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La maladie transmise par des moustiques a fait des ravages à La Réunion ces derniers mois. Et toutes les conditions sont désormais réunies pour qu’elle s’installe en France métropolitaine.
C’est un vendredi soir comme un autre pour David, passé en famille au restaurant. La quarantaine sportive, il est en pleine forme. Mais à 2 heures du matin survient un réveil brutal : « J’avais des douleurs atroces aux pieds, aux chevilles et aux jambes, avec littéralement l’impression de m’être fait tabasser. » David ne s’étonne pas très longtemps : il est médecin, vit à La Réunion, sa femme et ses trois enfants ont eu le chikungunya il y a quinze jours. C’est donc son tour. Un moustique-tigre lui a transmis le virus, comme à des dizaines de milliers d’habitants de l’île de l’océan Indien avant et après lui.
Nombre de symptômes ressemblent à ceux d’autres viroses : une forte fièvre, des nausées, des maux de tête, une grande fatigue, des douleurs musculaires, parfois une conjonctivite… Puis l’apparition d’une multitude de petits boutons rouges sur le torse, les bras et le visage, qui provoquent des démangeaisons. Mais ce qui caractérise le chikungunya, ce sont surtout des douleurs articulaires invalidantes, en particulier aux pieds, aux chevilles, aux genoux, aux mains et aux poignets, parfois dans le bas du dos, plus rarement aux hanches ou aux épaules.
Des douleurs articulaires persistantes
Ces douleurs clouent David au lit plusieurs jours. « La phase d’attaque est assez violente, comme peut l’être une grippe. Mais avec la grippe, on passe trois ou quatre jours au lit puis on s’en remet tranquillement. Avec le chikungunya, on va très mal pendant quatre ou cinq jours, la fièvre tombe et les nausées s’en vont… mais les douleurs articulaires, elles, persistent. » Pendant plusieurs jours, David était incapable de monter sur sa moto : « Appuyer sur les cale-pieds était douloureux, monter et descendre les vitesses aussi… » Rien à voir avec les courbatures ressenties lors d’une grippe ni avec la douleur d’une entorse. « C’est une douleur située à l’intérieur de l’articulation, sensible à la pression, au mouvement… Je n’ai pas d’arthrose, mais ça ressemble vraiment à la description de la polyarthrite. » Signe particulier de ces douleurs : « Il n’y a pas de signe inflammatoire, ce n’est pas chaud et gonflé comme après une entorse. Visuellement, l’articulation a l’air tout à fait normale. »
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Au bout d’une semaine, la souplesse revient petit à petit, les douleurs refluent. « Sauf le matin, au lever : encore aujourd’hui, un mois plus tard, j’ai besoin d’un “dérouillage” matinal, et pendant la première demi-heure de marche j’ai des douleurs localisées. » La fatigabilité musculaire est aussi plus importante. « Je fais du rameur. D’ordinaire je tiens un peu plus d’une heure, mais en ce moment, trente minutes, c’est le bout du monde ! »
Encore aujourd’hui, un mois plus tard, j’ai besoin d’un “dérouillage” matinal, et pendant la première demi-heure de marche j’ai des douleurs localisées.
Puis survient une autre particularité du chikungunya : trois semaines après la première attaque, David a subi « une reviviscence des douleurs. Lors de la phase d’attaque, je la cotais à 8 sur 10. Puis elle est retombée à 2 dans la journée, sauf au lever. Et la semaine dernière elle est remontée à 5 ou 6, au point que j’ai dû reprendre des antalgiques ! » Ce n’est pas une manifestation du chikungunya long, précise le médecin. « Un tiers des gens ont ce rappel douloureux, puis vont à nouveau mieux. On ne parle de chikungunya long que si les symptômes durent plus de trois mois. »
Un vaccin existe depuis peu contre le chikungunya, mais une fois la maladie déclarée il n’existe pas de traitement antiviral. À La Réunion, les anciens conseillent de se soigner avec… des infusions de feuilles de papaye. « Je n’y crois pas une seconde, mais ma femme a voulu essayer. J’ai goûté… C’est dégueulasse, très amer ! », sourit David. Lui s’est contenté de paracétamol, parfois associé à de la codéine. Mais pas d’anti-inflammatoires, met-il en garde : « Il y aurait une corrélation entre la prise d’anti-inflammatoires pendant la phase aiguë et le risque de symptômes au long cours, nous ont dit les infectiologues du CHU. »
Après cette épidémie particulièrement importante à La Réunion, l’arbovirose promet de prendre pied en métropole. En 2024, 34 cas importés ont été recensés dans l’Hexagone ; pour les cinq premiers mois de 2025, on en compte déjà… plus de 900 ! Or Aedes albopictus, alias le moustique-tigre, qui transmet le virus, est désormais présent dans la quasi-totalité du territoire métropolitain. Une étude parue mi-mai dans The Lancet Planetary Health a estimé que tout plaidait pour que la maladie, longtemps apanage des pays tropicaux ou subtropicaux, devienne endémique en Europe.
Pour limiter le risque, la maladie est à déclaration obligatoire et des mesures spécifiques doivent être prises autour de tout nouveau cas : démoustication des alentours, mesure pour éviter que le malade ne se fasse piquer par un moustique qui pourrait alors transmettre le virus à d’autres, précautions particulières pour les proches et en particulier les femmes enceintes… Encore faut-il apprendre à reconnaître la maladie, même là où le grand public n’a pas encore l’habitude de la croiser.