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On ne souligne pas assez que la guerre entre Israël et l’Iran est faite de plusieurs batailles asymétriques. Il vaut la peine de les identifier pour mieux comprendre la guerre qui est en cours. Depuis ce matin, les frappes réciproques ont continué entre les deux belligérants. Mais en réalité l’Iran s’installe dans la perspective d’une guerre longue; Israël a raté son pari de mettre à bas le régime iranien lors de son premier assaut. Quand on regarde de plus près les modalités de l’affrontement on voit que les asymétries se compensent les unes les autres.

Destructions à Haïfa (la photo en exergue montre des destructions à Téhéran)
Les esprits n’étaient visiblement pas prêts à penser un conflit entre Israël et l’Iran. C’est paradoxal alors que Benjamin Netanyahu souhaite cette guerre depuis trente ans.
Pour que vous puissiez être de plain pied avec les informations sur le conflit, je vous propose de réfléchir sur les asymétries qui sont constitutives du conflit, de par le potentiel différent des deux pays.
L’asymétrie géographique
On me pardonnera de commencer par une évidence. Israël est un pays de 20 000 km² environ. Tandis que l’Iran est un pays d’1,7 million de kilomètres carrés. Insistons sur ce premier point: tandis que l’Iran a pu en partie enterrer ses sites d’installations nucléaires dans les massifs montagneux; et dispose, grâce à son relief, des « villes de missiles« , où sont stockées les armes qui doivent frapper un agresseur.
L’une des vulnérabilités d’Israël, c’est précisément l’exiguïté de son territoire, qui expose massivement ses 9 millions d’habitants. Au contraire, les 88 millions d’habitants de l’Iran sont en partie à l’abri sur un territoire que, contrairement à ce que certains médias ont raconté, les avions israéliens survolent peu.
Asymétries militaires
J’ai souligné à plusieurs reprises que l’aviation iranienne est de mauvaise qualité. Il s’agit là d’une indéniable asymétrie. Cependant, je remarque que l’aviation israélienne s’aventure peu voire pas dans le ciel iranien, de peur de voir ses F35 détruits. De même, je citais hier Simplicius, qui pense que les Etats-Unis ne prendront pas le risque d’avoir des avions abattus.
Malgré tout, l’opposition entre les deux armées est claire: les Israéliens, s’ils frappent autrement que par des drones, utilisent des avions – sans les faire pénétrer sur le territoire iranien. Au contraire, les Iraniens misent sur un stock de missiles considérable, avec des innovations technologiques
En fait, deux asymétries se font face. Aviation israélo-américaine contre flotte de missiles iraniennes. Laquelle peut gagner?
La question de l’efficacité de la subversion israélienne en Iran se pose alors. L’assassinat de hauts gradés a été possible grâce à un réseau d’informateurs au sol – en plus de la coopération avec les services américains et britanniques. L’espoir israélien était de décapiter le régime; avec un choc tel (l’assassinat de Khamenei refusé par Trump en faisait partie) qu’il s’écroulerait et qu’un « changement de régime » serait possible.
On a aussi beaucoup parlé de l’installation d’ateliers de drones, les pièces détachées étant importées en Iran puis assemblées localement.
Ce « Blitzkrieg » a fait vaciller le pouvoir iranien mais ne l’a pas renversé. Et la vague semble refluer. Les arrestations d’informateurs se sont multipliées depuis deux jours. Là encore, on peut penser que l’asymétrie se réduit.
Asymétries économiques
A première vue, l’asymétrie économique est la plus flagrante. D’un côté, la « start-up nation », connectée sur les flux financiers occidentaux. De l’autre, un pays sous sanctions depuis l’installation du régime révolutionnaire.
Cependant, on peut revenir à la géographie pour souligner un paradoxe. L’Iran est au point de jonction des différents corridors eurasiatiques.

A l’inverse, Israël, par la Guerre de Gaza, puis aujourd’hui par la Guerre d’Iran, s’est coupé en partie de la géographie des corridors. La Chine avait commencé par investir dans le port de Haïfa. Ce n’est pas seulement qu’Israël a joué un jeu trouble, sous incitation américaine, en évinçant les investissements chinois au profit d’investissements indiens. Désormais, le port de Haïfa est soumis aux bombardements iraniens.
De même, on comprend bien que l’espoir de l’expulsion des Palestiniens de Gaza alimentait l’idée d’en faire un débouché portuaire pour l’un des corridors. (Un inavoué de la Guerre de Gaza, que dissimule par exemple la carte ci-dessous,

Mais 18 mois de génocide et les plans burlesques de Riviera trumpienne ont gâché de telles perspectives.
Plus Israël emprunte le chemin de la violence et du suprémacisme, moins il est capable de rentrer dans les logiques économiques des « Nouvelles Routes de la Soie » et des autres corridors.
L’asymétrie de la bombe nucléaire
Sur chacun des sujets que je viens d’aborder, on s’aperçoit que les Israéliens ont entamé la guerre avec des asymétries en sa faveur. Cependant plus l’on creuse les sujets, plus l’on constate que l’Iran est en mesure d’annuler les avantages dont dispose Israël.
Cela ne veut pas dire que cela se fera. En revanche, cela oblige à envisager les scénarios d’une « partie nulle » ou même d’une défaite israélienne.
Je n’écarte pas, bien évidemment, l’asymétrie la plus flagrante, même si elle est la moins discutée: Israël possède l’arme atomique; l’Iran pas encore.
C’est d’ailleurs le scénario le plus inquiétant: celui d’un Israël constatant qu’il est défait, d’une part parce que sa « Blitzkrieg » a échoué; d’autre part parce que l’Iran s’imposant dans une guerre d’attrition, le gouvernement israélien jugerait qu’il ne lui reste plus que l’option Samson, présentée par Seymour Hersch il y a déjà plusieurs années: Israël voudrait faire plonger le Proche-Orient (et le monde avec lui) en lâchant une bombe nucléaire sur l’Iran.
J’imagine que la Russie, la Chine et même les Etats-Unis ont anticipé sur un tel scénario. Mais nous allons vivre les semaines les plus dangereuses de l’histoire humaine.
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