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Interdiction du cellulaire à l’école : choc et incompréhension pour des élèves

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NDLR : Le 1er mai dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a annoncé une série de mesures visant à améliorer le civisme et à contrer l’intimidation dans les écoles de la province. L’Express est allé à la rencontre de quelques élèves de l’école secondaire du Bosquet pour connaitre leur opinion sur deux mesures en particulier : l’interdiction complète du cellulaire à l’école et le vouvoiement obligatoire.

CELLULAIRE. Le 27 mai dernier, l’auteur de ces lignes se rend à l’école secondaire du Bosquet pour rencontrer des élèves de 3e et 5e secondaires de l’enseignant en univers social et responsable du programme particulier Culture, sciences humaines et multimédias de l’établissement, Ugo Martin. L’objectif? Savoir ce qu’ils pensent du futur bannissement complet du cellulaire sur le terrain de l’école.

Au fil des échanges dans le groupe de secondaire 3, plusieurs expriment de la frustration, de l’incompréhension ou de l’indifférence. L’un d’entre eux, Mikerlange Doreus, avait de la difficulté à y croire le jour de l’annonce du ministre de l’Éducation.

«Au départ, j’ai cru que c’était une fausse nouvelle, mais après [j’ai su que c’était vrai]. J’étais choquée parce que ça ne sert à rien de toute façon de bannir les téléphones [à] l’école. Je ne vois pas vraiment les gens tout le temps sur leur téléphone. Il y en a juste quelques-uns qui sont soit sur leur ordinateur ou leur téléphone», vocifère-t-elle.

Son camarade de classe, Alex Tremblay, est sur la même longueur d’onde. «La problématique du téléphone [est] aussi [présente] à la maison. Je trouve qu’à l’école, par exemple, moi et mes amis allons jouer un peu sur nos téléphones, mais pas tant que ça. On se parle quand même. C’est sûr qu’à la maison, tu fais ce que tu veux parce que tu es chez toi, mais je trouve que c’est là qu’on dépense le plus de temps sur nos écrans», reconnait-il.

Ugo Martin en compagnie de quelques-uns de ses élèves de secondaire 3. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Depuis janvier 2024, le cellulaire est interdit en classe. Les élèves pouvaient le sortir durant les pauses et l’heure du midi. Dès la prochaine rentrée scolaire, ils devront laisser leur téléphone, leurs écouteurs et leurs appareils mobiles personnels de côté, et ce, durant toute la journée, qu’ils soient au public ou au privé.

Certains jeunes du groupe de secondaire 3 se demandent comment ils vont pouvoir consulter leur horaire ou même payer leur lunch à la cafétéria sans leur téléphone. Un d’entre eux évoque même la possibilité que des élèves sortent de l’école et se rassemblent dans un «coin texto» pour être sur leur cellulaire en toute quiétude.

Indifférents, mais conscients

Les seuls qui n’auront pas la malchance (ou la chance) de vivre cette mesure au quotidien sont les actuels élèves de 5e secondaire, comme Raphaël Bond-Monette. «Je m’en fiche un peu de l’interdiction du téléphone puisque je vais finir mon secondaire et ça ne s’appliquera pas [au cégep]», témoigne-t-il.

Dans le groupe de secondaire, les arguments et les contre-arguments en lien avec la validité de la future démarche volent de tous bords tous côtés. Certains défendent le fait que le cellulaire est un outil essentiel dans une société où tout fonctionne avec ces appareils, tel que la communication avec les parents et un employeur.

D’autres soutiennent qu’au contraire la mesure est cruciale à cause de l’impact que les écrans ont sur certains de leurs plus jeunes confrères et consœurs. C’est le cas notamment de Nova Martina Louine.

Une pochette, comme celle ci-dessus, sert à ranger les téléphones cellulaires des élèves pour éviter qu’ils ne l’utilisent durant le cours. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Dès qu’ils ont fait l’annonce à la télévision, j’ai été soulagée. On ne veut pas l’admettre en tant que jeune, mais, moi, je vais le dire. Depuis la pandémie, on a une dépendance au téléphone et aucune personne ne va le reconnaitre parce qu’elles ne veulent pas enlever cette dopamine; cette joie qu’elles ont en défilant sur les réseaux sociaux», laisse-t-elle tomber.

Sa camarade Crystal Royce Modjo Nomembo renchérit sur ses propos. «Je trouve que c’est normal qu’on bannisse le téléphone dans l’école parce qu’il y a d’autres recours [pour appeler quelqu’un] comme le secrétariat. Si on est à l’école, c’est vraiment pour se concentrer sur [la matière qu’on nous enseigne]. On a instauré les pochettes, mais si tu regardes, il manque des téléphones parce que certains ne respectent pas les règles», fait-elle remarquer.

Une instauration difficile

Pour sa part, leur enseignant, Ugo Martin, est en accord avec la décision du ministre Drainville. Il remarque que plusieurs élèves sont «scotchés sur leur téléphone» en se promenant dans les corridors.

Lorsqu’il enseignait à l’école La Poudrière, il relate avoir été un des premiers à mettre en place la fameuse pochette pour ranger les cellulaires. Cela demandait toutefois, et même encore aujourd’hui, d’être constamment devant la porte pour accueillir ses élèves et s’assurer qu’ils y déposent leur appareil numérique.

«Est-ce que ce sont tous les jeunes qui le font? Non. Est-ce que c’est facile d’intervenir quand le jeune a son téléphone dans sa poche arrière? On ne commencera pas non plus à fouiller tous les élèves en disant “vide tes poches et laisse ton cellulaire à l’entrée”», fait-il observer.

«Je pense qu’on est allé un petit peu trop loin sur la permission du téléphone. L’entre-deux est difficile à atteindre, alors je pense que c’est pour ça qu’on s’en va vers l’interdiction complète. Le vrai enjeu, ce sera comment ça va être appliqué dans les codes de vie», poursuit l’enseignant en univers social.

Pour la professeure titulaire en études des communications de la chaire Wolfe en littératie scientifique et technologique de l’Université McGill, Sara M. Grimes, plusieurs écoles auront de la difficulté à effectuer ce changement aussi rapidement. «Est-ce qu’il y aura des lignes directrices claires ou de meilleures méthodes proposées? On dirait que les écoles et leur direction vont devoir se débrouiller eux-mêmes», pense-t-elle.

Ugo Martin est enseignant en univers social et responsable du programme particulier Culture, sciences humaines et multimédias de l’école secondaire du Bosquet. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Cette dernière précise que les effets attendus par le gouvernement du Québec grâce à la mesure pourraient ne pas être au rendez-vous. «Certains endroits ont appliqué ce genre de bannissement comme l’Angleterre. Toutefois, il n’y a pas eu d’amélioration sur des aspects escomptés, comme de meilleures notes chez les élèves. Il faudra voir si cela sera le cas avec la socialisation», souligne Mme Grimes.

La Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes a recommandé, dans son rapport déposé le 29 mai dernier, l’interdiction complète du cellulaire à l’école.

La professeure de l’Université McGill trouve dommage que le ministre Drainville ait suivi cette recommandation, bien que le rapport démontre qu’il y a une multitude de facteurs à prendre en compte dans la relation qu’entretiennent les jeunes avec leurs écrans.

Pour elle, il faut également leur apprendre à bien se servir de leurs nombreux appareils électroniques. «On peut leur faire comprendre comment utiliser des applications ainsi que les implications sociales, identitaires et politiques de certaines de leurs activités sur les réseaux sociaux», illustre-t-elle.

«Il y a beaucoup de jeunes qui vont aimer qu’on leur enlève leur téléphone. Pour d’autres qui s’en servent comme bouée de sauvetage pour passer à travers leur journée à l’école, ça ne le sera pas», conclut Sara Grimes.

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