Turin – 4 Mai 2024 – Une nouvelle étude révèle des avancées majeures dans la compréhension de l’évolution du cancer du côlon.Des chercheurs italiens de l’Institut de Candiolo ont découvert comment mesurer la vitesse de mutation des tumeurs, ouvrant la voie à des traitements personnalisés et plus efficaces. Cette recherche, publiée dans Science Translational Medicine, s’appuie sur des données précises pour personnaliser les thérapies.

Une nouvelle dimension a été ajoutée à la “carte d’identité” des cancers du côlon : la vitesse à laquelle ils mutent. Cette vitesse varie d’un cas à l’autre et s’accélère dans les métastases. Cette data cruciale sur l’évolution de ces tumeurs permettra de personnaliser davantage les thérapies. Cette découverte a d’ailleurs fait la couverture de Science Translational Medicine cette semaine.

Le saviez-vous ? En Italie,plus de 40 000 personnes sont touchées par le cancer du côlon chaque année,et 20% des cas sont découverts à un stade avancé.

Une Découverte Italienne

Cette avancée est le fruit d’un travail méticuleux mené par l’Institut de Candiolo – Irccs,en collaboration avec l’Institute of Cancer Research de Londres et plusieurs centres de Milan (Ifom,Human Technopole,Ospedale niguarda,Istituto Nazionale Tumori,Istituto Europeo di Oncologia). Le projet a été financé par le program 5×1000 de la fondation Airc et par la Fondation Piémontaise pour la Recherche sur le Cancer. L’étude a été coordonnée par Andrea Bertotti et Livio trusolino, responsables du Laboratoire d’Oncologie Translationnelle de l’Irccs de Candiolo et professeurs d’histologie à l’université de Turin.

Les Tumeurs du Côlon : Une Diversité Essentielle

Il est bien établi que les tumeurs du côlon ne sont pas toutes identiques. Environ 5% des cas présentent une instabilité des microsatellites, entraînant un taux élevé de mutations. cette caractéristique indique une agressivité et une résistance à certaines thérapies, mais aussi une bonne réponse à l’immunothérapie.La nouvelle étude se concentre sur les 95% restants des cas.

Conseil pratique : Le dépistage régulier du cancer du côlon est crucial, surtout si vous avez des antécédents familiaux ou des facteurs de risque. Parlez-en à votre médecin.

L’Étude sur les Organoïdes

Les chercheurs ont utilisé des “mini-côlons” (organoïdes tumoraux) dérivés d’échantillons de tumeurs prélevés sur des patients. Ils ont analysé l’ensemble du génome au début de l’expérience, après six mois et après un an de croissance continue. Elena Grassi,chercheuse au Département d’Oncologie,responsable de l’équipe d’analyze bioinformatique et première signataire de l’étude,explique :

Nous avons soustrait les mutations présentes au temps zéro de celles présentes à la fin pour identifier celles accumulées ex novo,et nous avons divisé leur nombre par le nombre de duplications cellulaires.En ce faisant, nous avons calculé le taux mutationnel, qui s’est révélé très variable et plus élevé dans les organoïdes obtenus à partir de lésions avancées (les métastases) en comparaison avec les organoïdes dérivés de tumeurs plus précoces.
Elena Grassi, chercheuse au Département d’Oncologie

Question pour les lecteurs : Comment pensez-vous que la recherche sur les organoïdes pourrait transformer le traitement du cancer à l’avenir ?

Focus sur les Métastases

L’équipe s’est particulièrement intéressée aux cas où la tumeur primitive du côlon et une métastase hépatique avaient été retirées simultanément.Valentina Vurchio, biotechnologiste au laboratoire d’Oncologie Translationnelle de Candiolo, qui a mené les expériences de propagation des organoïdes, précise :

Les tissus ont été dissociés en cellules individuelles pour générer les organoïdes, que nous avons cultivés en continu pendant une longue période. Ce fut un travail de patience avec pas mal de challengingés logistiques, surtout parce que les premiers tests ont commencé au moment du confinement.
Valentina Vurchio, biotechnologiste au Laboratoire d’Oncologie Translationnelle de Candiolo

Mesurer la Vitesse de Croissance des Tumeurs

Les chercheurs ont observé que les nouvelles mutations qui s’accumulent au fil du temps pendant la progression tumorale laissent une empreinte moléculaire détectable dans les échantillons de tumeurs des patients (et pas seulement dans les organoïdes). La prochaine étape consistera donc à analyser la présence de cette “signature” et à l’utiliser comme “méthode de datation” de la tumeur. Andrea Bertotti conclut :

Cela nous permettra de distinguer les tumeurs apparues tôt et progressant lentement de celles qui se sont manifestées plus récemment, mais ont subi une évolution rapide. Le but est de mieux comprendre quels sont les éléments qui distinguent les tumeurs les plus agressives de celles qui sont plus indolentes, dans le but de mieux cibler le développement de nouvelles approches thérapeutiques.
Andrea Bertotti, responsable du laboratoire d’Oncologie Translationnelle de l’Irccs de Candiolo

FAQ sur le Cancer du Côlon et cette Recherche

• Qu’est-ce que le cancer du côlon ? C’est un cancer qui se développe dans le côlon (gros intestin).
• Pourquoi cette recherche est-elle importante ? Elle aide à comprendre comment les tumeurs du côlon évoluent et mutent, ce qui peut conduire à des traitements plus personnalisés.
• Qu’est-ce qu’un organoïde ? C’est un “mini-organe” cultivé en laboratoire à partir de cellules tumorales,utilisé pour étudier le cancer.
• Comment cette recherche pourrait-elle affecter les patients ? Elle pourrait conduire à des traitements plus efficaces et mieux adaptés à chaque patient.