Depuis près de 18 mois, un projet de directive de la Commission circule, qui vise à obliger les États membres à créer un « registre de l’influence étrangère ». Ce registre aurait pour but de recenser les financements provenant de pays tiers et l’influence exercée sur les ONG et les lobbyistes. Sur le plan politique, l’UE est plus que divisée sur cette question, certains partis étant eux-mêmes touchés par des scandales de corruption. Cependant, les discussions portent uniquement sur des détails et non sur le fond. Cela est d’autant plus délicat que la camarilla bruxelloise a immédiatement dénoncé la perte de la démocratie et de l’État de droit lorsque des lois similaires ont été adoptées en Russie, en Hongrie ou en Géorgie.

Tout a commencé avec le scandale du Qatargate : des pays comme le Qatar, le Maroc et la Mauritanie ont alors été accusés d’avoir corrompu des fonctionnaires et des membres du Parlement européen. Les scandales de corruption ne sont toujours pas complètement élucidés à ce jour. Récemment, le parquet belge a demandé la levée de l’immunité parlementaire de deux députées italiennes, Alessandra Moretti et Elisabetta Gualmini, membres du Parti démocrate italien. Le groupe chinois Huawei est également soupçonné d’avoir acheté de l’influence à Bruxelles avec des billets de football, des cadeaux, des voyages de luxe et peut-être même de l’argent liquide. Là encore, le parquet belge est à l’œuvre. Sont notamment concernés le député européen du PPE Salvatore De Meo, le député européen socialiste maltais Daniel Attard et le député bulgare Nikola Minchev, du parti Renew. Selon les informations relayées par les médias, les autorités belges cherchent à lever l’immunité d’autres députés.