Language

         

 Publicité par Adpathway

Chronique | Les trous de mémoire du témoin Howden

1 month_ago 21

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

La mémoire est une faculté qui oublie, c’est bien connu. Mais jusqu’à quel point peut-on oublier un événement marquant auquel on a assisté? Jusqu’à quel point peut-on oublier un événement au sujet duquel on a pourtant été interrogé à plusieurs reprises par des enquêteurs, et qui est devenu un scandale national? Comment peut-on oublier un événement tellement honteux qu’il était traumatisant de devoir raconter à ses parents qu’on y était mêlé, même indirectement?

AVERTISSEMENT : Ce texte continent des informations qui pourraient choquer certains lecteurs.

Le 26 juin 2018, une semaine après la présumée agression sexuelle collective à laquelle auraient participé cinq joueurs d’Équipe Canada junior dans un hôtel de London (et à laquelle au moins cinq autres joueurs auraient assisté), les joueurs d’ÉCJ 2018 viennent d’apprendre qu’une enquête sera menée par Hockey Canada à ce sujet. Et peu après, ils apprennent aussi que la police de London enquêtera sur l’affaire.

Dans un forum de discussion auquel participent 11 joueurs de l’équipe, Brett Howden (qui joue maintenant pour les Golden Knights de Vegas) écrit à ses coéquipiers que la meilleure chose à faire pour eux consiste à tous s’en tenir à la même version de l’histoire.

Howden écrit : On a juste à dire que quelqu’un a ramené la fille à sa chambre. Qu’on était en train de commander de la nourriture et que la fille a commencé à supplier tout le monde pour qu’on fasse du sexe avec elle. Mais que personne ne voulait le faire. Mais qu’au fil de soirée, elle a fait trois fellations. Et que quand la situation a commencé à dégénérer, on est tous partis et on l’a sortie de la chambre.

En d’autres mots : disons tous la même chose, ce sera la parole de la fille contre les nôtres et nous n’aurons pas de problème.

Ne la faisons pas passer comme étant trop folle, ajoute Dillon Dubé. Elle pourrait être fâchée si elle l’apprenait et nous n’avons pas besoin de ça.

Brett Howden, soulignons-le, était présent le soir de la présumée agression du 19 juin 2018, mais il n’est accusé de rien. Par contre, cinq de ses anciens coéquipiers, Dillon Dubé, Michael McLeod, Carter Hart, Alex Formenton et Cal Foote, font face à des accusations d’agression sexuelle et sont passibles de 10 ans de prison. McLeod fait par ailleurs face à des accusations supplémentaires.


La semaine dernière, si l’on se fie aux divers récits publiés par nos confrères et consœurs de Radio-Canada/CBC, d'Athletic, de TSN, du Globe & Mail et de Sportsnet, Brett Howden a été invité par la Couronne à témoigner de ce qu’il avait vu au cours de cette fameuse soirée. Et grosso modo, Howden s’en est tenu à la version de l’histoire qu’il avait proposée à ses coéquipiers le 26 juin 2018.

Par contre, Howden s’est avéré incapable de se remémorer un grand nombre de détails moins favorables à ses ex-coéquipiers et qu’il avait pourtant lui-même racontés en 2018 et en 2022 à l’enquêtrice embauchée par Hockey Canada ainsi qu’aux enquêteurs de la police de London.

Toujours le 26 juin 2018, Brett Howden a écrit à son coéquipier Taylor Raddysh (maintenant porte-couleurs des Capitals de Washington) : Dude, je suis tellement content d’être sorti de là… Man, quand je suis parti, Duber (Dillon Dubé) claquait le derrière de cette fille tellement fort. Ça semblait être très douloureux.

Quand il avait été interrogé par l’enquêtrice du bureau d’avocats embauché par Hockey Canada, Brett Howden avait affirmé avoir vu de ses yeux la violente fessée administrée par Dubé à la présumée victime. Il avait même ajouté avoir entendu la présumée victime pleurer alors qu’il s’apprêtait à quitter la pièce.

Mais lorsqu’on l’a appelé à témoigner, Howden a plusieurs fois réitéré qu’il ne se souvenait pas de ces parties de l’histoire, ou de ce qui s’était passé à l’extérieur du scénario qu’il avait lui-même proposé le 26 juin 2018.

Ce qui rend l’affaire encore plus invraisemblable, toujours en se fiant aux comptes-rendus des nombreux médias qui couvrent ce procès depuis cinq semaines, c’est qu’aucune parcelle de la mémoire de Howden n’ait refait surface durant son témoignage. Et ce, même après que les procureurs de la Couronne lui aient permis de relire les retranscriptions des interrogatoires ou entrevues durant lesquels il avait lui-même raconté ce dont il avait été témoin.

C’est une couleuvre extrêmement difficile à avaler quand on sait que Howden avait aussi confié en 2022 aux enquêteurs de HC, et en 2023 aux policiers de London, que cette scène en particulier l’avait tellement rendu mal à l’aise qu’elle l’avait incité à quitter la chambre sur-le-champ.

Howden, a rapporté TSN, s’est toutefois mis à pleurer durant son témoignage. Il s’est souvenu qu’il avait trouvé difficile d’expliquer à son père sa présence dans cette chambre d’hôtel quand ce dernier a été mis au fait de l’histoire.

La procureure de la Couronne, Meaghan Cunningham, a souligné à la juge Maria Carroccia qu’elle avait répertorié pas moins de 18 incohérences entre le témoignage de Brett Howden et les déclarations que ce dernier avait précédemment faites aux différents enquêteurs.


Aux yeux de la Couronne, les déclarations précédemment faites par Howden sont cruciales pour clairement établir que la présumée victime, âgée de 20 ans à l’époque et identifiée par les initiales E.M., a décrit avec justesse ce qu’elle a vécu dans la nuit du 19 juin 2018.

Dans son témoignage, la présumée victime a raconté qu’elle avait rencontré Michael McLeod dans un bar de London et qu’elle avait bu environ huit consommations d’alcool. Les deux sont repartis ensemble vers la chambre d’hôtel de McLeod, où ils ont eu une relation sexuelle consensuelle.

E.M. a témoigné indiquant que l’atmosphère dans la pièce a changé après la relation sexuelle. Et que McLeod a alors envoyé un texto à ses coéquipiers en leur demandant s’ils étaient intéressés par des activités sexuelles. Il serait même allé dans le couloir pour inviter des personnes à le rejoindre dans sa chambre.

Confuse, la jeune femme s’est alors retrouvée en présence d’une dizaine d’hommes dans la chambre. Se sentant intimidée, elle a racontée une agression de plusieurs heures au cours de laquelle elle aurait adopté une attitude de porn star dans l’espoir de s’en sortir indemne. Elle aurait eu des relations sexuelles avec plusieurs hommes présents dans la pièce.

Elle a par ailleurs raconté que Dillon Dubé lui avait donné une fessée et que Cal Foote avait fait le grand écart au-dessus d’elle, laissant ainsi pendre ses parties génitales dans son visage.

La présumée victime a raconté avoir tenté de s’habiller pour tenter de quitter la pièce, mais que les hommes présents dans la pièce intervenaient pour l’en dissuader.

La présumée victime a été contre-interrogée pendant sept jours par les procureurs des accusés, qui l’ont plutôt dépeinte comme l’instigatrice des actes sexuels qui ont eu lieu dans la chambre. Et la fessée qu’elle a reçue a été décrite par la procureure de Dillon Dubé comme un geste espiègle commis en réponse aux invitations répétées qu’elle faisait aux hommes présents dans la chambre d’hôtel.

Durant son témoignage, Brett Howden a corroboré que Dillon Dubé et Cal Foote lui avaient personnellement téléphoné en 2018 pour lui demander de ne pas raconter aux enquêteurs ce qu’ils avaient fait à la présumée victime.

Quand on lui a demandé de détailler ce dont il avait été question durant ces conversations téléphoniques, il ne se souvenait toutefois de rien. Encore une fois.


Estimant que le témoin était de mauvaise foi, la Couronne a intenté une procédure de voir dire afin de pouvoir contre-interroger Brett Howden et le confronter à ses contradictions.

La juge Maria Carroccia a toutefois statué que Howden n’avait pas feint ses pertes de mémoire. Avec la permission de la juge, quelques-unes des incohérences de Howden ont toutefois continué à faire l’objet de débats.

Quand la cour a interrompu ses activités vendredi dernier, la magistrate venait de refuser que le texto adressé par Brett Howden à Taylor Raddysh le 26 juin 2018 soit admis en preuve. Parce que quand Howden a écrit à Raddysh que Dubé claquait le derrière de cette fille tellement fort et que ça semblait être très douloureux, il n’était pas assermenté et échangeait de façon désinvolte avec un ami.

La Couronne a protesté en plaidant que cet échange de textos ne pouvait que refléter la vérité puisque Howden avait lui-même identifié l’épisode de la fessée comme l’événement qui avait à ses yeux tracé la ligne entre le tolérable et l’intolérable. Et qu’il avait raconté aux enquêteurs avoir immédiatement quitté la chambre quand ça s’était produit.

La Couronne a invoqué une autre procédure pour faire admettre cet important texto en preuve. La juge Carroccia doit rendre sa décision lundi à ce sujet.

Tout cela parce que Brett Howden a soudainement et totalement oublié qu’il a vu une femme se faire frapper violemment et se mettre à pleurer dans la nuit du 19 juin 2018.

Tu parles d’une coïncidence.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway