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Anticosti : une école au bout du monde

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Par Emelie Bernier 11:45 AM - 24 juin 2025 Initiative de journalisme local

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Le directeur, Benoît Dubé, devant l'École Saint-Joseph. Photo Emelie Bernier

La pédagogie en plein air intégrée au cursus régulier, une collaboration naturelle entre les professeurs et les élèves des différents niveaux, de longues sorties pour « jouer dehors » deux fois par cycle de 9 jours… L’école Saint-Joseph de Port-Menier est pour le moins singulière et définitivement ancrée sur son territoire.

Benoît Dubé est directeur de l’école depuis août dernier. Un parcours atypique l’a mené à ce poste qu’il quittera toutefois à la fin de l’année scolaire.

« J’ai réalisé que je ne suis pas un Insulaire dans l’âme, disons », résume avec un sourire celui qui est pourtant habitué aux milieux éloignés. Son dernier poste ? Une petite communauté au Yukon. D’ailleurs, l’an dernier, les jeunes de Port-Menier lui ont rendu visite lors de leur voyage de fin d’année.

« En janvier 2024, j’ai reçu une photo de chevreuil du DG du Centre de services scolaire du Littoral. J’avais déjà travaillé ici à Chevery et Harrington Harbour en 2022. J’ai compris que la directrice Karine Dubé s’en allait… Ma conjointe et moi avons fait le pas ! »

Cette dernière a déniché un emploi comme adjointe administrative à l’école, un emploi dont la définition de tâche dépasse largement son titre.

« Tout le monde fait un peu tout ici », rigole le directeur, avant de piquer une petite course à vélo pour aller chercher du colorant alimentaire à la coop, pour une expérience scientifique.

 La direction de l’école Saint-Joseph vient avec celle de l’école de Tête-à-la-Baleine qui compte 7 élèves. Les allers-retours sont réguliers sur la Basse-Côte-Nord, avec tout ce que cela implique.

Une école pas comme les autres

L’École de Port-Menier est « unique », selon son directeur.

Déjà, lorsqu’il était en poste à Chevery et Harrington Harbour, Benoît Dubé avait eu des contacts avec l’équipe et les jeunes d’Anticosti. C’était à l’occasion des « Francofolies », alors que des ateliers de poésie avaient été organisés avec Emile Bilodeau.

« Quand ma décision a été prise de venir à Anticosti, les jeunes sont venus me rencontrer au Yukon ! Ça a facilité la transition », relate-t-il.

Celui qui a commencé sa carrière dans de grandes écoles (2500 élèves !) ne reviendrait jamais en arrière.

« Les grosses écoles, je ne suis pas capable ! J’aime la proximité avec tout, le milieu, les profs, les élèves… Petites et grandes écoles, ce sont deux mondes complètement différents. »

Et pour le passionné de plein air, Anticosti revêtait une aura particulièrement attirante.

« La nature, le plein air… Quel chasseur ne veut pas travailler ici ? », questionne-t-il.

Les deux côtés de la médaille de la proximité

Le grand avantage des petites écoles est la proximité, mais c’est également parfois un désavantage, estiment le directeur et quelques membres de l’équipe-école à qui nous avons posé la question.

« Le plus, c’est que tu connais exactement comment enseigner à tes jeunes. L’enseignement est très personnalisé. Dans les faits, on n’aurait pas besoin de faire de plan d’intervention, mais on en a pour avoir accès aux ressources. Le désavantage, c’est peut-être au niveau de la socialisation. Ça dépend des milieux, car ici, on ne le sent pas », résume le directeur Benoît Dubé.

Marie-Pierre Madore, prof de français, vit avec les deux côtés de la médaille de la proximité.

« Tout le monde se connaît ! Forcément, on revoit les élèves la fin de semaine, à la coop, tout le temps ! C’est une belle force, mais il faut être prêt à ça. En ville, j’avais besoin de me détacher de ma classe de 30, mais ici, c’est autre chose. »

D’où l’importance de « compartimenter ».

« À l’école, je mets mon chapeau de prof, et quand je sors, je mets mon chapeau de mère, de voisine, d’amie. Quand la ligne est tracée, c’est merveilleux ! Tu peux aller beaucoup plus en profondeur et le lien de confiance est plus facile à créer. »

Entre les élèves et les profs, et entre les membres de l’équipe.

« L’équipe-école ici est très soudée ! Tout le monde collabore. On travaille par niveau plutôt que par matière. Micheline, la prof de français, va enseigner à tout le primaire, de la 1re à la 6e. Marie-Pierre va prendre les élèves du secondaire pour le français et va avoir un complément de tâche, par exemple », explique Benoît Dubé.

Comme pour illustrer ses dires, une prof s’arrête un instant à la porte du bureau pour proposer de s’occuper des enfants de 3e et 4e années pendant que leur enseignante est occupée ailleurs. La période des examens du ministère oblige à jongler avec le calendrier !

De 16 à la rentrée en septembre, le nombre d’élèves est passé à 26 !

« Il y a du mouvement dans les petits milieux. Marie-Pierre, notre prof de français pour les grands, est arrivée avec ses quatre enfants, ça va vite ! Mais ça paraît aussi beaucoup quand quelqu’un part… », estime Benoît Dubé.

Deux professeurs quitteront cet été pour le Yukon.

Les liens semblent étrangement nombreux entre ses deux extrêmes du continent nord-américain.

« Ça attire des gens qui ont des intérêts similaires, je dirais ! », lance Benoît Dubé, sourire en coin.

Le directeur «cool» redoute le dernier jour de classe et encore plus celui où son avion quittera Port-Menier.

«Je pars, mais tout va me  manquer : la gang, les paysages…! J’ai 35 ans dans le milieu scolaire derrière la cravate. Je n’ai jamais connu et jamais je ne retrouverai de gang comme ça», lance-t-il, conscient du poids de ses mots.

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