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Dans l’univers de propagande permanente (et industrialisée) où nous vivons, une légende tenace, en partie forgée par Elon Musk lui-même, a fait croire que le fondateur de Tesla était un libertarien. Nous avons plusieurs fois signalé que Musk était surtout bénéficiaire de contrats publics, fédéraux, qui faussaient (en sa faveur) le jeu de la concurrence. Sa dispute avec Donald Trump souligne l’ambiguïté du premier trilliardaire de l’histoire contemporaine : à la fois ennemi des dépenses publiques et, en même temps, aurait dit Macron, très grand bénéficiaire de celles-ci. Peut-on être un vrai libertarien quand on pratique le capitalisme de connivence ?
Elon Musk est une figure emblématique de l’hyper-capitalisme technologique américain, dont les états de service laissent songeurs :
- fondateur, avec Peter Thiele, d’un opérateur de paiement ancêtre de Paypal
- fondateur de Tesla, fabricant américain de voitures 100% électriques
- fondateur de Starlinks, fournisseur d’accès à Internet par satellite
- fondateur de SpaceX, concurrent direct de la NASA, et probablement successeur de celle-ci
- propriétaire du réseau social X
Autant d’ingéniosité et de vivacité, couronnés de succès, laissent évidemment rêveur.
Elon Musk est-il John Galt ?
Les libertariens savent que John Galt constitue la figure mythique du l’homme rationnel et ambitieux, clé de voûte du roman La grève de Ayn Rand. Et s’il fallait chercher une incarnation de John Galt, Elon Musk est un parfait candidat ! Entrepreneur talentueux, hors norme, inspiré, et, selon la légende, paré d’attributs surhumains (capacité de travail, syndrome Asperger, etc.)

Le seul fait que SpaceX surpasse désormais la NASA dans la conquête de l’espace (notamment la colonisation de Mars) nourrit cette légende : voilà un entrepreneur individuel, fourmillant d’idées, qui parvient à faire mieux que l’agence spatiale des Etats-Unis dans la colonisation d’une nouvelle planète. Peut-on imaginer plus belle image d’Epinal pour illustrer le mythe libertarien de l’entrepreneur sauveur d’une société en déclin ?
Sous le mythe, la réalité…
Comme pour Emmanuel Macron qui, un temps, fonda son aura sur le mythe du jeune prodige, du Mozart de la finance, du prétendu normalien, philosophe, agrégé, et autres balivernes, Elon Musk a nourri un mythe, qui n’est pas sans fondement. Musk est effectivement richissime, hyper-actif, visionnaire et talentueux.
Toute la question est de savoir si ce jeune Sud-africain aurait connu cette merveilleuse réussite sans un soutien fidèle et constant des services américains et du Deep State ?
C’est quand même sur ce point que porte la dispute et que de sérieux doutes apparaissent. Car, comme le dit Donald Trump lui-même, les contrats publics dont Musk est le bénéficiaire coûte très cher.

Ces seuls messages de Donald Trump montrent bien, derrière les apparences libertariennes, l’étroite imbrication entre les dépenses publiques et l’enrichissement personnel d’Elon Musk. L’homme qui a organisé le « DOGE », supposé faire la chasse aux gaspillages publics, est aussi un grand consommateur de dépenses fédérales.
Cela ne signifie pas qu’il les gaspille ! Dans une large mesure, Elon Musk a fait gagner de l’argent au contribuable américain en délivrant des services que l’administration n’aurait pas pu égaler.
Il n’en demeure pas moins qu’il existe aujourd’hui :
- un conflit d’intérêt entre Elon Musk et la stratégie de dépenses publiques aux Etats-Unis
- une dépendance étroite entre les politiques publiques fédérales et l’enrichissement personnel d’Elon Musk
Ces « lignes jaunes » sont évidemment inquiétantes, dans la mesure où elles mettent en cause l’indépendance des politiques publiques par rapport aux intérêts privés de ceux qui sont au pouvoir. On remarquera que Donald Trump lui-même n’échappe pas au soupçon de connivence, puisqu’à peine arrivé au pouvoir il a lancé une cryptomonnaie à titre privé.
La question cruciale des aides aux véhicules électriques
Comme l’a redoutablement fait remarquer Donald Trump, Elon Musk a particulièrement peu apprécié la création d’une taxe de 250$ annuels sur les voitures électriques dans la « grande et belle loi » fiscale présentée au Congrès. Pour Musk, qui a investi massivement dans la campagne de Trump, cette imposition des véhicules électriques est une trahison : non seulement les ventes de Tesla ont reculé auprès des clients « démocrates » heurtés par les positions radicales de Musk, mais Trump abonde en ce sens en taxant les produits fabriqués par Musk !
On ne sera guère étonné que Musk ait qualifié cette loi d’abomination, sans qu’on ne sache quelle part les rivalités personnelles jouent dans le résultat final ! Il semblerait en effet que Trump ait peu apprécié les interventions de Musk dans les contrats avec les émirats que Sam Altman négociait de son côté. Trump a-t-il « durci » sa loi pour humilier Musk ? L’histoire le dira sans doute, mais nous mesurons ici le résultat d’une pratique très américaine du capitalisme de connivence, où intérêts privés et intérêts publics se mêlent beaucoup plus que dans d’autres pays « libéraux ».
Elon Musk, combien d’aides publiques ?
Le travail de recensement des aides publiques dont Elon a bénéficié ou bénéficie encore est loin d’être simple.
Selon une analyse du Washington Post datée de février 2025, ses entreprises ont reçu environ 38 milliards de dollars en contrats, prêts, subventions et crédits d’impôt sur les 20 dernières années, avec une accélération récente, notamment 6,3 milliards de dollars engagés en 2024. Cette somme reflète l’importance des partenariats avec des agences comme la NASA, le Département de la Défense et d’autres entités fédérales.
Détails des contrats pour SpaceX
SpaceX, fondée en 2002, est le principal bénéficiaire des contrats fédéraux parmi les entreprises de Musk. Les données montrent :
- Contrats avec la NASA : environ 14,9 milliards de dollars sur la dernière décennie, incluant des programmes comme Artemis. Par exemple, en 2021, SpaceX a obtenu un contrat multibillionaire pour le programme Artemis, et en 2024, un contrat de 843 millions de dollars pour un véhicule de désorbitation de la Station spatiale internationale.
- Contrats avec le Département de la Défense : environ 7,6 milliards de dollars, incluant des lancements de satellites classifiés. Un contrat notable est le contrat de lancement de sécurité nationale de 1,8 milliard de dollars en 2024.
- Autres contrats : un contrat classé avec le National Reconnaissance Office pour 1,8 milliard de dollars, rapporté par le Wall Street Journal Elon Musk’s SpaceX Forges Tighter Links With U.S. Spy and Military Agencies, pour des satellites d’espionnage.
- Évolution récente : les contrats fédéraux de SpaceX ont doublé sous l’administration Biden, passant de 1,1 milliard de dollars en 2020 à 2,2 milliards de dollars en 2021, et atteignant 3,7 milliards de dollars en 2024, selon ABC News.
Détails des aides pour Tesla
Tesla, bien que moins dépendante des contrats directs, a bénéficié de diverses formes de soutien gouvernemental :
- Crédits réglementaires : environ 11,4 milliards de dollars depuis 2014, gagnés en vendant des crédits à d’autres constructeurs automobiles pour respecter les normes de véhicules à zéro émission, selon le Washington Post.
- Prêt du Département de l’Énergie : un prêt de 465 millions de dollars en 2010, crucial pour le développement du Model S et l’achat de l’usine de Fremont, comme indiqué sur le site du Département de l’Énergie Tesla.
- Crédit d’impôt fédéral : un crédit de 7 500 dollars par consommateur pour les véhicules électriques, qui a soutenu les ventes de Tesla, bien que ce ne soit pas un contrat direct.
- Total des aides : environ 15,7 milliards de dollars, incluant des subventions et des incitations étatiques, comme les 1,3 milliard de dollars du Nevada en 2014 pour une gigafactory, selon Le Monde.
Autres entreprises et contrats
- Neuralink : fondée en 2016, Neuralink a obtenu un statut de « breakthrough » du gouvernement fédéral en septembre 2024 pour son projet Blindsight, visant à restaurer la vision, selon Wikipedia . Cependant, aucun contrat fédéral direct significatif n’a été mentionné dans les sources consultées.
- The Boring Company : fondée en 2017, cette entreprise s’est concentrée sur des projets d’infrastructure, comme le Vegas Loop, mais les sources, y compris Wikipedia, n’indiquent pas de contrats fédéraux notables. Des projets comme un tunnel à Fort Lauderdale, estimé à 90-100 millions de dollars, étaient négociés avec des entités locales, pas fédérales.
Musk, l’homme du capitalisme de connivence
Avec ces dizaines de milliards $ d’argent public déversé sur ces entreprises, Elon Musk apparaît donc surtout comme un développeur industriel de génie, talentueux, hyper-actif, mais adepte du capitalisme de connivence. Ces éléments ne remettent certainement pas en cause son talent personnel, mais il est difficile d’en faire le John Galt des libertariens…
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