TESTÉ POUR VOUS. À l’occasion de la semaine spéciale de dons de plasma organisée par L’Express, quelques membres de l’équipe ont décidé de prendre part au mouvement. Les journalistes William Hamelin et Emmanuelle LeBlond racontent ici leur expérience.

William Hamelin

Lundi dernier a été une journée mémorable pour moi. Pour la première fois dans ma vie, j’ai donné un peu de mon plasma, soit la partie liquide de mon sang. Voici comment le tout s’est déroulé.

Pour commencer, on m’a avisé de bien manger, tout en évitant les aliments gras, et boire au moins 500 ml d’eau ou de jus avant de me rendre sur place. J’ai englouti deux œufs, deux toasts, un smoothie fraise-banane et, par mesure de précaution, bu deux verres d’eau pour mon déjeuner.

Les donneurs remplissent un questionnaire médical, suivi d’une entrevue de sélection. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Ensuite, je me suis présenté un peu d’avance à mon rendez-vous de 8 h 30 au nouveau centre de don Héma-Québec de Drummondville. Ma collègue Emmanuelle, qui a aussi donné du plasma cette journée-ci, m’y attendait.

Nous sommes passés par les mêmes étapes préliminaires. J’ai dû m’identifier et prendre connaissance des critères d’admissibilité et des effets indésirables que pouvait engendrer la procédure.

Puisqu’il s’agissait de mon premier don, j’ai créé, avec l’aide d’une bénévole, mon dossier ainsi que ma carte de donneur pour mes futures visites dans un centre Héma-Québec. J’ai aussi répondu à un questionnaire médical sur mon état de santé, suivi d’une entrevue de sélection.

Une chose est sûre : chaque bénévole présente m’a accompagné dans toutes les étapes du processus. Elles ont répondu à toutes mes questions. Je leur lève mon chapeau pour leur bienveillance.

Autre chose que j’ignorais, il est important que le taux d’hémoglobine soit supérieur à 13 pour les hommes et 12,5 pour les femmes. Sinon, la personne ne peut pas effectuer le don de plasma. Heureusement, Emmanuelle et moi avons passé ce test.

On m’a par la suite installé sur une chaise et ajusté l’accotoir pour mon bras gauche. On m’a ensuite rentré le tube dans l’une de mes veines. L’heure était enfin venue.

Durant le prélèvement, il est permis de lire ou discuter. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Pour être honnête, je n’étais pas si stressé que ça avant et pendant le don. J’ai certes évité de regarder lorsqu’on m’a perforé le bras gauche, mais sinon, l’expérience s’est très bien déroulée. J’ai passé le temps en discutant avec mon entourage ou en lisant.

Finalement, j’ai pu donner 721 ml de plasma et, fait assez inusité, en seulement 34 minutes. Le prélèvement dure environ 45 minutes, ce qui m’a un peu abasourdi.

J’ai beaucoup aimé cette expérience et il n’est pas impensable que j’y retourne dans un avenir proche. J’en suis ressorti avec une petite ecchymose située au site de ponction.

Bref, si vous ne craignez pas les aiguilles et que vous souhaitez offrir un peu d’une substance en demande auprès d’Héma-Québec, n’hésitez pas à prendre rendez-vous!

Emmanuelle LeBlond

Je vais être honnête. La première fois qu’on m’a lancé l’invitation de donner du plasma, j’ai refusé. J’éprouvais de la peur. Les aiguilles représentent ma plus grande phobie. Et c’est le cas de plusieurs personnes. La peur devient une forteresse infranchissable. Après quelques jours de réflexion, j’ai finalement décidé de sauter à pieds joints dans l’expérience, en sortant de ma zone de confort.

Les infirmières sont à l’écoute. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Lundi matin, je me suis rendue au centre de don avec une boule au ventre. Je me lançais dans l’inconnu. Mes craintes se sont rapidement envolées lorsque j’ai fait la connaissance du personnel. Un sourire bienveillant se lisait sur tous les visages. Le lieu était lumineux et accueillant. Je me sentais en confiance.

Puisqu’il s’agissait de mon tout premier don, j’ai pris connaissance de la procédure. C’est en discutant avec le personnel que j’ai appris qu’il y avait environ 150 dons de plasma par semaine au centre à Drummondville. Ce n’est tout de même pas suffisant pour répondre à la demande.

Lorsque je me suis installée sur la chaise, j’ai communiqué mes appréhensions à l’infirmière. À l’écoute, elle a tout fait pour me rendre confortable.

Le prélèvement a relativement bien été. On m’a donné une petite balle d’exercice que je devais comprimer afin de garder les vaisseaux sanguins bien dilatés tout au long du prélèvement. À la fin de mon premier cycle, j’ai fait un petit malaise. Tout est arrivé très vite. Une seconde, je discutais avec mon collègue, et l’autre, je voyais des papillons noirs danser devant mes yeux. Banc incliné. Compresse d’eau froide. Jus sucré. J’ai rapidement été prise en charge.

En un rien de temps, je me sentais déjà mieux.

L’infirmière a fait le choix d’arrêter le prélèvement. En fin de compte, j’ai donné 264 millilitres de plasma et j’en suis fière. Ça correspond à la moitié de la capacité que je pouvais donner. À savoir qu’un don complet peut aider trois personnes. On peut faire la différence!

(Photo : Ghyslain Bergeron)

En guise d’information, la quantité prélevée varie de 486 ml à 831 ml, dépendamment du poids et de la taille de la personne qui fait le don. Cette quantité correspond à un maximum de 18 % du volume sanguin estimé du donneur.

J’ai eu la chance aussi de voir mon collègue William en action. Il a réussi à aller jusqu’au bout du processus. Son calme m’a vraiment impressionné. Avant de partir, on a partagé une collation pour célébrer notre bonne action.

Les dons de plasma sont entreposés dans des congélateurs. Les sacs seront transportés jusqu’à Héma-Québec à Montréal. Ensuite, ils prendront la route de la Suisse pour la fabrication de médicaments spécialisés. Le tout sera ultimement renvoyé au Québec, quelques mois plus tard.

C’est une belle expérience qui vaut assurément la peine. Ça m’a amené à me dépasser. J’encourage tout le monde à faire sa part!