Les projecteurs éclairent la scène d’une lumière rouge pétante façon club pour adultes ayant survécu à la gentrification de Pigalle. Aux murs, deux enceintes laissant échapper un tube du groupe lillois «HK & Les Saltimbanks» dessinent plutôt une ambiance de kermesse organisée par la CGT. «Assalam alaykoum, ô étranger, ô voyageur ; assieds-toi je t’en prie, maharbabik, fais-nous cet honneur», peut-on entendre ce mardi 18 novembre, vers 19h15, au Petit République, dans le IIIe arrondissement de Paris, à mesure que la salle se remplit timidement. Dans une quinzaine de minutes, un «voyageur» doit justement faire son entrée : Thomas Guénolé, ex-chroniqueur centriste dans la matinale de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, ex-formateur d’Insoumis, ex-contributeur ponctuel au Figaro, ex-caution de gauche chez Cyril Hanouna, ex-tout. Et futur comédien de théâtre ?

Ce soir-là, ils sont une centaine environ (une grosse moitié de la jauge) à venir voir le seul-en-scène du politologue de 43 ans intitulé «Un bateau pour Gaza», le récit-témoignage de sa traversée, en septembre dernier, à bord du Aurora, un bateau, parmi une quarantaine d’autres engagés dans une opération maritime de la «flottille pour Gaza» visant à briser «symboliquement»