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Aux États-Unis, le calvaire d’Adriana Smith : une tragédie et un avertissement pour la France

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En février 2025, Adriana Smith, une Américaine noire de 30 ans enceinte de neuf semaines, est déclarée en état de mort cérébrale. Maintenue artificiellement en vie pendant des mois à cause d’une loi anti-avortement en Géorgie, son cas a bouleversé les États-Unis et résonne comme un avertissement en France, où des discriminations dans l’accès aux […]

En février 2025, Adriana Smith, une Américaine noire de 30 ans enceinte de neuf semaines, est déclarée en état de mort cérébrale. Maintenue artificiellement en vie pendant des mois à cause d’une loi anti-avortement en Géorgie, son cas a bouleversé les États-Unis et résonne comme un avertissement en France, où des discriminations dans l’accès aux soins, notamment raciales et liées au handicap, sont pointées par la Défenseure des droits. Cette affaire pose des questions cruciales au sujet du droit absolu des femmes à disposer de leur propre corps et de la limite des normes.

Comment éviter de tels drames en France, où des rhétoriques natalistes et des préjugés systémiques menacent les droits des femmes, des minorités et des personnes handicapées ? Notre article.

Adriana Smith, le récit d’une tragédie

Adriana Smith s’effondre en février 2025 à Atlanta, victime de caillots sanguins dans son cerveau. 

Sa mère, April Newkirk, a déclaré aux médias locaux qu’on lui avait la veille « refusé un scanner et qu’elle était rentrée chez elle ».

Déclarée en état de mort cérébrale, elle est enceinte de neuf semaines. L’hôpital universitaire Emory la maintient artificiellement en vie, non pour elle, mais pour le fœtus, en s’appuyant sur la loi de l’État de Géorgie. Cette loi interdit l’avortement dès la détection d’une activité cardiaque fœtale, sans exception claire pour les cas de mort cérébrale. C’est la loi dite du « coeur qui bat » (Heartbeat act). 

Pendant des mois, le corps d’Adriana devient un incubateur, contre la volonté de sa famille. Le 13 juin 2025, à environ 29 semaines de gestation, un garçon, prénommé Chance, naît par césarienne d’urgence. Adriana est débranchée peu après. 

Chance, très prématuré, souffre de graves complications, notamment d’hydrocéphalie, et son pronostic vital reste incertain. La mère d’Adriana, April Newkirk, dénonce :

 « Mon petit-fils est peut-être aveugle, incapable de marcher. Nous ne savons pas s’il survivra une fois qu’elle l’aura eu. Et je ne dis pas que nous aurions choisi d’interrompre sa grossesse. Je dis simplement que nous aurions dû avoir le choix. »

Analyse : une affaire aux multiples ramifications

La responsabilité de Trump et du trumpisme

Ce drame s’inscrit dans le contexte politique américain, marqué par l’influence de Donald Trump. Ses nominations de juges conservateurs à la Cour suprême ont conduit à l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, ouvrant la voie à des lois anti-avortement extrêmes comme le « Heartbeat Act » précité.

Ces lois placent le fœtus au-dessus de l’autonomie des femmes, transformant Adriana en un simple réceptacle.  Les femmes sont des humains comme les autres. Elles ne sont ni des objets ni des machines à procréer. 

La tragédie dramatique vécue par la famille Newkirk montre comment une idéologie patriarcale, masculiniste, misogyne, soutenue par le trumpisme, piétine, broie, annihile des décennies de combats féministes et rabaisse la moitié des habitant·es de cette planète au rang d’objets.

« J’aimerais que les gens sachent que toutes les femmes devraient avoir le choix de leur corps. » – April Newkirk

Une dimension raciale et des discriminations croisées

Adriana était racisée, un facteur clé dans un pays où les femmes noires subissent des disparités criantes en santé.  La décision de renvoyer Adriana chez elle, sans qu’elle ait pu bénéficier des soins appropriés tels qu’un scanner, interroge quant à une forme de racisme structurel d’ordre médical.

En France, le rapport de la Défenseure des droits du 6 mai 2025, Prévenir les discriminations dans les parcours de soins : un enjeu d’égalité, met en lumière des biais racistes et validistes. 

Il souligne une « sous-évaluation » de la douleur des femmes, particulièrement celles perçues comme non-blanches, et le préjugé du « syndrome méditerranéen », qui attribue aux personnes d’origine nord-africaine ou subsaharienne une tendance à exagérer leurs symptômes, entraînant des refus de soins ou des diagnostics tardifs [Défenseure des droits, 6 mai 2025].

Ces discriminations, croisées avec le sexisme, touchent particulièrement les femmes noires, comme Adriana. Mais le rapport aborde aussi les femmes handicapées, confrontées à des préjugés inacceptables. 

Les mères en situation de handicap font face à des préjugés validistes systémiques qui questionnent leur légitimité parentale fondamentale. La réception de la grossesse s’inscrit dans une incompréhension sociale toujours très forte de la maternité des personnes handicapées, qui ne sont pas considérées comme étant capables d’avoir des enfants.

Ces préjugés se manifestent d’abord par le déni du désir de maternité : « Pensez-vous que je pourrai avoir un enfant ? ». C’est la question qui revient le plus fréquemment dans la bouche des femmes handicapées révélant que « maternité » et « handicap » sont deux termes rarement associés, surtout dans l’imaginaire collectif.

Le corps médical véhicule une hostilité parfois frontale avec des questions culpabilisantes comme « On ne vous a pas déconseillé d’être enceinte ? » ou des affirmations péremptoires sur l’avenir de l’enfant. Ces discriminations créent un environnement où « c’est comme si [les mamans handies] n’existaient pas », invisibilisant cette réalité parentale pourtant légitime.

Ces préjugés, note la Défenseure des droits, s’expriment dans des refus d’accompagnements adaptés ou des jugements moraux, amplifiant les parallèles avec le cas d’Adriana, où des biais systémiques – racisme, validisme – privent les femmes de leur autonomie et de leur dignité.

Un écho en France : les discours natalistes menaçants

Le cas d’Adriana Smith trouve un écho en France, où les discours politiques de l’extrême droite et de l’extrême centre suscitent une inquiétude grandissante. La récente constitutionnalisation du libre accès à l’IVG ne calme pas les ardeurs de celles et ceux qui voudraient contrôler le corps des femmes sans leur consentement.

Marine Le Pen et Jordan Bardella prônent une « préférence nationale » incluant des appels à augmenter la natalité française, suggérant un contrôle sur les choix reproductifs des familles, pour tenir à l’écart le spectre du « grand remplacement »

Éric Zemmour, au gré de diverses chroniques, livrait déjà le fond de sa pensée : On parle de l’avortement « avec l’air détaché qu’on prendrait pour parler d’opérations de l’appendicite ». Ou encore : « l’avortement ne libère pas la femme »… Par la suite, il s’est opposé à l’allongement du délai accordé aux femmes pour pratiquer l’IVG. 

Il qualifie l’avortement de « drame » et plaide pour une politique nataliste visant à préserver une identité française. Emmanuel Macron, avec son « réarmement démographique » a semé le trouble en plaidant pour relancer la natalité face au vieillissement de la population, laissant entendre que les femmes devraient procréer pour l’intérêt national. 

De l’extrême droite à l’extrême centre, ce sont des visions utilitaristes du corps des femmes, des obsessions natalistes, qui rejaillissent dans les débats politiques.  Tous ces propos tendent à l’érosion de l’autonomie des femmes. Jusqu’à quel point ?

Une indignation internationale mesurée

L’affaire Smith a suscité des réactions à l’étranger, mais sans l’ampleur des mobilisations post-Roe v. Wade. Les mouvements féministes européens ont intégré Adriana Smith dans leurs campagnes plus larges contre les reculs des droits des femmes. 

En France, des associations féministes comme Osez le Féminisme ! ont exprimé leur soutien à la famille d’Adriana, dénonçant l’exploitation post mortem de son corps décidée contre la volonté de ses proches. Ces derniers devront payer la facture des « soins » imposés, dans un pays où la sécurité sociale n’existe pas.

L’extrême droite française évite soigneusement le sujet, consciente que ses propres positions natalistes – notamment celles de Marine Le Pen sur la « préférence nationale » démographique ou les déclarations d’Éric Zemmour sur l’avortement – pourraient être mises en parallèle avec les mécanismes autoritaires à l’œuvre dans le cas d’Adriana.

Cette mobilisation internationale, bien que réelle, demeure insuffisante face à l’ampleur du précédent créé par ce cas, qui risque de normaliser davantage l’instrumentalisation des corps des femmes au service d’idéologies politiques. 

Eugénisme ou fascisme ?

Une telle instrumentalisation du corps d’Adriana s’apparente à un contrôle biopolitique, proche des logiques fascistes. 

L’État de Géorgie a imposé sa volonté, traitant le fœtus comme une propriété publique et transformant le corps d’une femme décédée en simple incubateur au service d’un projet reproductif imposé. Cette appropriation forcée révèle les mécanismes troublants d’une dépossession totale de l’autonomie individuelle, où l’État s’arroge le droit de décider du sort d’un corps humain contre la volonté explicite de la famille.

Cette logique rappelle dangereusement les politiques eugénistes du XXe siècle, où certains États ont cherché à contrôler la reproduction humaine selon des critères raciaux, sociaux ou de « pureté » génétique. 

Bien que le contexte soit différent, les mécanismes restent similaires : l’appropriation étatique des fonctions reproductives, la négation de l’autonomie des femmes, et la subordination des droits individuels à un projet collectif imposé. La dimension raciale du cas d’Adriana – femme noire dans un État du Sud américain – ajoute une couche supplémentaire à cette analyse, rappelant l’histoire des violences reproductives subies par les femmes afro-américaines.

En France, les discours natalistes du RN, de Zemmour ou de Macron évoquent une vision où le corps des femmes est soumis à des impératifs collectifs, un signe de dérive autoritaire. 

Ces discours convergent vers une même vision utilitariste du corps des femmes : instrumentalisation reproductive où les femmes sont implicitement considérées comme devant servir un projet démographique national, négation de l’autonomie où les choix reproductifs individuels sont subordonnés à des impératifs collectifs supposés, et autoritarisme latent où l’État ou la collectivité se donne le droit de définir les « bons » choix reproductifs.

Le cas des femmes handicapées illustre parfaitement ces mécanismes. Elles subissent un double contrôle : on leur dénie souvent le droit à la maternité tout en les stigmatisant si elles choisissent d’avoir des enfants. 

Cette ambivalence révèle la logique eugéniste sous-jacente : certaines maternités sont encouragées, d’autres découragées ou interdites, selon des critères qui échappent totalement aux principales concernées. L’État ou la société se pose en juge de la « qualité » des futures mères et de leur descendance. La frontière entre rhétorique politique et violence d’État peut être franchie plus rapidement qu’on ne l’imagine, comme le démontre tragiquement le cas d’Adriana Smith.

Des solutions pour protéger l’autonomie et l’égalité

L’affaire Adriana Smith expose les dangers des lois et idéologies qui privent les femmes de leur autonomie, particulièrement lorsqu’elles sont noires, racisées ou handicapées. 

En France, le rapport de la Défenseure des droits du 6 mai 2025 et les témoignages des mères handicapées offrent des pistes pour éviter de tels drames, en s’attaquant aux discriminations systémiques et en protégeant les droits reproductifs. 

Pour garantir l’égalité et l’autonomie, les solutions suivantes sont essentielles :

  • Renforcer l’éducation aux droits reproductifs : Sensibiliser dès l’école à l’autonomie corporelle et contrer les discours natalistes par une éducation féministe et inclusive.
  • Garantir un accès effectif à l’IVG : Augmenter les moyens des centres de planning familial et protéger les soignants contre les pressions anti-avortement.
  • Lutter contre le racisme et le validisme médical : Le rapport de la Défenseure des droits recommande un Observatoire national des discriminations pour documenter les biais, comme le “syndrome méditerranéen” ou les préjugés sur la parentalité des femmes handicapées [Défenseure des droits, 6 mai 2025]. Former les soignants à la non-discrimination et sensibiliser aux réalités des femmes handicapées est crucial.
  • Sanctionner les discriminations : Mettre en place des sanctions “effectives, proportionnées et dissuasives” contre les professionnels de santé coupables de biais racistes, sexistes ou validistes [Défenseure des droits, 6 mai 2025].
  • Adapter le système de santé : Développer des dispositifs “d’aller vers” pour les populations vulnérables, diversifier les modalités de prise de rendez-vous et rendre tous les établissements accessibles aux personnes handicapées, tous handicaps confondus (l’accessibilité ne se borne pas aux normes PMR)
  • Soutenir la parentalité des femmes handicapées : Offrir un accompagnement personnalisé, sans jugement, pour les femmes handicapées souhaitant devenir mères, pour une approche respectueuse de leur autonomie 
  • Dénoncer les discours natalistes : Interpeller les responsables politiques sur les implications de leurs propos, pour exiger une rhétorique respectueuse de l’autonomie des femmes.

Le cas d’Adriana Smith nous rappelle que la lutte pour les droits des femmes et l’égalité dans l’accès respectueux aux soins est un combat global. 

En France, où l’IVG est protégée mais l’accès aux soins reste inégal, la vigilance est cruciale. Comment garantir que chaque femme, quelle que soit son origine ou sa condition, soit maîtresse de son corps et respectée dans son parcours médical ? 

La réponse réside dans une mobilisation collective, inspirée par des cas comme celui d’Adriana et des voix comme celles des militantes handicapées, pour un système de santé et une société véritablement égalitaires.

Par Tiracoon

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