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Lorsqu’on obéit aux ordres, que se passe-t-il vraiment dans notre cerveau ? Une étude récente apporte des réponses inattendues, qui pourraient bien bouleverser notre compréhension de la responsabilité.
Lors des procès de Nuremberg, après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux nazis ont invoqué une même ligne de défense : « Je n'ai fait qu'obéir aux ordres ». Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Partout et à toutes les époques, des individus ont obéi à des ordres qu'ils savaient injustes, parfois au mépris de leur propre morale.
Dans les années 1960, le psychologue Stanley Milgram a mené une expérience devenue mythique, illustrant la puissance de l'obéissance aux ordres. Des volontaires, convaincus d'infliger des chocs électriques douloureux à un cobaye, obéissaient dans une proportion bien plus grande que prévue, même quand cela allait à l'encontre de leur conscience morale.
Récemment, des chercheurs belges ont voulu pousser l'expérience plus loin afin de comprendre ce qui se passe concrètement dans notre cerveau quand on obéit à des ordres.
Une expérience inédite sur le dilemme moral
Des volontaires civils et militaires ont été placés chacun leur tour dans une IRM. Ils ont alors été exposés à un dilemme moral proche de celui de Milgram : infliger de petites décharges électriques à une autre personne, visible via une caméra, en échange d'une récompense symbolique de cinq centimes. Deux types de situations leur ont été présentées : dans la première, ils décidaient eux-mêmes d'envoyer ou non la décharge. Dans l'autre, l'expérimentateur leur en donnait l'ordre.
L'objectif de cette expérience était d'étudier les schémas cérébraux liés à ce qu'on appelle l'agentivité. C'est la sensation d'être à l'origine de ses actions, de contrôler ce qu'on fait, et de prendre la responsabilité des conséquences qui en découlent.
Pour cela, les chercheurs se sont penchés sur un indice important, ce qu'on appelle en anglais le « temporaltemporal binding ». Un phénomène commun à tous les êtres humains qui fait que plus, on se sent responsable d'un geste, plus on a l'impression que ce geste et sa conséquence se suivent rapidement. Par exemple, si vous renversez une tasse de café volontairement dans un élanélan de colère, tout vous semblera s'enchaîner rapidement. Mais si quelqu'un vous force à le faire, la scène vous paraîtra légèrement moins fluide, presque ralentie, comme si ce n'était pas vraiment vous qui aviez agi. Cette différence, aussi subtile soit-elle, est révélatrice de la manière dont notre cerveau évalue notre propre responsabilité face à nos actes.
Grâce à cette méthode d'évaluation, les chercheurs ont pu arriver à un constat clair : dès que l'on agit sous un ordre, notre sensation d'être responsable de nos actes diminue nettement. « Cette diminution facilite l'acceptation d'actes qui, autrement, nous sembleraient inacceptables », écrivent les auteurs dans leur étude, publiée en mai dans Cerebral Cortex.
Ces résultats laissent à penser que, dans des situations de contrainte, notre cerveau se dissocie du sentiment de responsabilité associé à nos actions. Mais, chose frappante, le cerveau des volontaires continuait bien à activer les zones associées au jugement moral, confirmant que notre cerveau ne « débranche » pas sa conscience lorsque l'on suit des ordres.
Mais les chercheurs ont également fait une autre découverte, à laquelle ils ne s'attendaient pas : les réponses cérébrales étaient quasiment identiques chez les civils et les officiers, « ce qui suggère donc que les environnements quotidiens influencent peu la structure neuronale de la prise de décision morale », explique Axel Cleeremans, un des auteurs de l'étude. Pourtant, les officiers déclaraient se sentir moins responsables que les civils, révélant une différence dans leur rapport aux ordres, même si leur cerveau réagit de façon similaire.
L'étude présente tout de même certaines limites : les situations testées n'impliquaient qu'une faible décharge électrique, bien loin des choix cruciaux qui peuvent mettre en péril des vies. Malgré cela, elle renforce une idée forte : dire « je n'ai fait qu'obéir » n'efface notre implication ni sur le plan moral ni sur celui du fonctionnement de notre cerveau.