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Souhaitez-vous être soigné sans sortir la carte bleue, garder 75 % de votre salaire à la retraite, toucher un revenu quand vous êtes au chômage ou en arrêt maladie, partir en congé maternité ou paternité sans perdre vos revenus, et ne pas finir ruiné après un accident de la vie ? Alors vous avez tout […]
Souhaitez-vous être soigné sans sortir la carte bleue, garder 75 % de votre salaire à la retraite, toucher un revenu quand vous êtes au chômage ou en arrêt maladie, partir en congé maternité ou paternité sans perdre vos revenus, et ne pas finir ruiné après un accident de la vie ? Alors vous avez tout intérêt à défendre le système français de cotisations sociales.
Car ce que les libéraux appellent des « charges », ce sont les droits de chacun. Ce que certains veulent « alléger », c’est la Sécurité sociale, les retraites, les protections collectives. Et ce que d’autres présentent comme une « réforme de bon sens » en affirmant qu’il « il faut rapprocher le net du brut » est en réalité un projet sournois de démantèlement de ce qui a pris des décennies à être construit.
« On veut que le net se rapproche du brut » : voilà le mensonge du siècle. À première vue, la formule semble alléchante. Qui refuserait plus de net sur son compte à la fin du mois ? Mais ce discours est un piège rhétorique. Derrière cette promesse se cache une attaque en règle contre le salaire socialisé. Ce que les néolibéraux veulent « alléger », ce sont les protections conquises à force de luttes. Et ce qu’ils nomment « réforme », c’est une attaque en règle contre la Sécurité sociale, les retraites, l’assurance-chômage, les indemnités en cas de maladie ou d’accident. Il est temps de remettre les choses à leur place. Désintox.
Le brut : c’est à vous
Sur votre fiche de paie, il y a le net, ce que vous touchez sur votre compte. Et il y a le brut, c’est-à-dire votre vrai salaire, celui que vous avez produit, celui qui contient aussi ce que vous avez mis en commun avec les autres travailleurs pour assurer la solidarité collective.
Contrairement à ce que disent les ennemis de la protection sociale, les cotisations sociales ne sont pas une « charge » : elles sont une part de votre salaire socialisé. C’est de l’argent que vous touchez autrement, à d’autres moments de votre vie : quand vous êtes malade, au chômage, en congé maternité ou paternité, à la retraite.
C’est grâce à ces cotisations que chacun a droit aux congés payés, à une prise en charge à 78 % des soins médicaux, à une pension de retraite, à des indemnités journalières, à une allocation chômage. C’est le salaire pour demain, mis dans un pot commun. Le net, c’est pour le mois. Le brut, c’est pour la vie.
La statistique est implacable : un salarié sur deux passera par le chômage au cours de sa carrière, selon l’économiste Michaël Zemmour. Chacun aura besoin, un jour ou l’autre, de cette protection.
Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, la majorité des Français reçoivent plus qu’ils ne paient de cotisations dans le système socio-fiscal français. C’est ce que démontrent plusieurs études rigoureuses.
D’après une étude de l’INSEE publiée dans France, Portrait social (2020), les 9 premiers déciles de la population (90 % des ménages) reçoivent davantage en prestations sociales et services publics (retraite, santé, éducation, allocations) qu’ils ne paient en impôts et cotisations.
Même constat dans une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP) en 2021, intitulée « Qui paie combien d’impôts et de prestations sociales ? ». L’IPP calcule qu’un ménage moyen reçoit environ 1,20 € de prestations pour chaque euro versé via les cotisations et impôts.
Ainsi, les cotisations ne sont pas une perte, ce sont des investissements collectifs.
Pour aller plus loin : Désintox – 1 % des foyers fiscaux français possèdent 96 % des dividendes
« Rapprocher le brut du net » : sur les salaires, un piège qui coûte très cher
C’est devenu un refrain dans les médias dominants : « En France, le travail coûte trop cher ». Sur RMC, dans l’émission Les Grandes Gueules, un chroniqueur a cru faire sensation en sortant sa leçon d’économie face à Jean-Luc Mélenchon : « Un salarié en France qui touche 100 euros bruts coûte 142 à son entreprise et ne perçoit que 77 nets. En Allemagne, ce même salarié coûte 119 et touche 82 ». Ainsi, la France serait « trop taxée », « handicapée » par son modèle social et, par conséquent, il faudrait détricoter ce dernier.
Mais ce raisonnement est profondément trompeur. Il repose sur une série de confusions entretenues volontairement et, surtout, il passe totalement sous silence ce que ces cotisations permettent de financer. Car si un salarié en France perçoit 77 euros nets pour 100 euros de brut, ce n’est pas parce qu’on lui vole son argent, mais parce qu’une partie de ce qu’il produit est mise en commun pour protéger tout le monde. Ce que certains appellent des « charges », ce sont en réalité des droits. Ils financent une retraite digne, une sécurité sociale presque gratuite, une allocation chômage, des congés maternité ou paternité, des indemnités maladie, et bien plus encore. Ce que vous ne touchez pas immédiatement en net, vous le retrouvez en soins, en protection, en solidarité.
Ce n’est pas de l’argent perdu. C’est votre salaire sous une autre forme. C’est du salaire mutualisé, différé. Et quand les cotisations sont réduites, ce n’est jamais pour vous verser plus à la fin du mois. C’est l’employeur qui garde la différence. Moins de cotisations, ce n’est pas plus de net, c’est plus de profits pour lui et moins de droits pour vous.
Guillaume Étievant, dans son article « Paie-t-on trop d’impôts » dans Frustration, démonte parfaitement l’exemple allemand, brandi comme un modèle, qui est en réalité une diversion.
Certes, en Allemagne, les cotisations sociales sont plus faibles : environ 19 % côté employeur, 18 % côté salarié. Le salarié y touche donc 82 euros nets au lieu de 77. Mais il doit financer, sur cette somme, ce que les cotisations françaises couvrent collectivement. Il doit payer une assurance santé semi-privée, souvent coûteuse, des retraites complémentaires, des franchises médicales. Résultat : le reste à charge pour les soins y est en moyenne de 13 %, contre seulement 7 % en France, le taux le plus bas de l’OCDE. Et aux États-Unis, ce taux dépasse 30 %, avec 8 % de la population totalement exclue de toute couverture.
Ce que la comparaison internationale omet toujours de dire, c’est ce qu’on reçoit pour ce qu’on verse. Moins de cotisations, c’est plus de dépenses personnelles, plus d’inégalités, moins de services publics. Et pendant que l’on vous explique que « le brut, c’est trop », les entreprises allemandes participent bien moins au système solidaire : elles cotisent moins, gardent davantage pour leurs profits, et laissent aux individus le soin de payer leur propre sécurité.
Ce discours du « vous payez trop » n’a rien d’innocent. Il s’inscrit dans une stratégie idéologique bien rodée, martelée par la droite, l’extrême droite, des éditorialistes complaisants et des influenceurs ultralibéraux. Son but ? Détourner la colère sociale vers de faux coupables : les chômeurs, les fonctionnaires, les immigrés, les « assistés »… tout sauf les véritables profiteurs.
Car ceux qui coûtent vraiment, ce sont les employeurs exonérés de cotisations, les actionnaires gavés de dividendes, les grandes fortunes, les grands patrons qui optimisent à tout-va pour échapper à l’impôt. Ce sont eux qui ponctionnent la richesse collective, pas les travailleurs mal payés ou les services publics.
On veut vous faire croire que vos difficultés viennent de vos droits sociaux. En réalité, le soi-disant « coût du travail » n’est pas trop élevé : c’est le coût du capital qui explose. Si votre fiche de paie affiche 77 euros nets au lieu de 100, ce n’est pas parce qu’on vous vole. C’est parce qu’on a fait le choix de mutualiser : pour que demain, vous puissiez être soigné, indemnisé, retraité.
Et c’est précisément ce modèle de solidarité qu’ils veulent mettre à terre.
Cotisations VS impôts : deux logiques, deux visions de la société
Une autre confusion savamment entretenue est celle entre cotisations sociales et impôts. Pourtant, les deux relèvent de logiques radicalement opposées, tant dans leur fonction que dans leur finalité :
La cotisation sociale n’est pas un « prélèvement » : c’est un salaire différé. Une partie de votre rémunération, mutualisée pour garantir vos droits futurs : retraite, indemnités maladie, congés parentaux, soins de santé. L’impôt, lui, est une contribution collective, nécessaire mais d’une autre nature.
Depuis 30 ans, les gouvernements libéraux ont progressivement remplacé les cotisations par de l’impôt, sous prétexte de « baisser le coût du travail ». Le symbole de cette logique ? Le CICE a supprimé des milliards d’euros de cotisations patronales et a coûté 47 milliards d’euros par an à l’État sur la période 2013-2015, d’après le rapport du Comité de suivi du CICE d’octobre 2018. Son efficacité économique est très largement contestée : selon ce même rapport, sur la période 2013-2015, le CICE a permis de créer ou préserver entre 100 000 et 205 000 emplois, soit un coût moyen de 435 000 € par emploi, soit 145 000 € par an. À titre de comparaison, un emploi public coûte en moyenne 48 000 € par an, soit trois fois moins. Voilà où mène la « baisse du coût du travail » : à des transferts massifs de richesse sans gain réel pour l’emploi.
Par ailleurs, il faut tuer le mythe : moins de cotisations = plus de salaire ? C’est faux.
Quand on exonère les cotisations patronales, cela ne fait jamais mécaniquement augmenter le salaire net. Pourquoi ? Parce que les cotisations patronales sont intégrées dans le « super brut » (ce que l’entreprise verse au total), mais pas dans le salaire brut sur lequel se base votre fiche de paie. Donc elles ne vous « reviennent » pas automatiquement si elles sont supprimées : elles restent dans la poche de l’employeur, sauf s’il décide volontairement de vous augmenter (spoiler : ce n’est pas le cas).
C’est le même mensonge que celui servi sur les taxes sur l’essence : supprimer des cotisations ou des taxes ne veut pas dire que le prix ou le salaire baisse ou monte proportionnellement. Ce sont les marges qui augmentent, pas les revenus des travailleurs.
En fin de compte, ce choix politique d’exonérations des cotisations sociales crée… la dette sociale. Il ne s’agit donc pas d’un « trou de la Sécu » mais bien d’un trou dans les recettes, creusé délibérément. Comme le rappelle Caroline Michel-Aguirre dans C dans l’air : « 80 % du problème vient de la baisse des recettes ». Le rapport 2024 de la Cour des comptes est sans appel : la Sécurité sociale perd chaque année 19 milliards d’euros à cause des exonérations de cotisations et des primes défiscalisées. Pour ces dernières, c’est 9 milliards d’euros supplémentaires par rapport à 2018, soit une progression presque équivalente à celle du déficit hors COVID.
Ce manque à gagner est principalement dû aux politiques d’allègement de cotisations, qui atteignent aujourd’hui près de 90 milliards d’euros par an. Présentées comme des leviers pour l’emploi, ces exonérations n’ont jamais démontré leur efficacité sur les salaires ou sur l’embauche. Elles ont surtout permis aux entreprises de réduire leur contribution sans contrepartie. Les dispositifs comme la « prime Macron », versée sans cotisation, contournent les hausses de salaires pérennes et privent la protection sociale de ressources essentielles. Résultat : les employeurs encaissent, les droits sociaux trinquent.
Ce basculement progressif des cotisations vers l’impôt n’est pas un accident. Il s’inscrit dans une stratégie de fiscalisation du financement de la protection sociale, amorcée dès 1990 avec la création de la CSG (contribution sociale généralisée). Officiellement destinée à élargir la base de financement au-delà du seul travail salarié, elle a en réalité affaibli le lien entre droits et cotisations.
En fragilisant ce lien, la Sécu’ plus dépendante des budgets votés par l’État… et donc plus vulnérable aux logiques d’austérité. Moins elle est financée par le travail, plus elle est soumise aux coupes budgétaires.
Et ce n’est pas fini. François Bayrou a récemment plaidé pour l’instauration d’une TVA sociale. En clair : faire payer les travailleurs à travers une taxe à la consommation, pour financer ce que les entreprises refuseraient de cotiser. C’est l’injustice poussée à son paroxysme : faire reposer le financement de la solidarité sur les plus modestes, pendant que les grandes entreprises engrangent les profits.
« C’est Nicolas qui paie » : la diversion parfaite pour éviter de parler des vrais voleurs
Sur les réseaux et dans certains plateaux télé, une rengaine revient en boucle : « C’est encore Nicolas qui paie. »
Nicolas, c’est ce Français « moyen » qui travaille, paie ses impôts, ne fraude pas, mais aurait l’impression d’être toujours le dindon de la farce. Il en vient à regarder avec méfiance les chômeurs, les allocataires, les immigrés, les fonctionnaires… Bref, celles et ceux qu’on lui désigne comme les « assistés ».
Mais ce que l’on cache à Nicolas, c’est qu’il paie surtout pour les riches. Les 10 % les plus riches ont vu leur impôt baisser en 2024, selon une note de Bercy. Dans le même temps, l’État a pris 300 € aux plus pauvres pour les donner aux plus riches, selon l’INSEE. Les actionnaires du CAC 40 touchent des dividendes records. Ce sont les exonérations, les niches fiscales et les crédits d’impôt qui vident les caisses, et non les migrants ou les prétendus « assistés ».
Alors non, Nicolas ne paie pas « trop » à cause de la Sécu ou du RSA. Il paie trop parce que les plus riches paient trop peu.
Pendant que les éditorialistes comparent les 77 euros nets du salarié français aux 82 euros du salarié allemand, personne ne s’interroge sur le partage de la richesse produite. Et c’est pourtant là que réside la véritable inégalité.
Comme le rappelle Guillaume Étievant, en 2023, seulement 67,3 % de la valeur ajoutée produite par les entreprises est allouée aux salaires (nets + cotisations), contre 68,1 % en 2017. Le reste, près d’un tiers, est capté par les profits bruts, dont une part croissante est versée en dividendes.
Et ce ne sont pas les économistes critiques qui le disent, mais les institutions officielles. Le Comité d’évaluation de la fiscalité du capital, mis en place par Macron lui-même, a reconnu que la suppression de l’ISF et la mise en place du PFU (prélèvement forfaitaire unique) avaient stimulé les dividendes… mais aucunement l’investissement.
Dans le même temps, les politiques publiques ont été mises au service du capital. Depuis les années 1980, l’État a allégé la fiscalité des entreprises, tout en augmentant les subventions. Les grandes entreprises reçoivent environ 190 milliards d’euros par an d’aides publiques, une somme énorme, bien supérieure au budget de l’Éducation nationale.
Ainsi, la part du profit « avant redistribution » dans la valeur ajoutée des sociétés non financières décline depuis la crise de 2008. Mais la politique budgétaire volontariste en faveur du capital conduit à l’inverse à une augmentation de la part du profit « après redistribution ». Résultat : les taux de profit des sociétés non financières, en berne au début des années 1980, ont été restaurés non par la productivité, mais grâce aux aides publiques. Aux États-Unis comme en France, c’est l’argent public qui a sauvé les marges du privé.
Pire encore : les très riches échappent à l’impôt réel. L’économiste Gabriel Zucman a démontré que les milliardaires ne paient que 26 à 27 % de leurs revenus en impôts et taxes, contre 52 % pour le reste de la population. Grâce aux montages, aux niches, aux exonérations, ils contribuent moins et accaparent plus.
Pendant ce temps, le système de redistribution reste le seul rempart contre la pauvreté. Sans les transferts sociaux et fiscaux, le taux de pauvreté en France grimperait à 22,2 %. Grâce à notre modèle, il est réduit à 14,5 %. Et d’après France Stratégie, la redistribution permet de faire baisser l’indice de Gini de 24,8 % (utilisé pour mesurer les inégalités de revenus au sein d’un pays), ce qui en fait l’un des systèmes les plus efficaces au monde pour réduire les inégalités.
Mais ce modèle est constamment attaqué. Plutôt que de s’en prendre aux vrais profiteurs (rentiers, multinationales, évadés fiscaux, ou actionnaires surdividendisés), on pousse Nicolas à se retourner contre plus fragile que lui. On l’incite à regarder vers le bas, jamais vers le haut.
La France prélève plus que d’autres pays, mais pour mieux protéger
« La France, championne des impôts » : ce refrain est bien rôdé. À chaque débat télévisé, chaque édito réactionnaire ou discours de droite, la même rengaine revient : les Français paieraient « trop », l’État serait trop gourmand, la « charge » fiscale serait insoutenable. Mais rarement on explique ce que ces prélèvements financent.
Oui, le taux de prélèvements obligatoires s’élève à 46 % du PIB en France. Et alors ? C’est le prix de la solidarité. Ce niveau plus élevé qu’ailleurs s’explique simplement : chez nous, la santé, les retraites, l’éducation sont financées collectivement, par des cotisations sociales et des impôts. Là où d’autres pays font appel à des assurances privées, la France a choisi la mutualisation.
Ce qu’on appelle « prélèvements obligatoires » regroupe trois types de contributions :
- les impôts, versés sans contrepartie directe,
- les cotisations sociales, qui financent des droits (santé, retraite, chômage…),
- et les taxes, comme la redevance pour les ordures ménagères.
Ainsi, comme l’Institut La Boétie, si notre niveau de prélèvements est plus élevé qu’ailleurs, c’est surtout parce que notre système repose sur la mutualisation des risques. Là où d’autres pays laissent la charge des soins, des études ou des retraites aux individus, la France choisit de les prendre en charge collectivement. Résultat : une couverture plus large, plus efficace, moins coûteuse.
Prenons la santé : en 2023,
- les frais de gestion de la Sécurité sociale s’élèvent à 7,8 milliards d’euros pour couvrir 78 % des dépenses de santé,
- ceux des complémentaires privées (mutuelles, assurances…) atteignent 8,3 milliards, pour couvrir… seulement 12 %.
Autrement dit : le privé coûte plus cher pour protéger moins bien. Et la tendance est nette : depuis dix ans, les frais de gestion des complémentaires ont augmenté de 1,9 milliard, alors que ceux de la Sécu ont baissé de 700 millions. La Sécurité sociale gagne en efficacité. Le privé, lui, en perd.
À l’international, le constat est tout aussi clair.
- Aux États-Unis, les dépenses de santé représentent 16,5 % du PIB, contre 11,8 % en France.
- Pourtant, les produits médicaux y coûtent 2,4 fois plus cher, il y a moins de médecins, et l’espérance de vie y est inférieure de 4 ans.
- Là-bas, une maladie peut ruiner une famille. Ici, elle est prise en charge.
En matière de justice sociale, le lien est tout aussi clair. Les pays qui ont les plus forts taux de prélèvements obligatoires sont aussi ceux qui ont les plus faibles taux de pauvreté. En France, selon France Stratégie, la redistribution par les impôts et prestations sociales permet de réduire de 24,8 % les inégalités mesurées par l’indice de Gini. Sans ces transferts, le taux de pauvreté passerait de 14 % à 22,2 %.
Enfin, si l’on comptabilisait la valeur réelle des services publics (école, hôpital, transport…) dans le revenu des ménages, le lien entre prélèvements et qualité de vie apparaîtrait encore plus évident.
Alors oui, les Français contribent, mais pour ne pas affronter seuls les aléas de la vie. Ce système n’est pas un luxe, c’est une conquête sociale, un rempart contre l’insécurité. Ce que les libéraux appellent un « fardeau » est en réalité un investissement collectif, une assurance partagée, une force.
Il n’est pas question de le rogner. Il est temps de le revendiquer, de le renforcer, de le défendre.
Reprendre la main : nos propositions pour défendre le salaire socialisé
Face aux discours qui veulent « rapprocher le brut du net » pour mieux détruire la Sécurité sociale, la réponse ne doit pas être la résignation, mais la reconquête. Défendre le brut, c’est refuser le démantèlement de nos protections collectives. Ainsi, LFI défend des mesures concrètes, justes, ambitieuses, pour reprendre la main sur nos salaires et sur notre modèle social : SMIC porté à 1 600 euros nets, 100 % ds soins prescrits remboursés par la Sécurité Sociale, retour à la retraite à 60 ans et 40 annuités à taux plein, contribution sur les super-profits, instaurer 14 tranches d’impôts afin de le rendre davantage progressif…
Ces mesures ne sont pas des dépenses, ce sont des investissements pour une société plus égalitaire, plus digne, plus humaine. La protection sociale ne doit pas être réduite à un « coût », c’est un pilier du pacte républicain, un levier de solidarité, un gain collectif.
Conclusion
Ce que les libéraux et la droite appellent « charges », ce sont les congés, les soins, les retraites. Ce qu’ils appellent « trop d’impôts », ce sont des hôpitaux, des écoles, des allocations pour tenir bon dans les moments durs. Ce que certains appellent des « assistés », ce sont vos proches, vos enfants, vos collègues et peut-être un jour, vous.
Ce que veulent ceux qui disent « rapprocher le net du brut », c’est vous faire les poches tout en vous souriant. C’est vous reprendre ce que vous avez mis des décennies à conquérir.
Alors la prochaine fois qu’un ministre, un patron ou un influenceur fiscal parle de « trop de charges », demandez-lui combien il a reçu en exonérations. La prochaine fois qu’un éditorialiste vous parle de « Nicolas qui paie », demandez-lui qui encaisse.
Le salaire brut, c’est votre salaire. Défendre le brut, c’est défendre la vie contre les profits. C’est défendre la solidarité contre la loi de la jungle. C’est défendre les travailleurs contre un système qui les presse puis les jette.
Le choix est simple : l’illusion d’un net qui monte… ou la réalité d’une vie digne, solidaire et protégée.
Par Elias Peschier
Crédits photo : « Euro coins and banknotes », Avij, Wikimedias Commons, Public Domain, pas de modifications apportées.