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  • Maladie de Lyme, encéphalites... Attention! C'est le pic d'activité des tiques ...

Même s'il ne s'arrête jamais vraiment, l'acarien est particulièrement vigoureux entre mai et juin, notamment dans notre région. Dans les bois, les parcs publics, les jardins privés, les prés, il attend, tapi dans l'ombre, pour se repaitre du sang de son hôte. Embêtant, car il peut être vecteur de maladies pour les humains et les animaux. Voici des clés pour vous aider à être vigilant.

C.B. - Aujourd'hui à 07:00 | mis à jour aujourd'hui à 08:28 - Temps de lecture :

L'ixodes ricinus (ou tique du mouton) est la plus importante en France de par sa distribution et son rôle dans la transmission de maladies. Photo illustration Philippe Trias

L'ixodes ricinus (ou tique du mouton) est la plus importante en France de par sa distribution et son rôle dans la transmission de maladies. Photo illustration Philippe Trias

Après un printemps poussif, on est enfin entré dans le vif du sujet : (un peu) plus de soleil, des températures très douces, voire  chaudes. Des conditions météo qui donnent des ailes et comme une envie irrépressible de nature.

Oui, mais voilà. Tapies dans l'ombre, sous les feuilles mortes ou dans les herbes hautes, les tiques à l'appétit aiguisé sont prêtes à bondir sur peaux et poils pour se rassasier. Surtout entre mai et juin, leur pic d'activité.

Or la tique, ça pique. Et cette piqûre peut être à l'origine de maladies aux lourdes conséquences.

15%  sont porteuses de la borréliose de Lyme

D'après l'analyse de 2 000 tiques piqueuses d'humain en France, par l'Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), 31% sont porteuses d'agents potentiellement pathogènes et 15% portent la borréliose, responsable de la maladie de Lyme.

Ce qui rend la situation encore plus délicate, c'est que la morsure de tique étant indolore, elle passe souvent inaperçue. Or, plus le petit acarien suce notre sang, plus il reste en contact avec nous, plus il est susceptible de nous transmettre la bactérie ou le parasite dont il serait porteur...

Sachant que, pour cette transmission, il faut compter en général de 1 à 3 jours, il faut agir vite.

A travers le monde, il existe au moins 850 espèces de tique. Photo illustration Pixabay

La tique tout à trac

- On parle de la tique en général, or il en existe au moins 850 espèces à travers le monde. En fait, mis à part dans les zones arctiques, elles sont présentes partout.

- Les tiques appartiennent à la famille des arachnides.

- La digestion des tiques est extra-corporelle, c'est pourquoi elles peuvent transmettre à leurs hôtes les agents pathogènes dont elles seraient porteuses.

- Il existe deux grands groupes : les tiques dites « dures » et les tiques « molles ». En France, seules les premières représentent un risque pour l'humain ou animal. Elles sont représentées par 41 espèces. La plus répandue et la plus souvent responsable dans la transmission des maladies, c'est la tique ixodes ricinus ou tique du mouton.

- Selon les recherches de l'Inrae, 48% des piqûres signalées depuis 2017 ont eu lieu dans les massifs forestiers, 29% dans des jardins publics et privés, et 11% dans les prairies.

- La tique a trois stades dans sa vie : stade 1, c'est une larve à seulement 6 pattes. Après le premier repas de sang de sa vie, elle devient une nymphe (ni mâle, ni femelle) : c'est son second stade.

Après le deuxième repas de sa vie, elle atteint l'âge adulte. Les mâles ne mangent plus. Ils se « contentent » de féconder les femelles qui, elles, prennent leur dernier repas, se décrochent de leur hôte, pondent et meurent.

-Une tique peut vivre de 3 à 5 ans. Elle ne fait donc que trois repas dans sa vie. Chaque repas dure en moyenne une dizaine de jours.

De l'importance d'inspecter son corps

D'où l'importance d'être vigilant lorsque vous vous baladez en nature, que vous pique-niquez dans un pré ou que vous vous occupez de votre jardin... En appliquant des gestes de prévention simples (vêtements couvrants, répulsif...), mais aussi en n'hésitant pas à inspecter votre corps après une sortie dans des lieux à risques.

Les tiques privilégiant les zones chaudes et humides du corps, où la peau est plus fine, regardez d'abord à l'arrière des genoux, à l'aine, au niveau du nombril, de la région lombaire, à l'intérieur des coudes, sous les aisselles, à l'arrière de la tête et sur les épaules.

Les enfants de moins de 10 ans semblent être particulièrement touchés. Surveillez-les de près.

Le tire-tique reste l'outil le plus efficace pour retirer une tique de la peau. Photo Nicolas Ballet

Le meilleur outil : le tire-tique

Pour retirer une tique de la peau, l'usage d'un tire-tique est préconisé.

Appliquer un produit comme l'éther n'est en effet pas recommandé car il pourrait faire régurgiter l'acarien, ce qui augmenterait les risques d'infection.

Si vous n'avez pas de tire-tique, utilisez une pince à épiler à pointe fine. Prenez garde à attraper la bestiole au plus près de la peau en évitant de l'écraser. Si vous n'avez pas pu l'ôter en entier, rendez-vous chez votre pharmacien, voire chez le médecin.

Après l'avoir enlevé, désinfectez la zone de piqûre.

Si le pic d'activité de la tique se situe entre mai et juin, la bestiole ne connaît jamais vraiment de repos. Il faut donc faire attention toute l'année.

Un programme de recherche participatif

Avec la hausse des températures, de nouvelles espèces font progressivement leur apparition en France. Certaines sont porteuses de nouveaux agents pathogènes. Pour les mêmes raisons, des tiques endémiques élargissent leur aire de répartition. Dans tous les cas, il est important de regarder de près ces évolutions.

Depuis 2017, afin de mieux comprendre l'écologie de l'arachnide et les risques potentiels sur la santé des animaux et des humains, l'Inrae a lancé une opération de recherche participative : c'est le programme Ci-Tique.

Plus de 10 000 piqûres signalées en Auvergne Rhône-Alpes depuis 2017

Quelle que soit leur région, les Français peuvent signaler les piqûres de tiques, voire envoyer les tiques à l'origine des piqûres.

Le signalement peut être effectué sur le site www.citique.fr, sur l'application TIQUE ou par courrier. Parallèlement, le CITIQUE-TRACKER permet d'observer leur nombre région par région.

Entre le 1er janvier 2017 et le 31 mai 2024, près de 90 000 piqûres ont ainsi été notifiées : près de 73 000 pour des humains, près de 14 000 pour des animaux, essentiellement des chiens (7 412).

Avec 10 220 signalements, Auvergne Rhône-Alpes occupe la deuxième place, derrière la région Grand-Est (13 416).