PARIS – 19 Mai 2024 – La musique, reflet de notre société, connaît une mutation significative.

le phénomène de la toxicité se manifeste dans les paroles et les thèmes abordés dans de nombreux morceaux. L’analyze de cette évolution révèle un passage de la protestation à une forme de dégradation culturelle. L’article explore les causes et les conséquences de cette tendance, tout en soulignant l’importance du rôle de l’éducation. Il est crucial de comprendre ces changements pour façonner un avenir musical plus sain.

La musique a toujours été le reflet de son époque, capturant les rêves, les peurs et les révolutions. Des chansons emblématiques ont marqué l’histoire, mais le paysage musical actuel soulève des préoccupations.

L’Écho des Générations Passées

Des titres comme C’era un ragazzo che come me amava i Beatles e i Rolling stones, popularisée par Gianni Morandi, racontaient les histoires de jeunes sacrifiant leurs aspirations pour des guerres lointaines. Cette chanson, traduite et interprétée dans de nombreuses langues, y compris par Joan Baez, a été récemment revisitée par des artistes tels que Jovanotti, Gigi D’Alessio, Noemi et Paola e Chiara pour célébrer les 80 ans de Morandi. Elle dépeint le drame du Vietnam, résumé dans les vers symboliques : Non suona la chitarra ma uno strumento che sempre dà la stessa nota: ra-ta-ta-ta, évoquant le son d’une mitrailleuse, symbole d’une époque sanglante.

La manosphère : Un Nouveau Visage de la Masculinité toxique en ligne

Aujourd’hui, le contexte culturel a radicalement changé. Nous sommes entrés dans l’ère de la manosphère, un ensemble de communautés en ligne qui promeuvent une masculinité opposée aux principes d’égalité et de respect. Au sein de cet univers, on trouve les Incel (involuntary celibate, célibataires involontaires), des hommes en colère et violents qui se sentent exclus du monde féminin.

La manosphère dépeint ses membres comme des victimes du pensée progressiste et d’un prétendu “nouvel ordre mondial” dominé par une sexualité arc-en-ciel et un matriarcat imposé. Cette rhétorique a commencé à imprégner la société, normalisant des attitudes et des langages qui, il y a quelques années, auraient été considérés comme inacceptables.

Musique Violente : Trap et Textes Sexistes

La musique, en tant que miroir de la société, reflète ce changement. La trap et le rap sont aujourd’hui les genres les plus écoutés par les jeunes. Des morceaux comme Ho paura di uscire 2 de Salmo ne parlent plus de solitude ou de rébellion adolescente, mais exaltent la violence sexuelle et l’usage de drogue. La cocaïne est au center de nombreuses chansons, comme respira, où l’auteur raconte des conquêtes sexuelles avec un langage cru et dépourvu d’empathie. Le tout sur des bases musicales minimalistes, dominées par l’autotune, un logiciel qui corrige l’intonation et rend les voix mécaniques et déshumanisées.

Drogues et pornographie : Les Modèles Culturels de la Nouvelle Génération

Beaucoup de ces textes semblent tout droit sortis de scénarios pornographiques : un monde d’hommes puissants et arrogants, qui humilient des femmes adoratrices et soumises. Cette narration reflète l’anxiété masculine de ne pas être à la hauteur sexuellement, alimentée par la pornographie et les drogues. Il ne s’agit pas seulement de rébellion juvénile, mais d’un système qui renforce des modèles de machisme toxique et de mépris envers l’autre.

Le Groupe Comme Nouvelle Identité

Contrairement aux protestations politiques et sociales des années 1970,comme dans les chansons de De André et Guccini,la musique d’aujourd’hui célèbre la bro culture : des groupes de jeunes qui construisent leur identité autour de comportements extrêmes et dégradants. Alcool, cocaïne, sexisme et célébration du viol deviennent partie intégrante de cette culture. Les anti-héros solitaires du passé laissent la place à des branchs qui se légitiment mutuellement.

censure : Une Stratégie Contre-Productive ?

Interdire ces chansons ou les censurer est inutile. Au contraire,cela peut avoir l’effet inverse,comme le montre le cas de Tony Effe,un trappeur contesté pour ses textes sexistes et criminels.Les plateformes numériques, qui échappent au contrôle de la télévision et de la radio, ont donné à ces voix une résonance encore plus grande. Ainsi, des artistes comme Tony Effe dominent les classements, grâce aussi aux polémiques.

Un Signal d’Alarme pour les Parents et les Éducateurs

le véritable problème n’est pas seulement l’écoute par les garçons, mais aussi par les filles, qui risquent d’intérioriser des modèles d’infériorité sexuelle et sociale. Cette musique, destinée à un public jeune et dépourvu d’outils critiques, risque de compromettre leur développement émotionnel et affectif. On ne peut plus se contenter de dire que ces chansons ne sont que le miroir des temps.

Que Peuvent Faire les Parents et les Éducateurs ?

Si la censure est inefficace, la solution est d’éduquer. Parler avec les jeunes,les aider à développer un esprit critique,à distinguer le réel de la fiction. Leur offrir d’autres modèles de référence,valoriser la musique qui raconte des émotions vraies,des histoires de courage et de respect. C’est la seule façon de contrer l’effet dévastateur de cette culture musicale toxique et de redonner à la musique son rôle de colonne sonore d’une société meilleure.

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