PARIS – 4 Juin 2024 –

Le tabagisme intensif, sujet de recherches récentes, impacte la santé humaine de manière significative. L’étude menée à Erbil, en Irak, révèle les dommages causés par le tabagisme intensif sur la biologie du sang et des voies respiratoires. Basée sur des analyses poussées, elle souligne l’urgence de mieux comprendre et combattre les effets néfastes de cette pratique, suggérant des changements majeurs pour une meilleure santé. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus.

Une nouvelle étude révèle comment le tabagisme intensif perturbe rapidement la biologie du sang et des voies respiratoires,dévoilant les dommages cachés qui accélèrent le risque de maladie chez les adultes par ailleurs en bonne santé.

Le saviez-vous ? On estime que 8 millions de personnes meurent chaque année des suites du tabagisme, dont 1,3 million à cause du tabagisme passif.

L’Étude en Détail

Publiée dans la revue Scientific Reports, une étude a évalué les effets du tabagisme intensif sur un éventail de biomarqueurs liés au stress oxydatif, à l’inflammation, au dysfonctionnement vasculaire et à l’hématologie.Les chercheurs ont comparé des échantillons de biopsies bronchiques et de sang de fumeurs masculins (n = 104) avec des non-fumeurs (n = 94) appariés selon l’âge et l’indice de masse corporelle (IMC) à Erbil, en Irak.

• Stress Oxydatif : les fumeurs présentent des marqueurs de stress oxydatif significativement plus élevés.
• Inflammation : Les biomarqueurs inflammatoires sont également plus élevés chez les fumeurs.
• Numération des Neutrophiles : Les fumeurs ont une numération des neutrophiles plus élevée que les non-fumeurs.
• Cellules Sanguines : Les numérations des globules rouges (GR) et des globules blancs (GB) sont plus élevées chez les fumeurs, tandis que la numération plaquettaire est plus faible.
• Hémoglobine : Les niveaux d’hémoglobine (Hb) ne diffèrent pas significativement entre les groupes.

Les analyses immunohistochimiques ont confirmé ces résultats, soulignant que l’activité des neutrophiles et des éosinophiles chez les fumeurs est considérablement élevée par rapport aux valeurs de base (non-fumeurs).Il est à noter que les numérations de lymphocytes et le rapport neutrophiles/lymphocytes sont restés inchangés entre les fumeurs et les non-fumeurs.

Contexte et Importance

Le tabagisme est un problème de santé majeur, associé à plusieurs affections médicales graves, notamment l’inflammation systémique, les cancers, les maladies cardiovasculaires (MCV), les infections respiratoires et le dysfonctionnement endothélial. Des décennies de recherche ont établi les impacts physiologiques des composants toxiques de la cigarette, notamment les métaux lourds, la nicotine et le monoxyde de carbone.

Conseil pratique : Arrêter de fumer, même après des années de tabagisme intensif, peut améliorer significativement votre santé et réduire votre risque de maladies graves.

La plupart des études se sont concentrées sur des populations spécifiques et seulement un ou quelques biomarqueurs d’inflammation ou de stress oxydatif. Une analyze complète d’un spectre de biomarqueurs associés au tabagisme fournirait aux futurs chercheurs une compréhension holistique des effets systémiques de cette habitude, ouvrant la voie à des interventions anti-tabac efficaces.

Méthodologie de l’Étude

L’étude a été menée entre avril et mai 2024 et a utilisé une cohorte de 198 participants masculins (104 fumeurs intensifs ; âge = 18 à 60 ans) recrutés par l’hôpital privé Par à Erbil,en Irak. Le tabagisme intensif a été défini comme le fait de fumer 20 cigarettes ou plus par jour sur une période prolongée (minimum 5 ans).Les fumeurs intensifs ont été appariés selon l’âge et l’indice de masse corporelle (IMC) avec des témoins sains (non-fumeurs) (n = 94). Pour minimiser les confusions génétiques, tous les participants étaient d’origine ethnique kurde.

Le stress oxydatif a été évalué par des mesures spectrophotométriques du malondialdéhyde (MDA), de l’oxyde nitrique (NO) et de l’activité de la superoxyde dismutase (SOD).Les biomarqueurs inflammatoires, y compris l’endothéline-1 sérique et l’interleukine-8 (IL-8), ont été quantifiés à l’aide d’un test immuno-enzymatique (ELISA).

Principaux Résultats

Les tests spectrophotométriques ont révélé des niveaux significativement plus élevés de marqueurs de stress oxydatif chez les fumeurs intensifs par rapport à leurs homologues non-fumeurs. Plus précisément, les niveaux de malondialdéhyde (MDA) et d’oxyde nitrique (NO) étaient élevés (p = 0,002 pour les deux), tandis que l’activité de la superoxyde dismutase (SOD) était nettement réduite (p <0,001).

Les tests ELISA ont révélé que les biomarqueurs inflammatoires étaient également élevés, avec des niveaux d’endothéline-1 sérique et d’interleukine-8 (IL-8) significativement plus élevés (p <0,001 pour les deux).

L’analyse hématologique a indiqué des numérations de neutrophiles élevées chez les fumeurs (4,620 ± 0,152 (10⁹/l) contre 3,996 ± 0,116 (10⁹/l)). De plus, les fumeurs intensifs avaient des numérations de globules rouges et de globules blancs accrues et une numération plaquettaire diminuée par rapport aux témoins. Cependant, il n’y avait pas de différence significative dans les niveaux d’hémoglobine. Les numérations de lymphocytes et le rapport neutrophiles/lymphocytes sont restés inchangés. notamment, l’IL-8, l’endothéline-1, les cellules EG2-positives et les cellules MPO-positives se sont avérées être significativement corrélées les unes aux autres.

Question pour les lecteurs : Quelles mesures concrètes pensez-vous que les gouvernements devraient prendre pour réduire le tabagisme dans leur pays ?

Conclusions de l’Étude

L’étude met en évidence les impacts manifestement néfastes du tabagisme intensif sur la santé systémique, démontrant des élévations substantielles des marqueurs de stress oxydatif, des biomarqueurs inflammatoires et des indicateurs de dysfonctionnement vasculaire.L’étude a en outre identifié un profil hématologique caractéristique chez les fumeurs intensifs,comprenant des numérations de globules rouges et de globules blancs accrues et une numération plaquettaire réduite. Ces marqueurs ont été précédemment associés à plusieurs affections transmissibles et non transmissibles, soulignant la susceptibilité accrue des fumeurs à diverses maladies et soulignant la nécessité d’interventions de santé publique ciblées.

Les auteurs notent plusieurs limitations, notamment la conception transversale de l’étude, l’exclusion des participantes en raison de contraintes culturelles, le nombre relativement faible de biopsies bronchiques et la restriction à l’origine ethnique kurde, ce qui peut limiter la généralisabilité.

FAQ sur le Tabagisme Intensif

Qu’est-ce que le tabagisme intensif ? Le tabagisme intensif est défini comme le fait de fumer 20 cigarettes ou plus par jour sur une période prolongée (minimum 5 ans). Quels sont les principaux risques pour la santé associés au tabagisme intensif ? Les principaux risques incluent l’inflammation systémique, les cancers, les maladies cardiovasculaires, les infections respiratoires et le dysfonctionnement endothélial. Comment le tabagisme intensif affecte-t-il le sang ? Il augmente les numérations des globules rouges et des globules blancs, diminue la numération plaquettaire et augmente les marqueurs de stress oxydatif et d’inflammation. L’arrêt du tabac peut-il inverser certains des effets négatifs du tabagisme intensif ? Oui, l’arrêt du tabac peut améliorer significativement la santé et réduire le risque de maladies graves.

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