POLITIQUE - Il avait la mention « presse » bien visible sur lui, selon le Syndicat national des journalistes (SNJ). Antoni Lallican, un photojournaliste français de 38 ans a été tué en Ukraine dans une attaque de drones, annoncent ce vendredi 3 octobre plusieurs sources, dont l’agence de presse « Hans Lucas » pour qui il travaillait. Une information confirmée par Emmanuel Macron qui précise que le drone était d’origine russe.

« C’est la première fois qu’un journaliste est tué par un drone en Ukraine. Les circonstances de l’incident, qui s’est produit vendredi matin à 9h20 heure locale, font toujours l’objet d’une enquête », explique le syndicat des journalistes dans un communiqué, précisant qu’un reporter ukrainien, « Heorgiy Ivanchenko, a été blessé lors de la même attaque. »

« Les Fédérations européenne et Internationale des journalistes (FEJ-FIJ ) condamnent ce crime de guerre et appellent les autorités à ouvrir une enquête afin d’identifier les responsables », est-il encore écrit sur le site du SNJ.

Mort en témoignant « de la réalité de la guerre »

Antoni Lallican avait notamment collaboré avec Libération ou Mediapart, Le Monde ou Der Spiegel et Die Welt à l’étranger. Il avait effectué de nombreux reportages en Ukraine dans le cadre de la guerre avec la Russie, de Kiev à Bakhmout. Il s’était aussi rendu au Liban, dans le Haut-Karabakh, ou encore en Syrie sous le régime de Bachar el-Assad.

Sur X, Emmanuel Macron a dit sa « profonde tristesse » à l’annonce du décès du reporter.

« Notre compatriote, le photojournaliste Antoni Lallican, accompagnait l’armée ukrainienne sur le front de la résistance. J’ai appris avec une profonde tristesse son décès, victime d’une attaque de drones russes. J’adresse mes condoléances émues à sa famille, à ses proches, ainsi qu’à tous ses confrères qui, au péril de leur vie, nous informent et témoignent de la réalité de la guerre. », a-t-il écrit dans une publication.

Victime d’un « drone FPV ennemi »

La brigade avec laquelle se trouvaient les journalistes a également assuré qu’il s’agissait d’un drone russe. Antoni Lallican « a été tué à la suite d’une frappe ciblée d’un drone FPV ennemi », a-t-elle dit sur Facebook.

« Les deux journalistes portaient un équipement de protection individuelle » et, sur leurs gilets, « il y avait des signes de reconnaissance - l’inscription “presse” », selon la même source, citée par l’AFP.

Le nombre des journalistes tués en Ukraine depuis le début de la guerre en février 2022 varie en fonction des sources citées. Selon l’Unesco, 22 journalistes ont péri dans l’exercice de leur métier, 17 d’après le SNJ. Les autorités ukrainiennes ont donné des chiffres variables.