Language

         

 Publicité par Adpathway

Des fissures s’ouvrent dans le marché des obligations à long terme

2 week_ago 47

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Alors que les marchés boursiers flambent à des niveaux proches de leurs records, apparemment insensibles aux énormes bouleversements géopolitiques et économiques – guerre, tarifs douaniers, incertitude massive et ralentissement de l’économie mondiale – cette tourmente est ressentie dans les fondements mêmes du système financier mondial.

Sa manifestation la plus évidente est visible sur les marchés obligataires, où les gouvernements lèvent des fonds pour financer leurs déficits budgétaires et où la dette est négociée. Elle est particulièrement prononcée sur le marché des bons du Trésor américain, qui représente 29 000 milliards de dollars – l'un des piliers du système financier mondial – mais présente sur les marchés obligataires de toutes les grandes économies.

Le spécialiste Dilip Patel travaille à son poste à la Bourse de New York, le mardi 3 octobre 2023. [AP Photo/Richard Drew]

Cette semaine, le Financial Times (FT) publia un article soulignant que les investisseurs « fuyaient les obligations américaines à long terme au rythme le plus rapide depuis le pic de la pandémie de Covid-19 il y a cinq ans, alors que la dette croissante des États-Unis ternit l'attrait de l'un des marchés les plus importants au monde».

L'article n'entrait pas dans les détails de ce qui se passa alors, mais il convient de rappeler qu'en mars 2020, le marché des bons du Trésor s'est figé : pendant plusieurs jours, il n'y eut aucun acheteur pour la dette américaine, pourtant considérée comme l'actif financier le plus sûr au monde. La Réserve fédérale américaine a dû intervenir à hauteur de plusieurs milliers de milliards de dollars pour enrayer l'effondrement de l'ensemble du système financier américain et mondial.

Selon une étude du Financial Times, les sorties nettes d'obligations à long terme, tant d'État que d'entreprises, ont atteint près de 11 milliards de dollars au cours des trois derniers mois. Le deuxième trimestre s'annonce comme le plus important « depuis les fortes turbulences du marché début 2020 » et marque « un tournant majeur » par rapport aux entrées mensuelles moyennes de 20 milliards de dollars enregistrées au cours des 12 mois précédents.

Le principal sujet de préoccupation sur le marché obligataire américain est la croissance de la dette publique, qui atteint aujourd'hui 36 000 milliards de dollars et continue d'augmenter. Elle s'est rapidement accrue depuis la crise financière mondiale de 2008. À l'époque, le marché des bons du Trésor pesait environ 5 000 milliards de dollars. Il atteint aujourd'hui 29 000 milliards de dollars.

La détérioration de la situation financière à long terme des États-Unis est aggravée par la politique du gouvernement Trump: les guerres tarifaires qui menacent de stimuler l’inflation, considérées comme un poison par les investisseurs obligataires, et son «grand et beau budget» qui, selon tous les analystes indépendants, ajoutera environ 2,4 billions de dollars à la dette américaine.

La Maison-Blanche conteste cette hypothèse, affirmant que le maintien de réductions d'impôts massives pour les riches et les entreprises suffira largement à couvrir les nouvelles dépenses. Il s'agit d'une régurgitation de la fameuse courbe de Laffer, utilisée par le gouvernement Reagan dans les années 1980 pour justifier ses baisses d'impôts, mais qui a poussé la dette et les déficits vers le haut.

Les principaux acteurs du monde financier n'y croient pas. Dans un commentaire sur les conclusions du FT concernant les sorties d'obligations à long terme, Lotfi Karoui, stratégiste en chef du crédit chez Goldman Sachs, a déclaré que cela «reflétait les inquiétudes quant aux perspectives de stabilité budgétaire à long terme».

Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, a récemment mis en garde contre un «krach» du marché obligataire, ce qui a incité le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, à déclarer que les États-Unis ne feraient «jamais, jamais» défaut sur leur dette. Bien sûr, si de telles inquiétudes n'existaient pas, ces assurances n'auraient pas été nécessaires.

La crise de la dette, qui se développe depuis longtemps aux États-Unis et dans le monde, a été révélée au grand jour par la hausse des taux d'intérêt ces trois dernières années. Grâce aux politiques d'assouplissement quantitatif de la Fed, suivies à des degrés divers par les banques centrales du monde entier, les taux d'intérêt furent maintenus à des niveaux historiquement bas et la dette ne semblait pas constituer un problème immédiat.

Le changement majeur dans le paysage des taux d'intérêt a été mis en évidence dans un commentaire de l'ancien économiste en chef du Fonds monétaire international et désormais professeur d'économie à l'Université de Harvard, Kenneth Rogoff, dans le FT cette semaine.

Depuis le dernier budget équilibré, à la fin des années 1990, écrit-il, « les dirigeants républicains comme démocrates se sont surpassés pour creuser des déficits toujours plus importants, sans conséquences en apparence. Et en cas de récession, de crise financière ou de pandémie, les électeurs comptent sur la meilleure reprise économique possible. Qui se soucie de ce que dette augmente de 20 ou 30 pour cent du PIB ? »

Mais la situation avait changé et «les taux d’intérêt à long terme » étaient « aujourd’hui bien plus élevés qu’ils ne l’étaient dans les années 2010 […] Les taux d’intérêt réels sont bien plus douloureux aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a deux décennies, lorsque la dette américaine par rapport au PIB était la moitié de ce qu’elle est aujourd’hui ».

L'arithmétique du rapport dette/PIB met en lumière la crise en cours. Si les taux d'intérêt sont inférieurs à 1 pour cent, ou proches de zéro, alors même une croissance relativement lente, d'environ 2 pour cent, signifie que la facture des intérêts est gérable.

Mais si le taux d'intérêt sur la dette à long terme atteint 4 pour cent, voire 5 pour cent, d'importants problèmes de paiement apparaissent rapidement. Aux États-Unis, la facture des intérêts approche rapidement les 1 000 milliards de dollars, soit à peu près le même montant que les dépenses militaires annuelles.

Le fait que Trump soit issu du marché immobilier criblé de dettes de New York, où ses opérations souvent douteuses étaient fortement grevées de dettes, est peut-être l'une des raisons de la joute verbale qu’il mène contre le président de la Fed Jerome Powell, le traitant de «crétin» et d'«abruti» pour son refus de réduire le taux d’intérêt de la Fed, et qu’il menace de limoger.

Le rapport entre la dette, l'économie américaine dans son ensemble et la crise qu'elle pourrait engendrer ont fait l'objet de remarques de Larry Fink, le directeur du fonds spéculatif géant BlackRock, lors d'une conférence Forbes à New York au début du mois.

Évoquant la dette américaine de 36 000 milliards de dollars, il a déclaré : « Nous avons un projet de loi fiscale qui va ajouter 2 300 milliards de dollars, voire 2 400 milliards de dollars à cela. Si nous ne trouvons pas le moyen d'atteindre une croissance de 3 pour cent par an […] nous allons droit dans le mur. Si nous ne parvenons pas à relancer la croissance et si nous peinons à atteindre une économie de 2 pour cent, les déficits vont submerger ce pays ». 

Le taux de croissance américain pourrait même ne pas atteindre 2 pour cent, puisque les prévisions du FMI le situent entre 1 et 2 pour cent, avec la possibilité qu’il soit encore inférieur si les tarifs douaniers de Trump provoquent une récession.

On observe une sorte de mécanisme de ciseaux économiques: la dette et les paiements d’intérêts augmentent tandis que l’économie sous-jacente est en déclin.

La dégradation de la situation ne se limite pas aux États-Unis. Les marchés obligataires du monde entier sont soumis à des tensions croissantes.

Dans un commentaire au FT plus tôt ce mois-ci, Amanda Stitt, du gestionnaire d'actifs T. Rowe Price, évalué à 1 600 milliards de dollars, déclare: « Il s'agit d'un problème classique d'inadéquation entre l'offre et la demande, mais à l'échelle mondiale. L'ère du financement à long terme bon marché est révolue. »

Et de nombreux pays sont confrontés à une situation où ils doivent faire face à une facture croissante d’intérêts sur les dettes qu’ils ont déjà contractées.

Le gouvernement britannique vit dans la crainte d’une répétition du «moment Liz Truss» en 2022, lorsque la tentative de son gouvernement conservateur de courte durée de financer d’importantes réductions d’impôts pour les entreprises et les ultra-riches par l’endettement a conduit à une crise financière, seulement évitée par l’intervention de la Banque d’Angleterre.

La France, troisième économie d'Europe, est l'une des plus endettées. Elle devrait dépenser environ 62 milliards d'euros en intérêts de la dette cette année, soit à peu près l'équivalent de ses dépenses combinées pour l'armée et l'éducation.

Au Japon, où les achats de la banque centrale ont permis de maintenir le taux des obligations à long terme sous 1 pour cent, le taux d'intérêt sur la dette à 30 ans est désormais d'environ 3 pour cent. Le mois dernier, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a déclaré que la situation budgétaire du pays était «extrêmement mauvaise, pire que celle de la Grèce», en référence à la «crise de la dette» des années 2010.

La montagne de dettes, estimée à 100 000 milliards de dollars à l'échelle mondiale, et les intérêts qui y sont liés vont encore s'alourdir en raison du ralentissement de l'économie mondiale. À cela s'ajoute l'augmentation des dépenses militaires de toutes les grandes économies, dans un contexte d'escalade de la guerre.

La réponse des classes dirigeantes, aux États-Unis comme dans d’autres pays du monde entier, est d’intensifier l’assaut mené contre la classe ouvrière, de faire payer à celle-ci le fardeau de la dette en cassant les salaires, les emplois et les conditions sociales, ce qu’elles imposent par des régimes toujours plus autoritaires et fascisants.

La réponse de la classe ouvrière doit être tout aussi rigoureuse et complète. Elle ne peut repousser cette offensive par des mesures visant, d'une manière ou d'une autre, à faire pression sur les élites dirigeantes, car, en dernière analyse, celles-ci sont mues par des forces économiques objectives ancrées dans le système même du profit. Cela signifie que la seule voie pour avancer est le renversement du système capitaliste, en se fondant sur la lutte pour un programme socialiste international.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway