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Chronique | Les Maple Leafs, l’histoire d’une équipe brisée psychologiquement

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Les Maple Leafs de Toronto pourraient faire l’objet d’une formidable étude sur la perpétuation des traumatismes psychiques dans un environnement sportif de haut niveau.

Comme plusieurs s’y attendaient, les Maple Leafs ont subi une autre défaite dans le match ultime d’une série éliminatoire, dimanche soir, face aux Panthers de la Floride. Alors qu’ils avaient la chance de se faufiler dans le carré d’as pour la première fois en 23 ans, les Leafs se sont tout simplement écrasés, ce qui leur a valu une défaite sans appel de 6-1.

L’incapacité des Maple Leafs à remporter des matchs décisifs n’est plus seulement une déficience tactique que l’on tente d’expliquer et de réparer dans l’intimité du vestiaire. Le fait que les Leafs soient incapables de livrer la marchandise dans les moments importants est depuis longtemps une notion internalisée par un pourcentage significatif de la population. D’un océan à l’autre, leur douloureux art de perdre fait partie de la culture populaire.

Comment a-t-on pu en arriver là?

En mai 2013, Toronto était en retard 1-3 dans sa série de deuxième tour face aux Bruins de Boston. Après avoir remporté deux brillantes victoires de 2-1 et avoir considérablement changé le momentum de la série, les Leafs se sont brillamment retrouvés en position de commande dans la septième rencontre.

Toronto détenait une confortable avance de 4-1 avec un peu plus de 11 minutes à jouer en troisième. La victoire était presque dans le sac. Les Bruins ont toutefois répliqué avec trois buts consécutifs, dont deux inscrits dans les 82 dernières secondes de jeu.

En prolongation, au début de la septième minute de jeu, Patrice Bergeron a inscrit le but gagnant sur une passe de son jeune complice Brad Marchand. Et c’est ainsi que la plus honteuse série de défaites significatives de l’histoire de la LNH a débuté.

Dimanche marquait la huitième défaite de suite des Maple Leafs dans un match ultime des séries éliminatoires. Et Brad Marchand figurait encore parmi leurs tortionnaires.

Comment ont-ils pu en arriver là?


En 2018, la nouvelle génération des Maple Leafs (personnalisée par Auston Matthews, Mitch Marner, William Nylander et Morgan Rielly) s’est retrouvée face aux Bruins en séries. Et cet affrontement a encore nécessité la présentation d’un septième match.

Évidemment, le nouveau noyau des Leafs s’est fait rappeler les circonstances invraisemblables dans lesquelles leurs prédécesseurs s’étaient inclinés cinq ans auparavant.

Dans son livre intitulé Confidence : How Winning and Losing Streaks Begin and End, la professeure Rosabeth Moss Kanter, de la Harvard Business School, compare cette situation à un jeu au cours duquel l’hôte d’une soirée demande à ses invités de ne pas penser aux éléphants.

Le truc, c’est qu’une fois que la référence aux éléphants est plantée dans le cerveau des invités, il leur est quasiment impossible de se sortir cette idée de la tête. Les performances passées modifient les attentes, et les attentes peuvent souvent se transformer en prophéties autoréalisatrices, écrit-elle.


Dans le septième match qu’ils ont livré aux Bruins en 2018, les Leafs de la jeune génération détenaient une avance de 4-3 après deux périodes. Mais un effondrement très semblable à celui de 2013 s’est produit, et ils ont perdu 7-4.

Dès l’année suivante, en 2019, Toronto s’est à nouveau retrouvé face à Boston dans un septième match. Il en a résulté une défaite à sens unique de 5-1.

La chaîne du vélo a alors définitivement débarqué. Les Leafs ont les éléphants dans la tête depuis toutes ces années. Dès qu’une situation problématique ou qu’un obstacle survient, ils se désorganisent et s’avèrent incapables de trouver une solution. Et dès qu’un potentiel succès surgit à l’horizon, ils le sabotent eux-mêmes.

Au cours des huit dernières années, les Leafs ont disputé 16 matchs éliminatoires au cours desquels ils avaient l’occasion d’éliminer leurs adversaires. Seize matchs! Et incroyablement, ils n’ont remporté que deux de ces 16 rencontres.

Le tableau indicateur indique peut-être un pointage de 0-0 quand un nouveau match commence, mais le tableau indicateur de l’histoire est déjà rempli. Chaque match ne ramène pas le pointage à zéro, de la même manière qu’un nouveau trimestre ne signifie pas un nouveau départ pour une entreprise, et qu’un nouveau jour ne signifie pas le début d’une nouvelle vie pour une personne.

Remettez l’odomètre d’une vieille voiture à zéro et ça reste une vieille voiture. Avoir livré de mauvaises performances crée un héritage, une fiche, que l’on transporte au tour suivant. Quand quelques défaites se transforment en séquences perdantes, les forces qui accablent les athlètes pèsent dans la balance quand ils commencent le match suivant, écrit Rosabeth Moss Kanter.


Après avoir été vaincus par Boston dans trois matchs ultimes en 2013, en 2018 et en 2019, les Maple Leafs ont perdu en 2020 (en pleine pandémie) le cinquième match d’une série trois de cinq contre les Blue Jackets de Columbus. Cette rencontre a eu lieu à Toronto, alors qu’il n’y avait personne dans les gradins.

Cette séquence infâme de défaites dans des matchs sans lendemain s’est poursuivie en 2021 quand le Canadien a effacé un retard de 1-3 dans la série pour éliminer les Leafs dans un autre septième match disputé à Toronto. Puis en 2022, ce fut au tour du Lightning de Tampa Bay de les évincer dans l’ultime rencontre d’une série quatre de sept. En 2024, les bourreaux par excellence des Torontois, les Bruins, ont remis cela en les battant pour une quatrième fois en 11 ans dans une septième rencontre.

Quand on regarde cette accumulation de pointages négatifs, on se dit que les Maple Leafs sont simplement des perdants. Quand on s’attarde à leur histoire, on est plus portés à croire qu’il s’agit d’une équipe dont les membres du noyau ont été, un à un, brisés psychologiquement. Ou vidés de leur substantifique moelle de compétiteurs.

Dans la récente série les opposant aux Panthers de la Floride, champions en titre de la LNH, les Maple Leafs détenaient une avance de deux victoires à zéro et jouissaient d’une avance de 3-1 dans le troisième match. Bref, le poisson avait mordu à l’hameçon et il ne restait plus qu’à l’embarquer à bord de la chaloupe.

Mais comme cela était si souvent arrivé dans le passé, les Panthers ont marqué trois fois sans réplique avant d’inscrire le but gagnant en prolongation. Le 9 mai dernier, le tableau des éliminatoires de la LNH indiquait que Toronto menait la série 2-1. Mais le tableau de l’histoire des Leafs, lui, annonçait déjà clairement que la série était terminée et que les Panthers allaient passer au tour suivant.


À la suite de l’élimination des Leafs, les deux citations les plus savoureuses et empreintes de vérité ont été faites par leur entraîneur Craig Berube, qui n’avait aucun rapport avec cette séquence perdante avant cette saison. Et par Brad Marchand, qui a maintenant éliminé les Leafs dans cinq matchs ultimes, soit quatre avec les Bruins et un dans l’uniforme des Panthers.

Pour moi, tout ça se passe entre les deux oreilles. C’est un état d’esprit. Ces gars-là sont capables de remporter ces matchs. Il faut juste qu’ils exécutent. Et au bout du compte, nous n’avons pas exécuté, a exprimé Berube.

Des joueurs et des entraîneurs à leur banc, la mine basse

Craig Berube, entraîneur-chef des Maple Leafs

Photo : La Presse canadienne / Chris Young

L’analyse de Marchand était pour sa part fort révélatrice. Alors que plusieurs joueurs des Leafs se disaient nerveux avant cette septième rencontre, l’ex-capitaine des Bruins a expliqué que les Panthers n’en avaient pas fait de cas. Et que les champions voyaient simplement ce septième match comme une étape leur permettant de passer à la finale d'association et ensuite à la finale de la Coupe Stanley.

Yogi Berra n’avait donc peut-être pas tort quand il disait que 90 % du baseball est mental et que l’autre moitié est physique. Les remarques de Berube et de Marchand vont dans le même sens.


Maintenant, tous les regards sont tournés vers Toronto pour voir comment le président de Maple Leafs Sports & Entertainment, Keith Pelley, réagira à cette autre élimination controversée de l’équipe de hockey appartenant au conglomérat.

La plupart des observateurs croient qu’après 11 ans aux commandes, le président des opérations hockey, Brendan Shanahan, sera congédié. On voit mal comment Craig Berube et le directeur général Brad Treliving, qui sont en poste depuis un et deux ans respectivement, pourraient perdre leur emploi.

Après tout, n’est-ce pas de cette manière que les choses fonctionnent? Il est profondément ancré dans les mœurs du sport professionnel que, la plupart du temps, quelqu’un doive payer de son poste quand les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous.

Mais au bout du compte, quiconque prendra ces décisions devra faire preuve d’une extrême prudence parce que, dans le cas des Leafs, le mal à enrayer est à la fois invisible et profondément ancré.

Il ne manque pas simplement une pièce de casse-tête comme un joueur de centre ou un défenseur de premier duo. On est en présence d’une équipe centenaire qui traverse la plus fructueuse époque de son histoire en saison, mais qui se recroqueville en position fœtale, en suçant son pouce, dès que les séries commencent.

Si l'on congédie Shanahan, ça ne changera rien au fait que les Maple Leafs entreprendront les séries de 2026 avec l’héritage qu’ils se sont forgé entre 2013 et dimanche soir. Et même si l'on échangeait toutes les vedettes de l’équipe, les prochains porte-couleurs des Leafs se feront quand même dire de ne pas penser aux éléphants avant de disputer leurs premiers matchs importants.

Bref, il s’agit de trouver comment on peut parvenir à effacer 12 années de traumatismes psychiques. On leur souhaite bonne chance.

Un joueur en bleu, la mine basse

Mitch Marner

Photo : Getty Images / Claus Andersen

 Tellement hockey

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