La Ville de Dijon prend des mesures drastiques pour contrer l’expansion du moustique tigre, vecteur de maladies telles que la dengue, le zika et le chikungunya. Face à une recrudescence préoccupante des cas en 2024, le Conseil municipal se réunit en urgence ce lundi soir. L’objectif : renforcer la protection des Dijonnais et freiner la prolifération de ce nuisible particulièrement actif entre mai et novembre.

Une Menace Sanitaire Grandissante : L’Urgence d’Agir

L’année 2024 est marquée par une augmentation significative des cas d’arboviroses en Bourgogne-Franche-Comté. Le moustique tigre, déjà bien implanté dans les zones urbaines, constitue une menace croissante, notamment pour les personnes vulnérables. La présence d’eau stagnante, dans les coupelles, les seaux et les récupérateurs d’eau, favorise sa reproduction et constitue un défi majeur. Cette situation a poussé la municipalité à agir rapidement.

La délibération soumise au vote du Conseil municipal prévoit l’achat et la distribution de 2 500 pièges pondoirs, principalement dans les zones les plus touchées de Dijon. Ces dispositifs, écologiques et non toxiques, sont conçus pour piéger les femelles moustiques avant qu’elles ne puissent pondre leurs œufs. Le coût de cette opération, inscrit au budget 2025, s’élève à 40 000 € HT.

Au-delà de l’Urgence : Une Stratégie Globale et Durable

Au-delà de la réponse immédiate, Dijon met en place une stratégie à long terme. Dans le cadre du Contrat local de santé de Dijon Métropole 2024-2028, la Ville a déjà initié plusieurs actions de sensibilisation et de formation des agents municipaux. Pour 2025, l’implication des habitants, des bailleurs sociaux et des syndics de copropriété est cruciale, car 80 % des gîtes larvaires se trouvent sur des espaces privés.

Cette approche globale est essentielle. L’éradication du moustique tigre est un enjeu de santé publique qui nécessite la mobilisation de tous. Les habitants peuvent, par exemple, vider régulièrement les récipients contenant de l’eau stagnante, ce qui contribue à limiter la reproduction des moustiques. Comprendre le cycle de vie du moustique, de l’œuf à l’adulte, est primordial pour optimiser les stratégies de lutte. La prévention reste le pilier de toute action, et la vigilance est de mise, surtout en période d’activité maximale de ces insectes.

Expérimentation Ciblée et Partenariats Innovants

Une expérimentation sera menée dans les quartiers Bourroches – Port du Canal et Chevreul – Parc, identifiés comme les plus exposés. Les habitants des maisons individuelles et des logements en rez-de-jardin pourront bénéficier gratuitement de pièges pondoirs. L’initiative s’appuie sur des résultats positifs observés dans d’autres collectivités, avec environ 50 % d’acceptation des foyers sollicités.

En parallèle, la Ville prévoit l’installation de pièges actifs à CO2 dans les espaces verts, en partenariat avec le réseau FREDON et l’Institut Pasteur. Cette approche combine différentes stratégies, notamment la capture des moustiques adultes, pour une lutte encore plus efficace.

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Camille Laurent

Médecin généraliste et journaliste santé. Elle vulgarise la recherche médicale pour le grand public.- nouvelles du monde