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Vanessa Gilles a vécu son lot d’émotions au cours de la dernière année. Après des mois particulièrement difficiles, celle qui rêvait de demeurer avec l’Olympique Lyonnais connaîtra finalement un nouveau départ avec le Bayern Munich.
En entrevue avec Radio-Canada Sports, la défenseuse centrale a accepté de revenir sur les raisons qui ont mené à son départ de l’OL.
On se souviendra que l'été dernier, lors des Jeux olympiques de Paris, le Canada avait été plongé au cœur d'une controverse à la suite d'une histoire d'espionnage par drone. Sanctionnée, l'équipe canadienne avait perdu six points au classement, avant d'être éliminée en tirs de barrage, en quarts de finale, par l'Allemagne.
Dans ce parcours olympique, Vanessa Gilles aura été le visage et la voix de cette équipe. Elle a marqué deux buts gagnants contre la France et la Colombie pour permettre au Canada de se rendre, contre toute attente, en quarts de finale. Mais au-delà de ses prouesses sur le terrain, elle a pris la parole devant les médias, trouvant un moyen de rallier les troupes.

Le Canada a gagné son match contre la France en ronde éliminatoire des Jeux olympiques le 28 juillet 2024 par la marque finale de 2-1.
Photo : Getty Images / Tullio M. Puglia
À son retour en club, elle a fait face à d'importants changements. Sonia Bompastor, qui était l'entraîneuse de l'Olympique Lyonnais depuis 2021, avait annoncé en mai 2024 qu'elle quittait l'équipe pour se joindre à celle de Chelsea. Joe Montemurro est arrivé à la barre de la formation.
Sur papier, l'OL n'a pas connu une saison désastreuse, au contraire. L'équipe n'a perdu que deux fois en 20 matchs, a remporté la finale de la Première ligue 3-0 contre le Paris Saint-Germain, et s'est inclinée en demi-finale de la Ligue des champions. Mais au terme de la saison, les joueuses avaient un sentiment d'inachevé.
Quand tu es à l’OL, le minimum, c’est de gagner des trophées. C’est la base, c’est le standard. Il n’y a pas beaucoup d’équipes où il y a la même mentalité, la même pression, soutient-elle.
Même si les victoires s'accumulaient, plus les matchs passaient, plus la frustration s’installait pour plusieurs joueuses. Pour Vanessa Gilles, sans qu'elle s’en rende compte, l'anxiété montait. L’accumulation des derniers mois. L’incertitude qui persistait.
Depuis 2022, le club d’Angel City FC, dans la NWSL, prêtait la joueuse à l’Olympique Lyonnais. Chaque année, à la demande de Vanessa Gilles, le prêt était prolongé. Mais chaque fois, elle devait jouer en ayant en tête qu’elle était en fin de contrat.
Cette fois, elle savait que le prêt venait à échéance.
On va être honnête, la saison a été très décevante, d’un point individuel et collectivement. Même si on était allées jusqu’au bout et qu'on avait soulevé le trophée de la Ligue des champions, on aurait toutes dit la même chose; que cette année a été décevante en termes de foot et de contenu. On a des individus incroyables et des personnalités incroyables, c’est ce qui nous a poussées toute l’année et au bout d’un moment, quand individuellement ça ne va pas, rien ne va.
Il y a eu ce fameux duel du 27 avril, le match retour de demi-finale en Ligue des champions contre Arsenal. Une défaite de 4-1, 5-3 au total des buts, qui a fait déborder le vase. Lyon a été éliminée et c'est là que Vanessa Gilles a craqué.
Pour moi, tout le mois menant au match contre Arsenal, c’était compliqué. Les négociations s’étaient vraiment pas bien passées. Je n’ai pas su voir les signes de stress et d’anxiété. Après ce match, j’ai pris conscience à quel point cette année avait été dure émotionnellement. Même si ça ne paraissait pas au niveau des performances. Je pouvais quand même performer tous les jours et on gagnait. Je pouvais jouer, je ne me blessais pas, je marquais des buts, mais au niveau émotif, l’année a été incroyablement stressante.
Je pense qu’en tant que joueuse, on doit prendre nos responsabilités et je suis la première à le faire. Surtout contre Arsenal, j’ai été catastrophique, mais je pense que ça, c’est aussi l’aboutissement de toute une saison. Et quand ça craque, ça craque, reconnaît-elle.
Vanessa Gilles ne veut surtout pas pointer du doigt le nouveau personnel d’entraîneurs. Elle s’est elle-même regardée dans le miroir, prenant le blâme qui lui revient.
Je suis la première à reconnaître mes responsabilités, mais je pense aussi que le staff n’a pas su soutirer le meilleur de notre groupe. C’est décevant quand tu vois les joueuses et les coéquipières qu’on avait. Il y a eu une grosse remise en question après ce match. Je pense que si on avait perdu plus tôt dans la saison, on aurait peut-être eu une remise en question plus tôt.
Sans manquer de respect, je pense qu’il y avait un décalage entre les joueuses et le staff. Je regrette qu’on n'ait pas pu se parler de cette façon tout au long de la saison. Avoir dit ce qu’on pensait et ce qu’on ressentait, ça nous aurait libérés. Individuellement, on se sentait toutes un peu en dessous du niveau. Tout le monde a vu tout au long de la saison qu’on n’était pas au niveau qu’on pouvait être, affirme-t-elle.
Vanessa Gilles répète souvent, au cours de l’entrevue, que son cœur était à l’OL. Elle espérait y rester, elle croyait qu’elle resterait. Elle avait même un accord contractuel de deux saisons avec le club.
Alors que nous étions en pause internationale, dans les semaines précédentes, on m’a vite fait comprendre que même si on avait un accord, je n’étais pas la priorité et que je devais attendre jusqu’à la fin de saison pour voir s’ils pouvaient payer mon transfert.
Je sais que mon contrat était difficile, mais quand on a un accord et qu’on te fait attendre, qu’on te met la carotte devant les yeux et qu’on te dit d’attendre, c’est très difficile émotionnellement. Pendant ce temps, j’avais le Bayern qui a tout fait pour que je me sente attirée par le club et il y avait l’OL qui m’a un peu fait sentir l’opposé.

Wendie Renard et Vanessa Gilles célèbrent un but de leur équipe.
Photo : afp via getty images / FRANCK FIFE
Vanessa Gilles ne s'est pas sentie trahie. Elle est convaincue que le club voulait la garder, sinon il n'aurait pas négocié une entente contractuelle. Mais il était trop peu, trop tard.
J’aurais pu attendre, peut-être que ça se serait fait, mais d’un point de vue professionnel, au niveau émotionnel, je ne pouvais pas prendre ce risque-là. Surtout qu’il y avait le projet du Bayern qui m'intéressait. Avec le Bayern, je me suis sentie aimée, voulue, telle une grande joueuse.
Au cours de la saison, elle avait commencé à regarder certaines options. Il y a eu des possibilités de quitter pour l’Espagne, ou l'Angleterre, mais rapidement, elle a compris que son choix allait s'arrêter entre le Bayern Munich et l'Olympique Lyonnais.
Vanessa Gilles voit en cette équipe du Bayern un projet qui lui permettra de poursuivre son évolution. Après plusieurs années d’incertitude, le fait d’obtenir un contrat jusqu’en 2028, et d'avoir une stabilité fait aussi une différence immense.
C'est une équipe qui gagne énormément de trophées. C'est aussi un club prestigieux. Finalement, je voulais un club qui voulait jouer la Ligue des champions, mais qui avait des ambitions, explique-t-elle.
À Munich, elle retrouvera Jose Bacala, qui était l’un des entraîneurs adjoints lorsqu'elle jouait pour le club de Bordeaux. Bacala, qui vient tout juste d’être nommé à la barre de l’équipe, a sans doute influencé un peu son choix.
C'est probablement l'entraîneur le plus influent que j’ai eu dans ma carrière. Je n'ai jamais eu un entraîneur qui m'a autant donné confiance en moi. Pendant l’année avant les JO de Tokyo, il a passé tellement de temps avec moi. J'ai hâte de retrouver une confiance que je n'ai pas eue depuis longtemps.
Vanessa Gilles assure qu’elle n’est pas amère. Elle sera éternellement reconnaissante envers l'Olympique lyonnais, Camille Abily et Sonia Bompastor, qui lui ont donné une chance alors qu'elle était pourtant blessée.
Quand je repense à la dernière année, l’anxiété, le stress que j’ai eus de devoir prendre cette décision. Quand on m'a dit que je n'étais pas la priorité, j'étais en larmes, confie-t-elle.
L’OL, c’était mon choix de cœur. J'adore la France, ma famille adore le club, les supporteurs me font sentir tellement aimée. C'est un club incroyable avec des valeurs, avec des joueuses incroyables. Mais le Bayern, pour moi, c’est vraiment le choix de la raison. Je n'ai vraiment aucun regret, je suis en paix avec ma décision.