Par Moon of Alabama – Le 25 juin 2025

Je n’ai aucune confiance en Trump. Je ne crois pas, comme English Outsider, que Trump lutte contre les néoconservateurs. Ils ont un programme commun. Il n’y a que des désaccords sur les moyens et la rhétorique utilisée pour vendre leur cause.

Cela dit, la convergence des méthodes utilisées par les Ukrainiens et les sionistes est très intéressante. Elle m’amène à conclure que les deux guerres font partie d’un seul et même programme. Mais je doute que Trump ait l’intelligence nécessaire pour le mener à bien.

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Par English Outsider.

On parle d’un cessez-le-feu dans la guerre entre l’Iran et Israël. Si c’est le cas, bravo Trump ! J’espère que sa série de manœuvres étranges a fait perdre leur pouvoir aux néoconservateurs de Washington. J’en doute cependant. Et Trump n’a pas réussi à mettre fin aux atrocités commises à Gaza, en Cisjordanie et au Liban. Sans parler des atrocités commises par le régime fantoche en Syrie. C’est donc un « bravo » très mitigé, surtout si l’on tient compte de la fragilité du cessez-le-feu.

Les Israéliens se sont mis eux-mêmes dans une impasse, et l’Occident avec eux. Après le soutien occidental aux atrocités commises à Gaza, avec les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne en première ligne, la crédibilité diplomatique et morale de l’Occident, déjà fragile auparavant, a désormais disparu. Nous, Occidentaux, devons désormais vivre dans un monde où la majorité nous considère comme des États parias. Oderint dum metuant est la seule politique étrangère qui nous reste.

Cela fonctionnait lorsque les pays occidentaux étaient les puissances militaires prédominantes et peut-être les seules puissances militaires sérieuses. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et tout ce qui nous reste, c’est l’arme nucléaire américaine et la « guerre sale » de David Ignatius. Lorsque Merz a récemment déclaré que les Israéliens faisaient le sale boulot à notre place, il ne se rendait probablement pas compte qu’il se condamnait lui-même plus qu’ils ne les condamnaient. C’est ce que fait ce que certains appellent le « Sud global » enlevant toute croyance restante prétendant que nous défendons un « ordre international fondé sur des règles ».

Cela se reflète clairement dans le conflit qui touche maintenant à sa fin en Ukraine. Les assassinats dans les républiques autoproclamées de l’époque et les assassinats ultérieurs en Russie même sont désormais reconnus, même dans la presse occidentale, comme ayant été menés à partir de bases mises en place par l’Occident à cette fin à partir de 2014. Dirigées par « nos bébés », comme on les appelait. Ces assassinats ont trouvé leur pendant dans les assassinats au Moyen-Orient, également reconnus ouvertement aujourd’hui.

En outre, on peut désormais compter quatre tentatives de sabotage de centrales nucléaires – certaines également reconnues par la presse occidentale et par les Ukrainiens – ainsi que les tentatives de saisie de centrales nucléaires pour les utiliser comme monnaie d’échange. Et l’utilisation de drones conteneurs ou de drones prépositionnés a été observée à la fois contre l’Iran et la Russie. Il ne s’agit pas d’actions isolées menées par des groupes terroristes irresponsables, mais d’opérations planifiées de longue date par les pays occidentaux. C’est la « guerre sale » à son paroxysme et il n’y a plus aucun doute que les Israéliens ou les Ukrainiens n’agissent pas seuls.

Il y a longtemps également que l’on ne prétend plus que ce sont les Ukrainiens qui mènent leur guerre là-bas. Tout comme pour la guerre en Iran, nous sommes également impliqués jusqu’au cou dans cette guerre. Les pays occidentaux, principalement les États-Unis et le Royaume-Uni, ont microgéré cette guerre et l’ont fait en ignorant sans pitié les proxys. L’« offensive d’été », Krinky, l’offensive de Koursk, pour ne citer que les trois pires, étaient des opérations planifiées par nos états-majors, souvent contre l’avis de l’état-major ukrainien. Si un général de l’OTAN avait sacrifié ainsi la vie de soldats de l’OTAN, il aurait été démis de ses fonctions, comme cela a été souligné à l’époque. Mais comme il ne s’agissait que de proxys, le trio Milley/Cavoli/Radakin s’en est tiré à bon compte. Ce n’était pas le cas des militaires ukrainiens, et la façon dont nous avons sacrifié leur vie dans des opérations suicidaires qui n’avaient aucune chance de réussir était en soi un crime de guerre.

« Guerre sale », guerre incompétente, guerre sacrificielle, tant au Moyen-Orient qu’en Ukraine, voilà le gâchis dont Trump a hérité.

Il y a des observateurs et des analystes, des analystes respectables, et non les guerriers de l’information qui colportent leurs « analyses » dans la presse occidentale dégradée, ni les Lees, les Kofmans ou l’ISW, qui affirment que Trump n’est qu’un autre visage d’un establishment politique occidental prédateur et impitoyable. Brian Berletic a été le premier à nous mettre en garde contre cela. Berletic a eu tellement raison au fil des ans, alors que peu d’autres l’ont été, qu’il est peut-être trop optimiste d’espérer qu’il se trompe sur ce point. Mais je pense qu’il est encore possible d’affirmer que Trump, et un grand nombre de ceux qui le soutiennent, ne considèrent pas ces guerres sans fin comme une mission. La mission consiste à sauver les États-Unis du déclin quasi terminal dans lequel ils se sont enfoncés. Les guerres sans fin font obstacle à cela.

Il pourrait donc être légitime de considérer Trump comme opposé aux puissantes factions bellicistes aux États-Unis plutôt que comme un simple représentant de ces factions. À l’approche des élections de mi-mandat, il n’a pas d’autre choix que d’essayer d’apaiser ou de déjouer ces factions. Ce n’est pas très élégant, mais c’est peut-être la seule façon d’y parvenir.

English Outsider

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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