils se faisaient battre, sachant que cela épuiserait leur ennemi plus que cela ne leur ferait de mal.
Une analyse de ce type surestime-t-elle la stratégie iranienne? Les prochains jours le diront. Par exemple si les avions israéliens pénètrent sur le territoire iranien massivement ét régulièrement au lieu de rester au-dessus de l’Irak, comme ils ont fait dans la nuit de jeudi à vendredi.
La riposte iranienne
D’après les informations dont nous disposons, Téhéran a lancé hier plusieurs dizaines de missiles sur Israël. Les cibles étaient des objectifs militaires et le célèbre quartier du Ministère de la Défense et des agences de renseignement israéliennes, appelé HaKirya. Ce dernier aurait été touché:
🇮🇷⚡️🇮🇱 The building struck in Tel Aviv — which was claimed to be civilian — is located within the HaKirya military compound.
most of the dead/injured are certainly not civilians.. pic.twitter.com/JPrhdXdMAG
— Monitor𝕏 (@MonitorX99800) June 14, 2025
Southfront.press propose un premier bilan global des frappes iraniennes:
Selon les Forces de défense israéliennes (IDF), quatre vagues d’attaques ont eu lieu pendant la nuit, chacune composée de dizaines de missiles balistiques. La première vague aurait compris un peu moins de 100 missiles. Dans le même temps, les médias iraniens ont rapporté que des centaines de missiles avaient été lancés sur Israël.
Le porte-parole de l’IDF, le brigadier général Effie Defrin, a déclaré que la plupart des missiles avaient été interceptés par les défenses aériennes ou étaient tombés avant d’atteindre le pays.
Néanmoins, de nombreux impacts ont été signalés dans le centre de Tel-Aviv et dans la grande agglomération de Gush Dan, où des images montrent d’importants dégâts.
Selon le service d’ambulance israélien Magen David Adom, environ 80 personnes ont été blessées lors des frappes iraniennes, dont trois gravement, qui ont succombé à leurs blessures. Plusieurs autres personnes ont été grièvement blessées.
L’armée israélienne a appelé la population à ne pas publier les lieux ou les images des impacts de missiles. « L’ennemi surveille les images pour améliorer ses capacités d’attaque », a déclaré l’armée. Des arrestations pour violation de cet ordre ont ensuite été signalées par les médias hébreux.
Vers une guerre longue?
Ce que nous décrivons des deux côtés rappelle les deux affrontements limités de 2024 entre l’Iran et Israël. Actuellement, deux thèses s’affrontent. L’une prétend que l’on pourrait en rester là parce que Donald Trump aurait été obligé du leste vu les pressions de Netanyahou mais, fondamentalement, ne souhaiterait pas que le conflit dégénère. L’autre thèse est celle d’une complicité et d’un jeu diplomatique orchestré entre Washington et Tel-Aviv.
Cette seconde thèse s’appuie sur des déclarations de responsables israéliens:
Un haut responsable israélien a déclaré au Jerusalem Post que Tel-Aviv et Washington avaient collaboré pour convaincre Téhéran que la voie diplomatique était encore possible après qu’Israël se soit préparé à attaquer l’Iran. Quelques heures avant le début de l’offensive massive israélienne, le président Donald Trump affirmait encore qu’il restait engagé dans les négociations.
Le média israélien rapporte que « la série de négociations sur le nucléaire entre les États-Unis et l’Iran prévue dimanche faisait partie d’une opération de désinformation coordonnée entre les États-Unis et Israël visant à baisser la garde de l’Iran avant l’attaque de vendredi ».
Dans un message publié sur Truth Social peu avant le début des frappes israéliennes, Trump a déclaré : « Nous restons attachés à une résolution diplomatique de la question nucléaire iranienne ! J’ai donné pour instruction à l’ensemble de mon administration de négocier avec l’Iran. Ce pays pourrait être un grand pays, mais il doit d’abord renoncer complètement à ses ambitions nucléaires. Je vous remercie de votre attention. »
Une fois l’attaque israélienne lancée, le secrétaire d’État Marco Rubio a nié toute implication des États-Unis. Cependant, des responsables américains ont déclaré que la Maison Blanche savait qu’Israël s’apprêtait à frapper l’Iran, Trump déclarant à Fox News qu’il avait été informé de l’opération.
Barak Ravid, d’Axios, a en outre rapporté plus tard que Tel-Aviv avait reçu « le feu vert clair des États-Unis » pour lancer les bombardements, citant deux responsables israéliens anonymes.
Des sources proches d’Axios ont déclaré que la division apparente entre Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait été orchestrée en coulisses. « Deux responsables israéliens ont affirmé à Axios que Trump et ses conseillers faisaient seulement semblant de s’opposer à une attaque israélienne en public, mais qu’ils n’avaient exprimé aucune opposition en privé », explique le rapport. « L’objectif, selon eux, était de convaincre l’Iran qu’aucune attaque n’était imminente et de s’assurer que les Iraniens figurant sur la liste des cibles d’Israël ne se déplaceraient pas vers de nouveaux endroits. »
Les sources ont déclaré que Trump et Netanyahu avaient discuté de l’attaque lors d’un appel téléphonique lundi. Après cet appel, selon certaines informations, Trump aurait insisté auprès de Netanyahu pour qu’il ne s’attaque pas à l’Iran, mais il s’agissait là encore d’une tentative pour tromper l’Iran.
Les prochains jours nous permettront d’avoir plus d’informations et de savoir si cette complicité masquée entre Trump et Netanyahou est avérée. Dans ce cas, on voit mal comment (1) la guerre pourrait ne pas durer; (2) la Russie et la Chine pourraient ne pas être attirées dans un engrenage – les deux pays ne peuvent pas laisser tomber l’Iran sans mettre en jeu leur crédibilité.
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