L’économie française s’essouffle dangereusement. Les chiffres sont sans appel : notre croissance va s’effondrer à 0,6 % en 2025 selon l’Insee, après 1,1 % en 2024. Le gouvernement, toujours optimiste quand il s’agit de nous rassurer, tablait sur 0,7 % – un objectif qu’il qualifie d' »atteignable » malgré un contexte de tensions internationales et d’efforts budgétaires importants.

Les signes de cette dégradation sont partout. Les entreprises freinent leurs investissements, découragées par une fiscalité écrasante et des perspectives moroses. Sans surprise, le chômage va repartir à la hausse. Quant à notre commerce extérieur, il plombe littéralement notre économie nationale et amputerait la croissance de 0,7 point, après l’avoir soutenue en 2023 et 2024..

Pourtant, nos dirigeants persistent à imposer un « effort budgétaire considérable », qui se prolongera jusqu’en 2026.

La France à contre-courant de l’Europe

La zone euro retrouve peu à peu ses forces, sortant d’une longue période de torpeur malgré le recul du commerce mondial. Ce regain d’activité s’observe notamment dans le secteur de l’investissement. Pourtant, la France fait cavalier seul dans cette reprise, et pas de la meilleure façon.

Selon les dernières analyses de l’Insee, notre économie ne suit pas la même trajectoire que nos voisins européens. « Alors qu’en 2023 et 2024, l’activité française avait plutôt mieux résisté que dans les autres pays européens, les moteurs tricolores s’essoufflent désormais ». La consommation des ménages, elle, s’essoufflerait à 0,7 % en 2025 (contre 1,0 % en 2024). Le pouvoir d’achat suivrait la même tendance, à 0,7 % après 2,5 % l’année dernière. L’économie française, autrefois dynamique, s’enfonce dans une léthargie préoccupante. Ces chiffres mettent en lumière l’échec des politiques actuelles à stimuler véritablement la machine économique nationale.

La prudence des Français face à l’épargne

L’argent des Français dort dans les livrets plutôt que de circuler. Après un chiffre record de 18,8 % au premier trimestre – du jamais vu depuis 45 ans hors période Covid – le taux d’épargne des ménages devrait légèrement baisser à 18,2 % en moyenne annuelle, puis 17,3 % en fin d’année. Ce niveau reste anormalement élevé et révèle combien les Français se méfient de l’avenir économique.

L’étude menée par l’institut sur 180.000 comptes anonymisés de la Banque postale révèle un fait frappant : les deux tiers de cette hausse de l’épargne proviennent des retraités. Malgré la revalorisation substantielle de 5,3 % de leurs pensions l’année dernière, ils n’ont pas davantage consommé.

C’est comme si nos aînés, pourtant bénéficiaires d’une rare bonne nouvelle financière, préféraient garder leur argent au chaud plutôt que de le dépenser. Un réflexe de prudence qui en dit long sur la confiance réelle des Français dans notre économie.

La demande intérieure en berne

La contribution de la demande intérieure à la croissance française s’essouffle. Prévue à seulement 0,5 % en 2025, contre 0,6 % l’année dernière, cette baisse témoigne d’un ralentissement perceptible de la consommation dans nos administrations publiques.

Pendant que nos dirigeants nous servent leurs beaux discours sur la « reprise économique », les chiffres, eux, racontent une autre histoire. Cette perte de vitesse, même minime sur le papier, confirme ce que beaucoup ressentent déjà dans leur portefeuille.

Le pouvoir d’achat en déclin

Le pouvoir d’achat des Français continue de s’éroder, sans que nos élites ne semblent s’en inquiéter. Quand la demande intérieure tousse, c’est toute l’économie qui s’enrhume.

Les investissements poursuivront leur déclin ce trimestre, mais la chute ralentit à -0,5 % contre -1,3 % précédemment. Les entreprises (-0,8 %) et les ménages (-0,6 %) demeurent particulièrement touchés, même si le marché du logement neuf commence enfin à montrer quelques signes de vie. L’État n’est pas en reste – ses investissements basculent eux aussi dans le rouge (-0,6 %).

Pour les entreprises, la situation empire. Elles se retrouvent coincées entre des taux d’intérêt exorbitants pour leurs nouveaux crédits et, pour les plus grandes, une surtaxe prévue dans le budget 2025. Encore un coup de massue fiscal qui tombe au pire moment !