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Ce texte répond à une question posée par un lecteur du Courrier des États-Unis. Pour vous inscrire gratuitement à l’infolettre, cliquez ici.
Quel est le protocole décisionnel dans le cas d’une escalade ou du déclenchement d’une attaque nucléaire par les États-Unis ?
— Alain Lepage
Dans les mots de Michel Fortmann, expert en armement nucléaire et en sécurité internationale, la « chose la plus importante » pour comprendre comment les États-Unis peuvent déclencher une attaque nucléaire, c’est le fait qu’il n’y a qu’un seul décideur : le président. C’est également le cas pour plusieurs autres puissances nucléaires, dont la France.
Ce n’est donc que le plus haut responsable de l’exécutif américain qui peut décider quand, où et comment une frappe nucléaire d’origine états-unienne est lancée.
Pourquoi concentrer tout ce pouvoir en une seule personne ? C’est une question de rapidité, explique d’emblée M. Fortmann, professeur honoraire au Département de science politique de l’Université de Montréal. Comme une attaque nucléaire ennemie peut prendre entre une quinzaine de minutes (dans le cas d’un missile en provenance d’un sous-marin) et une trentaine de minutes (dans le cas d’un missile intercontinental), « on ne peut pas soumettre la décision de lancer une attaque nucléaire à de grandes discussions : il faut qu’elle puisse être prise rapidement lorsqu’un lancement est détecté ».
Bien sûr, le président américain ne décide pas seul comment lancer les armes nucléaires. Il dispose de plans détaillés et conçus en fonction de différents scénarios et différentes cibles.
« Ces plans-là sont préparés par les forces stratégiques américaines et, ensuite, le président peut faire appel à ses proches conseillers », détaille Michel Fortmann, qui fait état d’une « pression énorme » en raison de la rapidité d’exécution et de l’importance de la décision.
Le « tabou nucléaire »
En plus de cette pression, il ne faut pas oublier un phénomène que M. Fortmann appelle le « tabou nucléaire ». « Depuis Hiroshima, jamais les armes nucléaires n’ont été utilisées sur le champ de bataille. Un décideur qui aurait à envisager l’emploi d’armes nucléaires maintenant, aujourd’hui, serait le premier dans l’Histoire. Ce serait une tragédie », soutient celui qui a également fondé, et dirigé, le Centre d’études sur la paix et la sécurité internationale.
Même si ce « tabou nucléaire » limite grandement la possibilité d’une utilisation de ces armes, il existe des scénarios où le lancement d’un missile nucléaire pourrait être envisagé, précise l’expert. C’est notamment le cas d’un scénario de « lancement à la suite d’une attaque » (plus connu en anglais, « launch after attack »), où les États-Unis se feraient attaquer par un pays ennemi détenant également l’arme atomique.
« Le principe, c’est que si vous connaissez le pays qui vous attaque, la priorité pour vous est très claire : vous devez détruire le maximum d’armes nucléaires de ce pays avant que celui-ci ne puisse les envoyer contre vous. C’est purement une question de défense », indique Michel Fortmann.
« Les armes nucléaires ne sont pas vraiment des armes militaires », poursuit-il. « Le seul cas où, justement, elles ont un rôle, c’est de faire peur ou de désarmer le plus possible. »
Mais pour Michel Fortmann, les armes nucléaires représentent surtout un risque en cas d’accident, dû par exemple à une décision prise trop vite… ou à un problème dans l’information lors du lancement d’une attaque. Les conséquences seraient potentiellement « catastrophiques ».
C’est d’ailleurs à cause de ce type de scénario que « la responsabilité des systèmes de détection est vraiment très, très importante », souligne l’expert. « Plus vous avez de doigts sur les détentes nucléaires — plus vous avez d’acteurs nucléaires —, plus le risque d’accident est élevé », résume-t-il.
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