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Une percée scientifique extraordinaire permet désormais aux dormeurs de communiquer entre eux pendant leurs rêves. L'entreprise REMspace a réussi à établir ces échanges inter-rêves grâce à une technologie révolutionnaire. Comment cette avancée pourrait-elle transformer notre compréhension du sommeil et notre quotidien ?
Le rêve lucide, cet état où nous sommes conscients de rêver tout en dormant, franchit une nouvelle frontière grâce aux recherches menées par Michael Raduga. Le 24 septembre dernier, son entreprise REMspace a démontré qu'une communication entre personnes endormies était scientifiquement possible. Cette prouesse technologique ouvre des perspectives fascinantes tant pour la recherche sur le sommeil que pour notre vie quotidienne.
Les fondements scientifiques de la communication inter-rêve
Le rêve lucide survient exclusivement pendant le sommeil paradoxal, cette quatrième et dernière phase du cycle de sommeil. Également appelé REM sleep (Rapid Eye Movement), ce stade se caractérise par des mouvementsmouvements oculairesoculaires rapides et une activité cérébrale intense.
Contrairement aux idées reçues, l'expérience du rêve lucide n'est pas rare. Environ 50 % de la population l'a vécu au moins une fois dans sa vie. Michael Raduga souligne que certaines personnes présentent des prédispositions naturelles : « Les femmes, en particulier celles qui dorment aisément huit à neuf heures d'affilée, peuvent induire un rêve lucide plus facilement ».
Pour déclencher cet état particulier, plusieurs méthodes existent :
- maintenir sa conscience en se concentrant pendant l'endormissement ;
- se conditionner mentalement avant de dormir pour prendre conscience du rêve ;
- induire un état de rêve lucide dans les moments entre réveil et sommeil.
La technologie qui transforme notre compréhension des rêves
L'équipe de REMspace a développé une méthode ingénieuse pour détecter les rêves lucides. « La meilleure façon est de demander au rêveur de bouger ses yeuxyeux selon des mouvements prédéfinis, puisque les yeux sont les seuls organes non paralysés pendant le sommeil », explique Raduga.
Les chercheurs ont ensuite exploité une découverte des années 1970-1980 : les tressautements des muscles faciaux pendant le sommeil correspondent à des tentatives de parole. Grâce à des capteurs sophistiqués, ils ont comparé ces micro-mouvements en demandant aux participants de prononcer des phrases simples, d'abord éveillés puis en rêve lucide.
Cette approche a permis la création du Remmyo, un nouveau langage conçu spécifiquement pour la communication inter-rêve. « Nous avons remarqué que certains sons comme [bu:], [le], [si] sont plus facilement détectables par nos capteurscapteurs », précise le scientifique.
L'expérience qui a changé notre vision du sommeil
Pour maximiser leurs chances de succès, les chercheurs ont développé un système permettant de connecter simultanément plusieurs rêveurs à distance. Cette innovation a résolu les problèmes logistiques de disponibilité et de transport des sujets.
L'expérience décisive a impliqué sept participants. Lorsque certains d'entre eux ont atteint l'état de rêve lucide, les serveursserveurs ont transmis une phrase inconnue au premier rêveur. Celui-ci l'a ensuite communiquée aux autres dormeurs via le système. Le résultat a été spectaculaire : les participants suivants ont pu répéter correctement la phrase à leur réveil.
Raduga ambitionne désormais de rendre cette communication instantanée, transformant le rêve en un nouvel espace d'interaction sociale.
Défis et perspectives futures
Comme toute avancée majeure, cette technologie soulève des questions importantes. Sur le plan sanitaire, une pratique excessive du rêve lucide provoqué pourrait affecter la qualité du sommeil chez certaines personnes, bien que ces effets soient généralement limités par la brièveté des épisodes lucides.
Un défi technique majeur est apparu lors des expériences : les participants anticipent parfois le message attendu et le « créent » eux-mêmes dans leur rêve avant toute transmission réelle. « Pour le cerveau du rêveur, il n'y a aucun moyen de distinguer ce qui est réel de ce qui ne l'est pas pendant le rêve », explique le chercheur.
Des préoccupations éthiques émergentémergent également. Michael Raduga reconnaît le risque potentiel : « Parce que la nature humaine est parfois mauvaise, nous anticipons que certaines personnes tenteront d'exploiter cette technologie ». L'idée que des individus malveillants puissent "pirater" les rêves d'autrui soulève des questions inquiétantes sur la vie privée mentale.
Malgré ces défis, les applicationsapplications positives restent prometteuses : traitement des troubles du sommeiltroubles du sommeil, contrôle domotique pendant le repos, et exploration des capacités insoupçonnées de notre esprit. L'objectif ultime de Raduga ? Une technologie qui permettrait d'accéder au rêve lucide « simplement en appuyant sur un bouton ».