Rien ne prédestinait le jeune Carlo Abarth, né en Autriche, à devenir un symbole de la performance italienne. Pourtant, il est entré dans la légende avec ses préparations de plus en plus performantes. Guy Moerenhout, passionné belge et collectionneur, a décidé de faire le plus beau musée Abarth du monde.

Nicolas Laperruque - 18 oct. 2025 à 06:10 | mis à jour le 18 oct. 2025 à 08:21 - Temps de lecture :

C’est en Belgique, à Lier, que nous nous rendons pour découvrir la Squadra Abarth & Rally Collection. Un musée consacré aux Abarth mais pas seulement. Ce musée tout neuf compte quelque 175 voitures anciennes et classiques. Mais que fait ce musée, dédié aux italiennes, en plein milieu de la Belgique?

 Guy Moerenhout, fou d’italiennes

 Le musée tire ses origines de la collection d’un homme, Guy Moerenhout. Après avoir fait ses armes dans le garage Ford de Permeke à Anvers, le jeune Guy découvre les rallyes belges en tant que pilote et crée son propre garage à Mortsel.

Rapidement le jeune entrepreneur se fait une réputation aussi en tant que préparateur. En 1977, il découvre la Lada Niva et décide de devenir concessionnaire de la marque.

L’occasion de continuer de préparer des voitures de course en partenariat avec l'importateur belge Scaldia-Volga et avec le pilote d'usine lituanien Stasys Brundza. Rallyes, courses de côte, course de régularité, rallyes marathon, Dakar et rallyes historiques, rien n’arrête Guy.

 Le coup de foudre pour Abarth

 Son intérêt pour Abarth débute vraiment à la fin des années 1990 lorsque le pilote de rallye polonais Jaroszewicz vend à Guy un important stock de pièces et un certain nombre de voitures portant le label Abarth.

A la même époque, il entre en contact avec le Français Michel Pont, propriétaire du Château de Savigny, qui demande à Guy Moerenhout de restaurer un certain nombre de voitures de sa vaste collection Abarth. C'est ainsi que Guy Moerenhout va devenir un expert Abarth respecté dans le monde entier.

Toute l'histoire de l'automobile italienne est retracée. Photo Squadra Abarth.jpg

Toute l'histoire de l'automobile italienne est retracée. Photo Squadra Abarth.jpg

Une vie consacrée à l’automobile

 Pendant que Guy gère ses affaires et court en rallye au volant de Fiat Uno Abarth Turbo ou Fiat Ritmo Abarth 130 TC, sa collection ne cesse de grandir : “Le secret, c’est que je n’ai jamais revendu mes voitures. Quand j’en achetais d’autres, elles venaient rejoindre la collection.”

Guy va alors créer un atelier de restauration et prendre soin de plus de 200 voitures au total. En 2025, après plusieurs années de travaux, Guy Moerenhout décide de pérenniser sa collection et la transmet à son beau-fils Jeroen Nys, PDG de Varo, en 2020. Le projet d'un musée digne de ce nom se concrétise avec la Squadra Abarth & Rally Collection.

 Un musée digne des plus grands

 La visite débute par les archives de Guy Moerenhout, avec quelques pépites concernant l’histoire de FIAT, Abarth ou Lada, précieusement conservées.

La collection s’étend sur trois niveaux et plus de 5,000m² de visite. Si on frôle en permanence les 200 voitures, la collection est évolutive et dispose d’un noyau dur d’une centaine de voitures.

Le fil rouge de la collection tient dans les voitures de rallyes mythiques, souvent liées à la carrière de Guy. La majeure partie des voitures du musée sont des Abarth, Fiat, Lada, ainsi que bon nombre de marques qui leur sont liées d'une manière ou d'une autre, comme Autobianchi, Simca, Lancia et Alfa-Romeo.

 Les FIAT à l’honneur

 Visiter le musée Squadra Abarth & Rally Collection, c’est aussi se replonger dans le rôle important de l'italie dans l'industrie automobile et plus particulièrement du géant de Turin, Fiat.

On connaît tous les modèles Fiat qui ont traversé les décennies, mais la scénographie du musée nous rappelle que Fiat est à l’origine de Seat en Espagne, qui construisait des italiennes sous licence, mais aussi de Zastava en Yougoslavie, Neckar en Allemagne, Polski-Fiat et FSO, Tofas en Turquie, Nasr en Égypte, Premier en Inde et même Kia en Corée.

Des Fiat ont également été assemblées en Amérique du Sud. Le musée abrite une Fiat 125 Sport, rare en Europe. Enfin, Fiat signera probablement le plus gros contrat de l’industrie automobile mondiale avec les russes, et la création de Lada.

Toutes les époques sont réunies.Photo N.Laperruque

Toutes les époques sont réunies.Photo N.Laperruque

Une collection unique et rare

Abarth 204 Sport, Fiat 131 Abarth Rally, Fiat 2300 S Coupé Abarth, Fiat 501 S Sport, Fiat Abarth 1300 Scorpione SS, Fiat Abarth 750 Record Monza, Lada VFTS, Porsche 911 2.4 ST, Simca 8 Sport, Simca Comète, Abarth SE 030, Lancia Delta HF Integrale, Bertone X1/9, tous les modèles mythiques ou rares sont présents, accessibles sans barrières et en état de marche.

Un hommage à Carlo Abarth

En Belgique on surnomme Guy Moerenhout le “Carlo Abarth belge” ou “Oncle Abarth”. Il faut dire que les deux hommes ont pour passion la préparation et la performance. La France et Renault avaient Amédée Gordini, l’Italie et Fiat auront Carlo Abarth. Rien ne prédestinait le jeune Carlo Abarth, né en Autriche, à devenir un symbole de la performance italienne.

Enfant, il bricole toutes sortes d’engins et décide de consacrer sa vie à l’amélioration de la performance. A l'âge de 11 ans, Carlo Abarth s’aligne à une course de patinette dans son quartier au volant d’un modeste engin. Pour gagner en performance, il couvre les roues en bois de sa patinette d’une ceinture en cuir. Il gagne la course, et une certitude : on peut rendre performant n’importe quel engin, même les plus modestes.

 Après la visite du musée, on pourra se détendre au bar-restaurant du musée Carlo Caffé ou faire un tour à la boutique du musée, en compagnie de son fondateur.

Il vous racontera l’histoire passionnante de chaque voiture présente dans son musée. En sous-sol on retrouve un magnifique atelier de restauration, avec plusieurs voitures en rénovation. La passion ne s’arrête jamais.

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