La nature est-elle injuste ? C'est ce que laisse penser une récente étude, publiée dans Pnas, qui met en lumièrelumière une différence entre les gros dormeurs et les petits dormeurs. Si ces derniers peuvent se contenter de quatre à six heures de sommeil sans être fatigués le lendemain, c'est parce qu'ils seraient porteurs d'une mutation génétique rare. 

Une variante du gène SIK3

Des chercheurs chinois ont découvert une mutation génétique rare chez certaines personnes qui dorment peu, sans que cela ait d'impact négatif sur leur énergieénergie et leur cerveau (dommages cognitifs). Cette mutation, présente sur le gène SIK3, a été baptisée SIK-N783Y. Le gène SIK3 intervient dans la production d'une protéine kinasekinase impliquée dans la régulation des besoins de temps de sommeil. 

La mutation SIK-N783Y a été identifiée chez une femme septuagénaire en bonne santé et déclarant ne dormir que six heures par nuit. Les chercheurs ont donc supposé que cette particularité génétique pouvait expliquer cette réduction naturelle du temps de sommeil nécessaire à une bonne récupération physiquephysique et mentale. Ils ont décidé de la reproduire chez des souris génétiquement modifiées et se sont aperçus que les souris porteuses de cette mutation dormaient beaucoup moins que celles qui n'étaient pas porteuses de la mutation. De plus, cette réduction du temps de sommeil n'avait aucun impact sur leur santé ou leur fonctionnement cognitif. 

Cette équipe de chercheurs chinois n'en est pas à son premier coup d'essai. En 2019, elle avait déjà identifié une particularité génétique chez les membres d'une famille n'ayant besoin que de six heures par nuit pour être reposés. Les chercheurs avaient découvert une mutation sur le gène ADRB1.

Ces découvertes montrent que nos besoins de sommeil sont en partie programmés dans notre ADNADN. 

Une mutation qui concerne très peu de personnes

Les chercheurs rappellent que cette mutation ne concerne que très peu de personnes dans le monde. Pour la grande majorité d'entre nous, dormir sept à neuf heures par nuit est nécessaire pour récupérer et se réveiller en forme.

Néanmoins, ces découvertes pourraient ouvrir la voie au développement de nouveaux traitements pour les troubles du sommeil. En effet, l'identification des mécanismes qui permettent à certaines personnes de dormir peu sans en subir les conséquences le lendemain, pourrait aider les chercheurs à développer des traitements ciblés visant à améliorer la qualité du sommeil des personnes insomniaques ou souffrant de troubles du rythme circadien.