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LOGEMENT. Drummondville a connu l’une des plus fortes hausses de loyer au pays lors des six dernières années, selon les nouvelles données révélées par Statistique Canada.
Plus précisément, un logement disponible à la location de deux chambres à coucher sur le territoire est passé de 600 $ en 2019 à 1200 $ en 2025, ce qui représente une augmentation de 100 %.
Aux yeux du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), il n’y a rien de nouveau dans ces chiffres. «Je ne suis pas si surprise, dit la porte-parole Véronique Laflamme. Quand on a vu les données cette année de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), on constatait déjà l’importance de la hausse du loyer. Quand on regarde l’ensemble des logements locatifs, à Drummondville, c’est 59 % de hausse du loyer moyen du marché depuis 2018.»
«On voit ce qui se construit qui est hors de prix. Il y a des opérations de rénovictions et des évictions frauduleuses qui ont été pratiquées à Drummondville dans les dernières années dans l’objectif d’augmenter les loyers par des propriétaires qui voulaient profiter de la pénurie», ajoute-t-elle.
Selon elle, l’inabordabilité des logements touche l’ensemble des locataires, dont ceux qui travaillent au salaire minimum, les retraités, les personnes sur l’aide sociale ou les gens à revenus modestes.
«Il y a des locataires qui mettent une part beaucoup trop importante de leur revenu pour se loger. C’est inquiétant. Il y a des gens qui vont être dans des situations temporaires qui sont très précaires. Ils vont aller chez des proches. Il y a toute la question des colocations plus ou moins choisies. Si ton revenu n’augmente pas et que les loyers augmentent et que les loyers sont si chers, il y a des gens qui vont faire des choix déchirants.»
Dans le dernier recensement en 2021, on apprenait qu’environ 3700 locataires drummondvillois consacraient plus de la norme de 30 % de leur revenu pour se loger. «On voit des gens qui paient plus de 50 % ou 80 % de leur revenu pour se loger», fait savoir Véronique Laflamme.
À Drummondville, le taux d’inoccupation est passé de 0,5 % à 1,5 %. Des projets d’habitation lèvent de terre, mais ce n’est pas suffisant pour répondre aux besoins actuels des locataires.
«Ce qu’on voit à Drummondville, c’est qu’on ne va pas venir magiquement à l’abordabilité. Il y a des efforts qui sont faits pour avoir des logements sociaux et sans but lucratif. Ça en prend beaucoup plus.»
«Il y a eu des mises en chantier de logements sociaux dans les dernières années. C’est une bonne nouvelle. Le gouvernement du Québec a financé avec des investissements prévus depuis plusieurs années avec le programme Accès logis que la CAQ avait promis de livrer dans son premier mandat. Après ça, il y a les investissements qui ont été annoncés dans la mise à jour économique de 2023 avec les fonds fédéraux. Il n’y a pas de nouvel argent pour des logements sociaux. C’est ça qu’on devrait être en train de planifier maintenant», affirme-t-elle.
Une «tempête parfaite»
Selon la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), plusieurs facteurs expliquent la hausse significative des loyers, dont l’exode de la population des grands centres vers les municipalités de taille moyenne, la difficulté des jeunes d’accéder à la propriété ce qui impacte le taux d’inoccupation et la forte immigration des dernières années.
«C’est ce qui explique la tempête parfaite qu’on avait anticipé et qui est venu s’accélérer avec la pandémie et la hausse des taux d’intérêt», souligne le porte-parole, Éric Sansoucy.
Les locataires ne sont pas les seuls à vivre une pression financière. C’est aussi le cas des propriétaires. «Les toitures coûtent plus cher. La rénovation coûte plus cher. Les taux d’intérêt sont plus élevés. Malheureusement, nos immeubles sont vieux. 70 % des immeubles québécois locatifs ont été construits avant les années 1980. Ils ont eu un déficit d’entretien. Il y a du rattrapage à faire. L’argent souvent manque. Les gens ont des hypothèques encore, dans la forte majorité des cas. Quand on voit des chiffres comme ça, il ne faut pas penser que tout d’un coup c’est le pactole pour les propriétaires.»
Dans tous les cas, Éric Sansoucy se dit optimiste pour l’avenir. Par exemple, celui-ci a observé qu’à Montréal, dans la dernière année, les loyers sont restés stables ou ont même baissé, ce qui représente une première depuis longtemps.
«C’est important de rapporter la bonne nouvelle que cette croissance ralentit. Finalement, les étoiles sont en train de s’aligner pour qu’on puisse tous ensemble avoir de l’espoir sur une stabilisation de cet écosystème», termine-t-il.
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